Quel rapport y-a-t-il en le saison froide qui s'annonce terrifiante en Europe d'une part l'Iran et la guerre US/Israël/Monarchie du golge Persique contre le Yémen de l'autre? Apparemment rien. Mais à regarder de plus près cette panique qui pousse Biden à aller de trêve eb trêve face à Ansarallah et à tirer à hue et à dia face à l'Iran alors que tout le pousse à rompre une bonne fois pour toute avec l'accord de 2015, il devrait y avoir un rapport. Reprenons les choses dès le début. Selon le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, la crise de l’énergie est la plus grande crise que l'Europe ait jamais connue.
« C'est la plus grande crise que l'Europe ait jamais connue. D'abord la crise de la dette, puis la pandémie, maintenant l'énergie », a-t-il reconnu lors d’un entretien accordé ce dimanche 28 août au quotidien autrichien Kronen.
Fatih Birol, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), a également déclaré que le monde n'a jamais connu une crise énergétique aussi importante et complexe. « Le monde est au milieu de la première crise énergétique mondiale », a-t-il regretté. Le site web CNN Business a également évoqué la crise de l’énergie au Royaume-Uni estimant que la crise énergétique au Royaume-Uni est « plus importante que la pandémie ». L'Europe était la destination de près de la moitié des exportations russes de brut et de produits pétroliers avant l'opération spéciale russe de l'Ukraine, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
En savoir plus : Premier Etat au monde à exiger que l'Amérique paie pour son erreur
L'UE a importé 2,2 millions de barils par jour (bpj) de brut en 2021, dont 0,7 million de bpj par pipeline, ainsi que 1,2 million de bpj de produits pétroliers raffinés, selon les données de l'AIE. L'Allemagne a été le premier acheteur de pétrole russe de l'UE, important 687 000 bpj de pétrole brut et 149 000 bpj de produits raffinés en novembre 2021, selon les dernières données de l'AIE. La pays était également le plus grand importateur de l'UE de brut pipelinier russe, qui s'élevait à 555 000 bpj en 2021, tandis que la Pologne importait 300 000 bpj de brut pipelinier.
Tous deux se trouvent sur la route nord de l'oléoduc Druzhba, principale voie de transit des exportations de pétrole russe vers l'Europe.
Les Pays-Bas, principale plaque tournante commerciale de l'Europe, étaient le deuxième importateur de brut russe et le premier importateur de produits raffinés russes de l'UE. Les Néerlandais ont importé 414 000 bpj de brut et 335 000 bpj de produits raffinés en novembre 2021. Les pays situés sur la route sud de l'oléoduc Druzhba qui traverse l'Ukraine sont particulièrement dépendants des importations de brut russe. Le pétrole russe représentait 92 % des importations de brut de la Slovaquie en novembre 2021. Pologne (372 000 barils), Finlande (201 000 barils), Grèce (191 000 barils), Belgique (183 000 barils), Italie (180 000 barils), Liechtenstein (173 000 barils), Turquie (141 000 barils) et Espagne (134 000 barils) sont également d’autres pays ayant importé du pétrole russe. En 2021, plus de 75 % de l’importation du pétrole hors UE en Hongrie sont venues de Russie, selon Eurostat.
Lire aussi : L’Europe aurait accepté la double condition de l’Iran
La Bulgarie et la Finlande sont dans le même cas et déclarent aussi une dépendance de plus de 75 % au pétrole russe en 2021. Les chiffres sont également importants pour la Pologne et la Lituanie, où la Russie présente une place de 50 à 75 % des importations de pétrole en 2021.
Le Venezuela, l’Arabie saoudite, l’Iran, l'Irak, le Koweït, les Émirats arabes unis, la Russie, les Etats-Unis, la Libye et le Nigéria possèdent les réserves de pétrole les plus grandes au monde. L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Irak et le Koweït en extraient avec une capacité de production maximale. La capacité de production de pétrole du Koweït est estimée à 2,9 millions de barils par jour si tous les puits sont actifs.
« Nous avons besoin que les pays producteurs produisent plus de manière exceptionnelle », a déclaré le lundi 27 juin la présidence française, en marge du sommet annuel des dirigeants du Groupe des Sept (G7).
Lire aussi : Vienne: du progrès euro-iranien ?
Les spécialistes en énergie prévoient qu'avec la levée des restrictions, l'Iran pourrait être en mesure d'expédier 1,3 million de barils de pétrole par jour vers les marchés internationaux d'ici la fin de l'année en cours.
Viktor Katona, analyste de la société de conseil en énergie Kpler, a déclaré à CGTN qu'après la levée des sanctions occidentales contre l'Iran, dans les trois mois, l'Iran pourrait exporter « environ 700 000 de plus - 800 000 barils de pétrole par jour ».
Mais quel est le lien entre l'hiver froid en Europe et la guerre au Yémen ?
La Grèce a importé 17,7 % de son pétrole brut de Russie et 17,3 % du Kazakhstan. D'autre part, l'Irak et l’Arabie saoudite fournissent 43,5% des importations de pétrole brut du pays. L’Italie a importé 11,1 % de son pétrole brut de Russie et 6,9 % du Kazakhstan. L'Irak et l'Arabie saoudite fournissent également 30,5% du pétrole brut de ce pays. L’Allemagne importait 34 % de son pétrole brut de Russie et 9 % du Kazakhstan. D'autre part, 5,4% des importations de pétrole brut du pays proviennent de l'Irak et de l'Arabie saoudite. La France a importé 8,8 % de son pétrole brut de Russie et 16,2 % du Kazakhstan 14,7% des importations de pétrole brut du sont fournis par l'Irak et l'Arabie saoudite.
Le Kazakhstan n'est pas exposé aux sanctions, mais il s'appuie sur le réseau russe pour exporter une grande partie de son pétrole. Si Moscou crée un obstacle ou il ne peut pas exporter correctement du pétrole en raison de l'embargo sur les ports russes, l'exportation d'au moins les deux tiers du pétrole du Kazakhstan sera perturbé. Cela veut dire que 35%, 18% 43% et 25% des importations de la Grèce, de l’Italie, de l’Allemagne et de la France sont dans un halo d’incertitude. Tous les pays européens qui ont signé un contrat avec le Kazakhstan en seront affectés.
Mohammad Ali al-Houthi, président du Comité suprême de la révolution yéménite, a déclaré le 27 août que si le siège et les attaques continuaient, le cessez-le-feu était sans valeur et que les Yéménites ne resteraient pas les bras croisés. « Le gouvernement yéménite dispose d'armes capables de maintenir l'équilibre de la dissuasion et d’en sortira haut la main » a-t-il martelé.
A lire : Le ciel du Sud saoudien cimetière des avions sionistes
La réponse ferme du Yémen à l'Arabie saoudite aura au moins deux effets internationaux : premièrement, la baisse des exportations saoudiennes ; deuxième, l'augmentation des prix du pétrole. Les deux seraient fatals pour les Européens. Le bloc occidental compte sur les émirs du golfe Persique pour réduire la douleur causée par le vide pétrolier russe. Si le monde occidental tente de contourner l'axe de la Résistance et ne s’entend pas avec Téhéran et ne met pas fin à la guerre au Yémen, il en paiera le prix. La réponse de la Résistance transformera alors l'hiver froid de l'Europe à un hiver glacial.