Les responsables taïwanais ont annoncé aujourd'hui avoir renoncé à l’achat de nouveaux hélicoptères de combat anti-sous-marins aux États-Unis, en raison de leur prix élevé.
Selon Reuters, Taïwan avait précédemment annoncé son intention d'acheter 12 hélicoptères MH-60R Seahawk, fabriqués par Sikorsky Aircraft, une société de Lockheed Martin. Or, les médias taïwanais ont rapporté que les États-Unis avaient refusé de vendre les hélicoptères à Taïwan, car ils ne les considéraient pas conformes aux besoins de l'île qui semble vouloir déclencher une guerre asymétrique.
« Le prix est très élevé et dépasse notre capacité d’achat », a déclaré le ministre taïwanais de la Défense, Chiu Kuo-cheng, en réponse aux questions des législateurs sur les récents changements dans l'achat par Taïwan des armements américains.
Selon le rapport, deux autres achats d'armes ont été retardés par Taïwan à savoir, le système d'artillerie Howitzer M109E6 et les missiles anti-aériens mobiles Stinger.
Reuters indique que les missiles Stingers de la compagnie Raytheon Technologies font partie des systèmes de défense antiaérienne très demandés par l'Ukraine pour contrer les chasseurs russes, mais Washington en a réduit l’approvisionnement, en raison des obstacles à leur production aux États-Unis.
Chiu a déclaré avoir déjà payé le contrat d'achat des missiles Stinger, et qu'il faisait pression sur les États-Unis pour qu'ils fournissent des armements.
« L’achat des armements est une question majeure pour nous et nous avons des plans de soutien à cet égard », a-t-il ajouté, sans fournir plus de détails.
La Chine considère Taïwan comme faisant partie de son territoire et a mis en garde contre toute mesure provocatrice visant à séparer l’île de la Chine continentale, tandis que Taïwan cherche à faire avancer son programme de modernisation militaire pour accroître ses capacités à contrer la Chine.
Lire aussi : Les HQ-9 en Serbie, la Chine pourrait dépasser le stade d'avertissement
Cité par Reuters, la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a défendu le concept de « guerre asymétrique », qui comprend le développement d'armes de haute technologie, très mobiles, difficiles à détruire et capables de mener des frappes de précision.
Les États-Unis ont prétendu qu'ils n'avaient aucune intention de nuire à la politique de la Chine envers Taïwan, pourtant les responsables américains ont fait pression sur Taïwan, obligeant ce dernier à moderniser son armée face à la Chine.
Lundi 2 mai, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que l'accord d'armement américano-taïwanais avait été gravement retardé en raison d'une ligne de production d'armes sur-chargée par la guerre en Ukraine. A titre d’exemple, les obusiers Howitzer ne seront pas livrés à Taïwa, comme prévu en 2023, ce qui incite Taïwan à chercher des alternatives.
Lire aussi: Taïwan cible d’assauts préventifs chinois
En août dernier, Washington a approuvé la vente de 40 pièces d'artillerie Howitzer et d'équipements connexes à Taïwan pour un coût estimé à 750 millions de dollars. Cela faisait partie de la première vente d'armes à Taïwan, approuvée par Joe Biden depuis son entrée en fonction à la Maison Blanche. Dans le cadre d'un programme d'aide militaire américaine de 800 millions de dollars, Washington a décidé d'augmenter le nombre d'Howitzer déployé dans le pays environ deux mois après le lancement de l’opération russe en Ukraine.
Lire aussi : Pékin multiplie les accords sécuritaires anti-US
Bien que Washington et Taïwan n'aient pas de relations diplomatiques formelles, les États-Unis se sont engagés à fournir du matériel militaire à la partie taïwanaise. Ce qui a été depuis longtemps source de tension entre Washington et Pékin.
Dans un incident lié aux tensions entre Taïwan et la Chine, le ministère taïwanais de la Défense a annoncé dimanche la reprise du vol des chasseurs chinois au-dessus de certaines parties de l'espace aérien de Taïwan : deux Sukhoi-30 de l’armée chinoise sont entrés dans la zone d'identification de défense aérienne de Taïwan.
Le ministère taïwanais de la Défense a annoncé à cet égard que les deux chasseurs chinois avaient quitté la région suite à une alerte radio, et au déploiement des chasseurs et des systèmes anti-missiles taïwanais dans la zone.