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Que prépare le trio Iran-Chine-Russie ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une scène d'un exercice naval conjoint mené par l'Iran, la Chine et la Russie dans les eaux du nord de l'océan Indien et en mer d'Oman. ©IRNA/Archives

Le ministre chinois de la Défense arrivera, mercredi 27 avril, à Téhéran, à la tête d’une haute délégation militaire. Wei Fenghe rencontrera son homologue iranien, Amir Ashtiani. Cette visite intervient alors que la Chine, tout en émettant des soi-disant signaux d'impartialité, n'a jamais condamné les opérations russes en Ukraine et a toujours critiqué les sanctions occidentales contre Moscou. Depuis l'éclatement de la guerre en Ukraine, la Chine a de plus en plus réitéré son intention de continuer « les relations économiques et commerciales normales » avec la Russie, bravant les sanctions sans-précédent de l'Occident. Ces relations prendront-elles une ampleur militaire sur fond de la nouvelle campagne antirusse du bloc occidental? Si oui, de quels autres pays sera composée cette alliance? 

Le ministre chinois de la Défense s’entretiendra avec les responsables iraniens afin de discuter des dernières évolutions au niveau régional et international, ainsi que des voies permettant l’essor des relations entre les forces armées des deux pays et des questions d’intérêts communs.

D’autre part, la Chine se prépare à rompre ses coopérations avec l’Occident, sur fond de ses inquiétudes d’un possible blocage de ses avoirs au Royaume-Uni, au Canada et aux États-Unis.

Selon Reuters, le principal producteur chinois de pétrole et de gaz offshore CNOOC se prépare à cesser ses activités au Royaume-Uni, au Canada et aux États-Unis, en raison des craintes à Pékin que les actifs ne soient soumis à des sanctions occidentales.

Les liens entre la Chine et l’Occident ont longtemps été tendus par des questions commerciales et la tension s’est accrue à la suite de l’opération de la Russie en Ukraine, que la Chine a refusé de condamner.

Les États-Unis ont déclaré la semaine dernière que la Chine pourrait subir des conséquences si elle aidait la Russie à échapper aux sanctions occidentales qui comprenaient des mesures financières restreignant l’accès de la Russie aux devises étrangères et compliquant le traitement des paiements internationaux. CNOOC n’a pas immédiatement commenté.

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Les entreprises procèdent périodiquement à des revues de leurs portefeuilles, mais la sortie en préparation aurait lieu moins d’une décennie après l’entrée de la société d’État CNOOC dans les trois pays via une acquisition de 15 milliards de dollars de la firme canadienne Nexen.

Les actifs, qui comprennent des participations dans d’importants gisements de la mer du Nord, du golfe du Mexique et de grands projets de sables bitumineux canadiens, produisent environ 220 000 barils d’équivalent pétrole par jour, selon Reuters.

Le président chinois, Xi Jinping, a réaffirmé, ce jeudi 21 avril, lors d’un discours diffusé durant le Forum de Boao pour l’Asie, l’opposition du pays aux sanctions unilatérales, sans mentionner directement les mesures prises par l’Occident contre la Russie.

Le président chinois a indiqué que le « découplage » et les moyens de pression tels que l’interruption des chaînes d’approvisionnement ne fonctionneraient pas.

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« La Chine souhaite proposer une initiative de sécurité mondiale qui respecte le principe de l’indivisibilité de la sécurité », a déclaré Xi Jinping.

« Nous devrions défendre le principe de l’indivisibilité de la sécurité, construire une architecture de sécurité équilibrée, efficace et durable, et nous opposer à la construction de la sécurité nationale sur la base de l’insécurité dans d’autres pays », a ajouté Xi Jinping.

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Depuis bientôt deux mois, la Chine a régulièrement critiqué les sanctions occidentales, dont celles imposées à la Russie, veillant toutefois à ne pas venir en aide à Moscou, ce qui pourrait mener à ce que des sanctions soient décidées contre elle.

La Russie a insisté pour que les gouvernements occidentaux respectent un accord de 1999 basé sur le principe de « sécurité indivisible » selon lequel aucun pays ne peut renforcer sa propre sécurité au détriment des autres.

Depuis le début de la guerre, Pékin affirme être du côté de la paix sans avoir jusqu’à présent condamné la Russie pour les conflits en Ukraine. La Chine a même imputé la crise ukrainienne à l’expansion de l’OTAN vers l’est.

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Dans la foulée, le conseiller d’État chinois et ministre de la Défense Wei Fenghe a eu un appel téléphonique avec le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin mercredi dernier.

Les deux ministres de la Défense ont également discuté de la situation en Ukraine, et la Chine a exhorté les États-Unis à ne pas utiliser la question ukrainienne pour éclabousse, menacer et faire pression sur la Chine.

De son côté, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a exhorté mercredi la Chine à persuader la Russie de mettre fin à sa guerre en Ukraine et a averti que rester à l’écart pourrait compromettre la position de la Chine dans l’économie mondiale.

« L’attitude du monde envers la Chine et sa volonté d’embrasser une intégration économique plus poussée pourraient bien être affectées par la réaction de la Chine à notre appel à une action résolue contre la Russie. »

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« À l’avenir, il sera de plus en plus difficile de séparer les questions économiques des considérations plus larges d’intérêt national, y compris la sécurité nationale », a déclaré Mme Yellen dans un discours devant l’Atlantic Council, un groupe de réflexion.

Ce à quoi Zhao Lijian, un porte-parole de la diplomatie chinoise a répondu : « Nous déployons de grands efforts pour apaiser la situation, résoudre la crise et rétablir la paix », avait-il déclaré, appelant à ne pas « déformer la position » de Pékin.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV