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Méga exercices militaires Syrie/Russie/Résistance ... Axe US/Israël acculé

L'exercice tactique de l'armée syrienne (cap)

Est-ce par cynique habitude que les Etats-Unis d’Amérique viennent de proroger ce mardi 11 octobre, leur état d’urgence contre la Syrie ou quelque chose de nouveau les inquiète sous le ciel syrien ? A se rappeler cet amendement que le Congrès US a voté il y a quelques jours contre la production gazière syrienne qui l'appui allié aidant, a progressé pour atteindre cette année 600 000 mètres cube, l’observateur averti ne saurait ne pas tenir compte des évolutions sur la rive est de l’Euphrate qui ont poussé à cette nouvelle manifestation d’hostilité US à l’encontre de la Syrie. Ceci étant, il semblerait qu’il y a plus, surtout que depuis quelque temps l’Etat syrien a publiquement établi un lien de vase communicant entre l’agression US contre la Syrie et la guerre yankee en Ukraine allant même jusqu’à qualifier il y a quelques jours à l'ONU,  l’explosion du pont de Ketch en Crimée "d’acte terroriste".

Surtout que la version officielle russe a volontairement lié le terrorisme US-OTAN à Idlib et à al-Tanf à cette explosion, ouvrant de façon implicite la voie à ce que l’armée syrienne puisse cibler les forces américaines en Syrie orientale ! En effet le fait qu’un Terroriste pro Ankara ou pro US d’origine syrienne soit, comme l’a précisé la sécurité russe, à l’origine de l’explosion d'un camion piégé au dessus du pont, cela veut dire qu’il n’existe plus aucune entente Russie-USA en Syrie ou ce qui revient au même, c’en est fini de la zone de déconfliction de 55 km au dessus d’al-Tanf ou encore de ce simplement côtoiement Russie-US Army à Qamichli et à Hassaké. Signe de cette évolution qui a toutes les chances de déboucher sur un clash direct, l’armée syrienne ne cesse depuis quelques semaines d'aller  d’exercice en exercice militaire et étonne non seulement par ses capacités blindées, ou encore ses vertus aériennes qui fait d’elle, l’une des meilleures forces aériennes du Moyen-Orient mais encore par ses démonstrations de force balistiques.

Le 10 octobre, le ministère syrien de la Défense a ainsi annoncé que l'une des formations de l'armée arabe syrienne (AAS) avait organisé un exercice tactique de tir réel avec l'armée russe sur la guerre en montagne et ce pendant plusieurs jours. L'exercice, qui aurait eu lieu dans la campagne du nord de Lattaquié imitait une grande offensive dans une zone montagneuse accidentée.

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L'offensive a commencé par une série de tirs d'artillerie, de roquettes et de mortiers. Des chasseurs-bombardiers et des hélicoptères d'attaque ont également fourni aux troupes qui avançaient sur la montagne un appui aérien rapproché. Dans le même temps, les ingénieurs militaires ont utilisé des systèmes de déminage pour ouvrir des routes dans les champs de mines ennemis et supprimer ses fortifications. De plus, des unités d'opérations spéciales ont atterri à partir d'hélicoptères derrière les lignes ennemies pour couper ses routes d'approvisionnement. Une contre-attaque de l'ennemi a été également repoussée. Les troupes ont utilisé des systèmes de défense aérienne portables pour abattre les drones ennemis avant de capturer la zone montagneuse.

Chose encore plus significative, l'exercice a réuni de hauts commandants syriens et russes, notamment le chef d'état-major général de l'AAS, le lieutenant-général Abdel Karim Mahmoud Ibrahim et le commandant du groupement militaire russe en Syrie, le colonel-général Aleksandr Chaiko. La 25e division des forces de mission spéciale, surtout connue sous son ancien nom Tiger Forces, a organisé un exercice tactique de tir réel avec l'armée russe. Cette manœuvre militaire a succédé de peu en effet un autre exercice début octobre auquel a pris part la Garde républicaine et la 4e division blindée, exercice là encore à tir réel et en présence de la Russie.

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D'où cette question : A quoi joue l’armée syrienne ? Visiblement à établir une nouvelle équation de force propre faire réfléchir les Yankees à deux fois avant qu’ils ne décident de proroger encore leur présence en Syrie où tout en pillant les richesses syriennes, ils renforcent leurs sanctions. Mais y a -t-il un scénario visant à mettre à la port de grès ou de force les Américains? 

Le 10 octobre Foreign Affairs, l’un de ces clubs de pensée bien suivi à Washington écrivait : « Vu la diminution du danger de Daech et l’aggravation des menaces sécuritaires contre les forces américaines en raison d’une part de la guerre en Ukraine et de l’autre, des groupes de résistance anti-américains actives dans la région, il est temps pour Washington de retirer ses forces de Syrie. En effet, bien que les forces soutenues par les États-Unis détiennent des étendues importantes du territoire syrien, l'influence politique et diplomatique des États-Unis reste limitée, d’autant plus que les options alternatives sont sombres. Investir considérablement plus de ressources, à la fois financières et militaires, dans l'espoir d'obtenir un résultat politique mal défini qui est très peu susceptible de surmonter le défi central en Syrie - que le président syrien Bashar al-Assad a gagné la guerre - n'est ni stratégiquement souhaitable ni politiquement tenable. » Et d’ajouter :

« Pourtant, une décision de retirer les forces américaines en Syrie si peu de temps après le retrait américain d'Afghanistan serait politiquement coûteuse et ébranlerait davantage la confiance régionale dans l'engagement des Etats-Unis envers le Moyen-Orient.  Tout retrait précipité des Etats-Unis de Syrie, similaire au retrait désastreux d'Afghanistan est à bannir. Il est  nécessaire d'adopter des mesures appropriées pour pouvoir utiliser, le cas échéant, des drones d'attaque. »

Pour la seconde fois en l’espace de quelques jours, les Américains ont procédé le 10 octobre (date de la publication de l’article!) à un  raid aux drones soi-disant anti Daech dans le nord syrien. La frappe de drone a eu lieu dans le village de Hammam at-Turkman à la périphérie de Tell Abyad. La zone est sous le contrôle des forces soutenues par la Turquie. La victime aurait été tuée alors qu'elle conduisait une moto. Le 4 octobre, le Commandement central américain a annoncé qu'il avait éliminé trois dirigeants de l'Etat islamique au cours de deux opérations distinctes en Syrie. Les opérations comprenaient des frappes aériennes et un rare raid mené dans le territoire contrôlé par le gouvernement syrien. On ne sait toujours pas où exactement la frappe meurtrière a eu lieu. Les sources d'information syriennes n'ont signalé aucune attaque aérienne sur la région nord du pays au cours des dernières 24 heures.

Quel est le but rechercher par Washington?  Depuis le début de la guerre en Ukraine, et la fin de l’accord de déconfliction en Syrie, l’US Air Force a peur non seulement d’activer ses chasseurs dans le ciel de la Syrie et on croit bien que la raison en est toutes ces manœuvres de rapprochement et d’interception que fait l’armée de l’air russe à son encontre  et dont se plaignait il y a peu le commandement en chef du CentCom, Mike Kourilla, mais encore ses drones qui se sont réduits à agir dans des régions sous contrôle turc c’est-à-dire de l’OTAN.  D’ailleurs Foreign Affairs ne fait pas de mystère sur la raison pour la quelle sont toujours maintenus les 900 soldats US sur la rive est de l’Euphrate et ce, "malgré la hausse de 60% des attaques aux drones et aux missiles contre leurs positions" dont la dernière datée de 8 octobre, s’est avéré particulièrement lourde en pertes et dégâts :

« L’administration Biden semble garder l'espoir que les conditions changeront ou s'amélioreront et qu'un meilleur règlement négocié ou une sortie de piste deviendra apparent. Pourtant, chaque jour qui passe, augmente les risques pour les forces américaines et affaiblit le statut de négociation des Etats-Unis en termes de ce qui peut être obtenu d'Assad et de la Russie en échange d'un départ américain. Au lieu de se débrouiller, les Etats-Unis devraient se concentrer sur la négociation d'une sortie qui, le plus rapidement possible, sécurise leurs deux intérêts fondamentaux en Syrie : l'accès à l'espace aérien syrien et la sécurité des Syriens qui ont combattu aux côtés des forces américaines pour vaincre Daech. »

Or cette négociation de sortie n’aura guère lieu dans la mesure où cet état d’urgence qui vient d’être prolongé, et qui se combine à de nouvelles sanctions gazière anti syrienne ferment la porte à tout compromis et expose les troupes US. Et ce d’autant plus qu’entre le front ukrainien où les drones de la Résistance se posent en "Game changer" en ce moment même aux côtés des troupes russes d’une part et le front syrien où il est question d’interdire à l’US Air Force tout agissement et à l’US Army, toute présence, de l'autre, il y un pont qui s’est déjà construit et qui se consolide de jour en jour.

Nombre de commandants russes ayant servi en Syrie et partant pour le front Ukrainien et vice versa est en hausse, une évolution qui ne peut ne pas dépeindre sur la situation au Levant. Le feu vert russe à Assad finira-t-il par déboucher sur des premières frappes de l’armée de l’air syrienne contre al-Tanf, suivi d’un débarquement ? la mobilisation de l’armée syrienne en porte la marque. Al Tanf est une proie de choix  et les exercices d’envergure menés par l’armée syrienne prouvent que les premières frappes n’y tarderont pas. Foreign Affaire écrit : «  les activités de quelque 900 personnel militaire américain stationnés en Syrie essentiellement à Al tanf sont régulièrement en baisse significative par rapport à son apogée. Les forces américaines continuent de fournir un soutien, notamment des capacités et une logistique de renseignement, de surveillance et de reconnaissance,… Ce n'est même plus cela dans la mesure où Israël semble irréversiblement avoir été  "neutralisé" dans le ciel syrien. le message reçu à 100 pc à Tel-Aviv

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SOURCE: FRENCH PRESS TV