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Pourquoi la Russie est déjà le gagnant de la guerre US-OTAN?

Des soldats estoniens participent à des exercices militaires avec des soldats français et britanniques de l'Otan, le 6 février 2022 près de Rakvere, dans la région de Tapa. ©AFP

L'hypothèse : " Malgré le soutien désintéressé et sans faille de l'OTAN à l'Ukraine dans la guerre avec la Russie, Poutine a réussi à atteindre ses objectifs. Ce qui a convaincu les analystes que dans un avenir pas trop lointain, les États arabes, qui n'ont tiré que des dommages matériels et moraux de leur collaboration avec l'OTAN, rejoindront les rangs de l'axe de la Résistance duquel font partie des puissances régionales que sont l'Iran, la Russie et la Chine". Est-ce une paroi, un pari périlleux ou une perspective viable? 

Dans son nouvel éditorial, le Palestinien Abdel Bari Atwan cherche à décortiquer les retombées de l'explosion du pont de Crimée, la riposte de la Russie et les impacts de tout ceci sur l'avenir du Moyen Orient. : " Poutine a finalement atteint ses objectifs et dans l'état actuel des choses une tentative de prolonger la guerre ne va point  dans l’intérêt des membres de l'OTAN. Le secrétaire général de l'OTAN, Ness Stoltenberg, a révélé mercredi, lors d'une conférence de presse, que l'alliance organiserait la semaine prochaine des exercices militaires auxquels participeront 30 pays pour tester l'état de préparation de leurs capacités nucléaires. Mais cet annonce a tout l'air d'être un signe de panique et de désarroi que la marque de puissance et de confiance".

Car la tenue de cet exercice prouve que l'escalade du conflit c'est l'Otan qui la veut et que partant, toutes les informations propagées par la presse occidentale concernant les intentions russes d'utiliser des armes nucléaires tactiques n'étaient que du baratin sans valeur.  et que c’est l'OTAN qui pousse à ce que le fissile entre en scène, rien qu'au regard de la récente attaque contre le pont de Kerch en Crimée ou juste avant, ces sabotage qui ont bousillé le Nord Stream I et II. En effet les Atlantistes, en ne faisant pas dans la dentelle ont cherché à tirer de Poutine une riposte non conventionnelle et que celui ci a évité en infligeant une réponse conventionelle mais particulièrement douloureuse dont les effets n'a rien moins qu'une bombe atomique. Depuis le 10 octobre l'!ukraine a perdu 20 pc de ses capacités de production énergétiques ce qui ne va sans empirer la crise de l'énergie en Europe. A partir de là, toute action otanienne serait auto mutilante et ce sans qu'il soit nécessaire que les bombes nuclaires tactiques entre en jeu. 

 Stoltenberg a déclaré que l'OTAN était prête pour une longue guerre et que fournir à l'Ukraine des systèmes de défense aérienne était une priorité absolue, ce qui explique pourquoi l'Allemagne a précipité des systèmes de défense anti-aérienne à Kiev ces derniers jours. Soit. Mais plus les Atlantistes iront en avant, plus grand sera l'enlisement dans la crise. 

En effet, plus personne au monde ne pourrait désormais prétendre que l'OTAN n'est pas directement impliquée dans la guerre ukrainienne. Les aveux se succèdent d'ailleurs à la vitesse grande V. Le sénateur démocrate, Mark Warner, président de la Commission sénatoriale sur le renseignement, avouait ainsi que la contre-attaque des forces ukrainiennes contre les quatre régions rattachées par Moscou la semaine dernière avait été lancée en coordination directe avec les services renseignements américains et britanniques. Ou encore que le pont de Kertch, avait été le remake d'un coup british : c’est une preuve irréfutable que l'axe US/OTAN y est et qu'il s'y si profondément impliqué qu'il ne peut plus rien nier. 

Et bien cela montre que la Russie avait raison et qu'elle ne mentait pas quand elle disait ne pas vouloir mener la guerre par plaisir mais par crainte pour sa sécurité menacée par une Ukraine devenu la tête de point de l'atlantisme guerrier. Ceci étant le risque d'un conflit nucléaire n'est pas écarté surtout si le Parti démocrate américain subit une défaite aux élections législatives de mi-mandat du novembre prochain.

Le sénateur américain Rand Paul a déclaré dans un discours au Congrès la semaine dernière que le volume de l'aide américaine à l'Ukraine dépassait désormais les 60 milliards de dollars, un montant fou, à un moment où l'économie américaine est confrontée à une énorme inflation atteignant son plus haut niveau en 40 ans et alors que le prix d'un gallon d'essence en Amérique ces jours-ci est de sept dollars, soit une augmentation de plus de 50 %. Nous essayons de sauver l'Ukraine en détruisant l’économie américaine et européenne », indiquait Paul en référence aux files de voitures de plusieurs kilomètres devant les stations-service aux USA ou ailleurs en Europe et plus particulièrement en France.

S'il y a une leçon à tirer de ces huit premiers mois de la guerre c'est que la guerre en Ukraine, qu'elle soit longue ou courte, ce n'est pas la Russie qui la perdra : le président Vladimir Poutine, comme en témoignent les faits sur le terrain, a maintenant atteint la plupart de ses objectifs, dont le premier était de défier l'arrogance américaine en démontrant la force de l'establishment militaire russe et sa détermination à mener des guerres, régionales ou mondiales, conventionnelles ou nucléaires.

La question qui se pose est alors la suivante: les Arabes et les Musulmans finiront par basculer dans la tranchée russe, et peut-être les Chinois plus tard? Les signes commencent à se multiplier et la brouille Riyad/washington en fait partie. Surtout que le Moyen Orient a trop souffert de l'Arrogance américaine, et de ses invasions et destructions de nombreux pays dont la Libye, l’Irak, l’Afghanistan, la Syrie… Ou bien de la répression des peuples palestiniens et égyptiens par son allié israélien. Cette arrogance là  a empêché les dirigeants américains et occidentaux de voir les nouveaux faits sur le terrain et de réaliser qu'ils ne combattent pas les talibans en Afghanistan, ni l'armée irakienne épuisée en raison de huit années de guerre avec l'Iran, ni non plus la Syrie, qui ne cesse de se défendre depuis près de 11 ans face à soixante-dix pays et des centaines de milliards de dollars qui sont pompés pour l'éliminer. Mais ils combattent désormais leurs propres protégés. 

Si la contre-attaque russe contre les infrastructures ukrainiennes a été couronnée, Moscou le doit aux drones iraniens. Et à son intelligence d'avoir compris que le monde unipolaire c'est fini et ils faut nouer l'allaince avec les puissances émergentes. Les généraux américains ont certes été témoins, ahuris, de la performance remarquable des drones iraniens « Shahed 129 » qu’une superpuissance comme la Russie a utilisés dans la guerre en Ukraine, mais aussi de la récente attaque écrasante russe contre l'infrastructure ukrainienne en représailles à l'attaque contre la Crimée. Des rapports du renseignement militaire israélien confirment que l'Iran compte 40 000 de ces drones, et que les Russes veulent en procurer 2400 ! Ces drones le Hezbollah au Liban en poss'de des centaines , tout comme Ansarallah ou la Résistance irakienne et palestinienne. Mais jamais comme en Ukraine, ces engins n'ont eu l'occasion de démontrer leur force. Il y a là une leçon à tirer : le Moyen Orient a changé. il comporte une puissance militaire incontournable qu'est la Résistance. M^me les alliés arabes de Washington l'ont compris, eux qui s'éloignent de jour en jour de l'Amérique. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV