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"Puisqu'ils sont deux géants gaziers et qu'ils partagent la même hostilité contre les USA, qu'Israel le sache, la Russie est pour lui à jamais perdue"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président iranien Ebrahim Raïssi, à droite, et son homologue russe, Vladimir Poutine, au début de leur réunion à Téhéran, mardi 19 juillet 2022. ©Bureau de la présidence iranienne

Exprimant les préoccupations quant à l'augmentation de la coopération entre l'Iran et la Russie qui pourra faire de l’Iran un hub gazier dans le Moyen-Orient, la chaîne 12 de la télévision israélienne estime qu'il n'y a aucun moyen de mettre fin à cette "coopération stratégique Iran-Russie" qui va de l'avant au détriment d'Israël car "le gaz" cela décide de tout. « Je ne pense pas qu'il y ait un moyen d'arrêter la coopération russo-iranienne », affirme Ehud Yaari, expert du Moyen-Orient de Channel 12 de la télévision israélienne, soulignant les quatre rencontres entre le président iranien et son homologue russe qui ne peut avoir lieu entre deux pays dans un si court laps de temps, sauf en cas de crise. Annonçant des évolutions majeures dans la région, les images du président russe, Vladimir Poutine, lors de ses rencontres avec son homologue iranien et le Leader de la Révolution islamique à Téhéran ont provoqué l’ire de Tel-Aviv, comme l’ont confirmé plus tôt les médias israéliens.

D’ailleurs, ont-ils argué, l’Iran a partiellement rejoint le système interbancaire russe Mir, ce qui permet aux Russes de transférer des marchandises vers l'Inde via l'Iran et contourner les sanctions occidentales, ajoutant qu’il y a d'autres enjeux comme par exemple le succès de l’Iran et de la Russie à empêcher le président turc de mener l'opération militaire prévue dans le nord de la Syrie.

Plus important encore, le satellite Khayyam a été lancé depuis la station spatiale kazakhe Baïkonour mardi 9 août et placé en orbite. En raison de son poids lourd (600 kg), le lancement de ce satellite a été réalisé par l'Agence spatiale russe à l'aide de la fusée Soyouz. Sans oublier le protocole d’accord d’une valeur de 40 milliards dollars signé il y a environ un mois entre la National Iranian Oil company et la Russe Gzprom. Selon le PDG de NIOC, il s’agit du plus grand investissement de l'histoire de l'industrie pétrolière.

L’investissement de 10 milliards de dollars par Gazprom pour le développement des champs gaziers de Kish et Pars Nord, le développement de 6 champs pétrolifères, l’investissement de 15 milliards de dollars par Gazprom pour augmenter la pression du champ gazier de Pars Sud, l’échange de produits gaziers et pétroliers avec les Russes et les investissements pour achever le projet Iran-GNL figurent dans le protocole d’accord. Arrivé à la question du gaz surtout avec en perspective la création d'une OPEP gazier irano russe propre à contrôler le marché, est-ce vraiment possible désormais que l'alliance Iran-Russie revient à l'avant guerre Ukraine? bien sûr que non, répond l'Israélien. 

Au fait, les liens entre l’Iran et la Russie sont autant indénouables que les précédents contrats d'exportation de gaz russe vers l'Europe ont pris fin alors que les tensions persistent dans les relations entre l’Occident et Moscou en raison de la guerre en Ukraine : les 180 milliards de mètres cubes de gaz russe exportés vers l'Europe risquent de faire l’objet d’une grave réduction. L'augmentation des exportations de GNL et la maximisation de la capacité du gazoduc vers la Chine sont des options qui, à court terme, couvriront la moitié du volume dont l'Europe a besoin alors qu’il reste encore 90 milliards de mètres cubes de gaz russe en surplus.

Or, une autre option serait d'entrer sur le marché du Moyen-Orient et de l'Asie du Sud-Ouest ; les deux infrastructures existantes devant cette stratégie sont les routes Turkménistan-Iran et Azerbaïdjan-Iran. Mais, du Turkménistan à l'Iran, il y a deux pipelines avec une capacité totale d'environ 20 milliards de mètres cubes dont seulement 20% est à présent utilisé. La connexion du Turkménistan à la Russie se fait, quant à elle, par le gazoduc Chine-Asie centrale d'une capacité initiale de 90 milliards de mètres cubes, dont près de 45 milliards de mètres cubes peuvent être utilisés en raison de l'usure.

A l'ouest de la Caspienne, le tracé du pipeline historique des exportations de l'Iran vers l'Union soviétique est le point de connexion entre l'Iran et la Russie via l'Azerbaïdjan. Cette ligne a été construite avec une capacité initiale de 10 milliards de mètres cubes. Cette ligne a été construite avec une capacité initiale de 10 milliards de mètres cubes et maintenant moins de 20% de sa capacité peut être utilisée. L'augmentation du volume opérationnel de cette ligne nécessite des réparations et des reconstructions.

Ceci dit, outre la question du volume exportable et des itinéraires par lesquels le gaz russe peut entrer dans les marchés du Moyen-Orient, la question du prix sera un enjeu majeur dans la réalisation de cette stratégie. Le prix du gaz importé des pays du Moyen-Orient et d'Asie du Sud-Ouest au cours des 2 dernières années a été inférieur de plus de 50% au prix des exportations russes vers l'Europe.

Dans ces circonstances, l’Iran semble être le seul à disposer d’infrastructures nécessaires pour importer au moins 20 milliards de mètres cubes de gaz russe par an. Le pays peut se transformer ainsi en plaque tournante du gaz de la région en important du gaz russe à un prix raisonnable et en l'exportant à un prix plus élevé.

Suite au déclenchement du conflit en Ukraine qui a conduit l’Europe à mettre fin à son indépendance au gaz russe, l’Iran et la Russie, deux des plus grands producteurs de gaz au monde, semblent être plus prêts que jamais à entrer dans une interaction stratégique sur le marché de l’énergie, ce qui permet à Moscou de maintenir et de sécuriser ses exportations de gaz.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV