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Front US-OTAN/Russie: Poutine sortira ses Shahed-129 ?

Géran 2 frappe le QG de la 72e brigade mécanisée otanienne, 4 octobre 2022. (Capture d'écran)

Est-ce un hasard si le président Poutine, visiblement vengeresse après l’effondrement sous l’effet d’une déflagration de deux travées du pont de kertch, déflagration que tout porte à croire être un mini remake du coup du 4 août 2020 commis contre le port de Beyrouth avec les mêmes acteurs impliqués à savoir l’axe US/OTAN/Israël, mais cette fois mobilisés contre la Russie, a procédé dès la nuit de 8 octobre à un changement à la tête du commandement  militaire en Ukraine, en y nommant le général d’armée Sergueï Sourovikine , ex-commandant en chef des forces aérospatiales de la Russie ?  Plus d’un observateur répondrait par négation rien qu’en lisant l’article du 9 octobre de The Drive, revue militaire US qui souligne très clairement le but de la manœuvre :

« Les forces russes à Kherson dépendent des lignes d'approvisionnement de la Crimée au sud et de Melitopol à l'est. Les approvisionnements en Crimée doivent provenir de Russie par voie maritime ou par le pont endommagé, et la ligne Melitopol est bien à portée de frappes ou d'une percée soudaine des forces ukrainiennes. Si l'Ukraine pouvait s'emparer de cette zone, elle pourrait couper ce pont terrestre essentiel vers la Crimée et ses forces dans le sud de l'Ukraine. »

S’il est vrai que les deux travées « effondrés » d’un pont long de 18 km et d’une hauteur de 80 m ne sauraient en arrêter le fonctionnement, ce qui vient pour le reste d’être prouvé par un trafic ferroviaire et routiers rentré dans l’ordre quelques heures après la déflagration, il est aussi vrai que les Atlantistes, humiliés d’avoir perdu Kherson tout comme Zaporijjia,  Donetsk et Lougansk sans pouvoir s’y opposer, ne lâcheraient plus le pont de Kertch,  maintenant qu’une première attaque a eu lieu.

Le parachutage de l’officier le mieux au fait des drones de Russie a la tête de l’opération spéciale anti-Otan/US en Ukraine, est-ce le signe avant-coureur de la nature de la riposte russe à venir, riposte que la Russie a tout intérêt  à vouloir être la plus dissuasive possible ?

Le vendredi 7 octobre, quelques heures avant que le pont de Kertch ne soit visé, The Wall Street journal s’alarmait déjà du « changement tactique » que les drones « iraniens » avait réussi à opérer au sein de l’armée russe et dont les impacts « se manifestent non seulement à travers la portée de plus en plus longue des frappes derrière les lignes de front »,  soit en profondeur de l’Otanie, mais encore « via la synchronisation des opérations entre les drones Géran 2 » d’une part et d’autres « composantes de l’armée régulière russe » de l’autre.

Le journal écrit :

« Au cours de ces quatre dernières semaines, l'artillerie russe a frappé des centrales électriques à Kharkiv, Zmiiv, Pavlograd et Krementchouk, plongeant l'est et le centre de l'Ukraine dans l’obscurité. Moscou a même visé le barrage de Kryvyi Rih , la ville natale du président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 14 septembre. Les frappes russes ont coupé le courant dans la région du nord-est de Kharkiv, où l'Ukraine a repris le plus de territoire, deux fois plus au cours des deux dernières semaines. Et qui en est à l’origine de cette claire modification de tactique ?  Les drones kamikazes, que la Russie a achetés à l'Iran, et qui touchent non seulement des cibles militaires et infrastructurelles mais aident encore les unités d’artilleries, colonne vertébrale de l’armée à être plus précis dans leur tir. »

Et de poursuivre :

« Un exemple flagrant d'utilisation efficace de drones s’est manifesté au sein des unités parachutistes russes dans l'une des zones du NWO. Le Mohajer-6 ne semble pas être le seul membre de la gamme de Mohajer à avoir intégré les unités blindées russes. Il y aurait aussi le Mohajer 2, muni d’un système optique puissant qui sert désormais et de plus en plus « d’éclaireur » à l’artillerie en surveillant la cible et en permettant à ce que les tirs soient effectués d'une plus grande distance. Ce sont des drones qui fournissent en directe des données aux commandants artilleurs et créent de la sorte un angle de vision très ouvert. (…) A Kherson, une colonne de véhicules blindés ukrainienne a ainsi été identifiée. "

Répondant rapidement aux données reçues, les Russes ont réussi à attaquer la colonne qui étaient néanmoins composée de cinq véhicules blindés, de deux chars de combats et de plusieurs fantassins. Les Russes s’en sont même tirés joie et fierté puisque la Défense russe a décrit événement en ces termes : L'observateur a vu un char avec de l'infanterie dessus. La bataille a duré environ deux heures. Vers la fin de la bataille, l'ennemi s'enfuit dans la panique. »

La question qui se pose alors est la suivante : La riposte « dissuasive » de Poutine à la frappe US/OTAN contre le pont de Kertch, ce cordon ombilical qui unit la Crimée à la Russie continentale impliquera-t-elle les drones ? Très probablement dans la mesure où la nomination du général Sourovikine place d’emblée « l’opération spéciale » de la Russie qui entre dans son neuvième mois sous le signe des UAV, tout en y inculquant un tournant inouï. En porte d’ailleurs la preuve cette première attaque perpétrée contre l’armée ukrainienne dans la foulée de l’explosion du 8 octobre sur le pont de la Crimée, attaque qui a touché cette nuit 9 octobre Zaporijjia.  

Avia. Pro rapporte :

« La base de la 55e brigade d'artillerie des forces armées ukrainiennes a été détruite par une frappe de drone. La nuit, un coup a été porté sur le territoire de la base militaire des Forces armées ukrainiennes, qui appartenait à la 55e brigade d'artillerie. Initialement, on supposait que l'attaque pourrait être menée à l'aide de missiles de croisière, mais il s'est avéré que nous parlons de frapper avec l'aide du véhicule aérien sans pilote Shahed-136. L'armée ukrainienne dit avoir réussi à frapper deux véhicules aériens sans pilote, cependant, on sait qu'à la suite de l'attaque d'un autre drone, l'un des bâtiments situés sur le territoire de l'unité militaire a été détruit. Jusqu'à présent, il n'y a pas de commentaires officiels des Forces armées ukrainiennes à ce sujet, cependant, à en juger par les dégâts causés par le drone, qui ont commencé après cet incendie, l'objet utilisé par l'armée ukrainienne a été détruit. Entre autres choses, un certain nombre de sources rapportent qu'il y a eu une cascade à n’en pas finir d’explosions, ce qui n'exclut pas la possibilité que d'autres frappes aient également été menées qui ont affecté les infrastructures militaires, cependant, d'autres détails à ce sujet ne sont pas encore disponibles. »

Qu’y a-t-il de si symptomatique dans cette attaque à même de nous donner une idée de la réponse que la Russie s’apprête à infliger au camps d’en face ? Mis à part le fait que Zaporijjia contient la plus grande centrale atomique de l’Europe où se déroule en ce moment même l’une des batailles les plus sourdes et les plus délicates US-Otan/Russie potentiellement susceptible de se dégénérer en guerre nucléaire, et que la cible de l’attaque des Géran 2 a été le QG de la 55e brigade d’artillerie, une des plus anciennes formations d'artillerie d'Ukraine qui n’a cessé de se faire parler d’elle et ce, à la faveur de ses canons automoteurs made in France CAESAr à qui l’OTAN a même prêté l’exploit de détruire le 30 juin 2022 plusieurs blindés, hommes, camions de munitions... en moins de 45 secondes, c’est surtout « la fréquence » des explosions provoquées qui attire l’attention.

Et comment ? Le 23 septembre, les Géran 2 qui ont pulvérisé le QG du commandement sud et partant l’ambitieux projet de prendre d’assaut la Crimée ont agi en essaim de trois et à raison de trois sorties en six heures ; le 4 octobre, ces mêmes Géran 2, dixit Oleksiy Kuleba, le gouverneur de la région de Kiev, ont été six pour chaque essaim et deux nuées de drones se sont abattus à intervalle de quelques minutes sur le QG de la 72e brigade mécanisé à Bila Tserkva, à environ 75 kilomètres (45 miles) au sud de la ville. Or cette nuit de 9 octobre à Zaporijjia, les « témoins » parlent de « cascades croisées d’explosions » ! D’attaque en attaque va-t-il droit vers une amplification de la taille des essaims de drones russes ? Visiblement.

Ce qui fait poser la question suivante : l’état-major russe pourrait-il être tenté par venger le pont de Kertch et tant qu’on y est Nord Stream 1 et 2 en lançant à l’assaut des sites militaires et infrastructurels ennemis des essaims composés de 20, 30 voire 100 drones kamikazes » ?

En août, alors que la presse atlantiste se faisait de la bile de voir les opérateurs de drone russes participer aux côtés de leurs homologues iraniens, arméniens et biélorusses à des stages de formation à Kashan, une base au centre de l’Iran, l’armée iranienne a organisé une méga manœuvre impliquant 150 UAV de combat, kamikaze et de ISR.  La DCA, l’armée de terre, l’armée de l’air et la marine iraniens y ont pris part. On parie que les opérateurs russes faisaient partie des observateurs. En deux jours d’exercices, les 150 drones iraniens de tout modèle confondu ont accompli des missions d’abord de reconnaissance puis d’attaque et de combat en milieu terrestre et maritime fortement dominés par des effets de DCA et de système de guerre électronique.

Vidéo mettant en scène une frappe aux missiles contre le pont de Kertch, 8 oct/twitter 

Rien ne dit que cet exercice  n’aurait pas été organisé à l’époque, à l’intention stricte des Russes qui une fois leur baptême de feu dronesque ayant été fait, prouvent aujourd’hui leur aptitude à aller plus loin et à tenter non seulement des « attaques en masse de drones kamikazes » mais aussi « de drones de combat ».

Car que soit dit en passant, depuis le premier raid russe contre Odessa en 23 septembre, on ne parle que de Géran 2 et non pas de cet autre drone que les Russes se sont procurés et qui s’appelle Shahed-129 et en quoi les occidentaux reconnaissent un redoutable « bombardier ».  Alors quel scénario pour lancer des drones de combat à l’assaut des Otaniens ? En voici un, déjà testé avec succès.

En octobre 2018, l’Iran a mené contre Daech en Syrie la première frappe au monde à l’essaim de drones de combat combinés aux missiles. Sept UAV y prenaient part dont deux de type « Shahed 171 » ou Simorq soit une reproduction à 100 % de RQ-170 américain.

Vidéo : le Shahed-129 en Syrie

Ce fut la première fois au monde que des drones de combat furtifs opéraient en essaim sur une distance de 1200 km, drones qui transportaient des bombes intelligentes de type « Sadid », cachées à l’intérieur de leur corps, question de rendre inégale la furtivité. Et les AWACS et les E11 A US/Israël si largement présents dans le ciel syrien n’ont vu rien venir. Sur sept drones de l’essaim qui a triomphé de Daech il y a 4 ans de cela, deux étaient des Shahed-171. Mais à quel modèle appartenait le reste de la nuée ? Shahed 129 qui attend que les Russes le rebaptisent et la fasse entrer en scène aux côtés des Géran 2/Shahed 136.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV