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Et si l’axe sino-russo-iranien agissait contre les USA…

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un exercice naval conjoint sino-russo-iranienne en mer d’Oman et dans le nord de l’océan Indien, le 20 janvier 2022.© Rtbf.be

Après l'Ukraine et la synergie avec les Russes, les Iraniens iront voir du côté de Taïwan? Depuis la visite de Pelosi à Taipei les responsables iraniens ne cessent que d'intervenir en faveur de la Chine unie : Raissi, et Amir Abdollahiya, le MAE en tête et cela fait peur. Dans un article intitulé « Un nouvel axe », David Leonhardh, analyste du quotidien américain The New York Times,  écrit que la montée des tensions à Taïwan a mis en évidence la proximité Pékin-Moscou-Téhéran. « Le président russe Vladimir Poutine n'a voyagé hors des frontières de l'ex-Union soviétique que deux fois cette année. En février, il s’est rendu en Chine et en juillet, il s’est déplacé en Iran. Ces deux pays que sont l’Iran et la Chine ont évidemment quelque chose en commun. Comme la Russie, la Chine et l'Iran considèrent les États-Unis comme un ennemi. Si le monde se divise en deux blocs concurrents, la Russie, la Chine et l'Iran constituent le noyau du bloc anti-américain. »

Pourquoi l'axe sino-russe soutient si profondément l'Iran ?

Leurs liens plus étroits soulèvent une perspective alarmante : que se passerait-il si ces trois pays décident d'affronter les États-Unis simultanément ?La Russie a déjà lancé son opération contre l'Ukraine et elle est en mesure d’étendre son attaque à de nouvelles parties de ce pays. L'Iran a jusqu'à présent refusé de réintégrer l’accord nucléaire que Donald Trump s’en est retiré en 2018 et pourrait à un moment donné prendre des mesures pour développer son programme nucléaire. La Chine est devenue plus agressive envers Taïwan et les responsables américains se sont inquiétés de la possibilité d'une invasion contre l’île dans les années à venir ».En allusion à la perspective d'actes d'agression simultanés de la Chine, de l'Iran et de la Russie, David Sanger, un autre analyste du New York Times s’est exprimé en ces termes : « Je ne le prédit pas ».

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« Mais il y a des raisons de penser que c'est plausible, et notre système peut à peine gérer un gros conflit à la fois », a-t-il déploré.

Selon David Leonhardh cette semaine, l'attention s'est focalisée sur Taïwan. « Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, est arrivée à Taïwan, dans le cadre de sa tournée en Asie, ce qui ferait d'elle la plus haute responsable américaine à visiter l'île depuis des années. Les responsables chinois ont vivement réagi à la visite de Pelosi. Le lundi 1er août, les responsables de l'administration Biden ont tenté d'avertir la Chine de ne pas prendre de mesures agressives », a-t-il rajouté. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche a fait allusion à la visite de Pelosi pour dire : « Nos actions ne sont pas menaçantes et elles n'innovent pas ».

« Rien à propos de cette visite potentielle - visite potentielle - qui, soit dit en passant, a un précédent, ne changerait le statu quo », a-t-il lancé.

Que prépare le trio Iran-Chine-Russie ?

« Il n'y a pas de choix facile pour les États-Unis dans cette situation. Si Pelosi avait annulé la visite, elle aurait renoncé les revendications  des dirigeants taïwanais », lit-on sur les colonnes de l’article. Cette visite, a déclaré l’analyste politique taïwanaise, Amy Qin, renforce la légitimité de Taïwan sur la scène internationale. «  Les partisans de cette visite affirment que ce sont les États-Unis qui envoient un message à Pékin selon lequel Taïwan est suffisamment important pour nous pour que nous nous engagions aux niveaux supérieurs », estime Edward Wong, un correspondant du New York Times qui couvre la diplomatie depuis Washington. Il a décrit le voyage comme une version de dissuasion diplomatique, essayant de rappeler à la Chine les conséquences potentielles si elle envahissait Taïwan.

Et si la Chine frappait son "Aïn al-Asad"?

Le journal précise qu’une annulation, en revanche, aurait risqué d'émettre le message que la Chine peut dicter les relations américaines avec Taïwan. Cela aurait le potentiel de répéter les erreurs que les États-Unis ont commises envers Poutine au cours des 20 dernières années.« Poutine a attaqué la Géorgie, annexé la péninsule ukrainienne de Crimée, assassiné des dissidents russes et est intervenu lors de l'élection présidentielle américaine de 2016. À chaque fois, les États-Unis ont évité une confrontation majeure, en partie par crainte que cela ne déclenche une guerre plus vaste. Poutine, considérant les États-Unis et l'Europe occidentale comme faibles, a répondu en février par une opération spéciale de l'Ukraine », ajoute le New York Times. Et de poursuivre :

« Si la Chine pense que les États-Unis ne défendront finalement pas Taïwan, les risques d'une invasion pourraient augmenter.

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Mais les risques d'une approche conflictuelle sont également réels. La visite de Pelosi, par exemple, pourrait conduire des avions chinois près de Taïwan de nouvelles manières ». Cao Qun, chercheur auprès d’un think tank chinois géré par l'État, a récemment écrit : « Les risques d’un éventuel affrontement entre la Chine et les États-Unis dans le détroit de Taïwan augmente ».

Les contrats d'armement US/Taïwan révoqués

Et le journal a conclu : « Rien de tout cela ne signifie qu'une campagne coordonnée d'agression de la Chine, de la Russie et de l'Iran se produira nécessairement dans les mois à venir. D'une part, les trois pays ont leurs propres tensions, comme le note également David Sanger. La Chine et la Russie sont depuis longtemps des rivaux d'influence en Asie, et les deux – comme les États-Unis – préféreraient que l'Iran ne devienne pas une puissance nucléaire.

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Mais les trois pays ont également un objectif commun primordial : réduire l'influence géopolitique des États-Unis, de l'Europe occidentale, du Japon et de leurs alliés. Déjà, la Chine, la Russie et l'Iran ont collaboré ces derniers mois, notamment dans l'achat d'énergie russe et iranienne. Tous les trois ont tout à gagner lorsque les États-Unis doivent faire face à plusieurs crises internationales en même temps ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV