Avec la présence des forces de l’axe de la Résistance partout dans la région, l’Iran n’a pas besoin de se doter d’armes nucléaires pour assurer sa capacité dissuasive et prévenir les attaques ennemies, d’après Newsweek.
L’expression « toutes les options sont sur la table » a une signification particulière qui indique que l’action militaire est l’une des possibilités, cette phrase est répétée à l’adresse de l’Iran par les présidents américains qui se succèdent depuis George W. Bush, affirme Newsweek dans article signé Daneil R. Depetris publié le 15 juillet.
Certes, Washington préfère garder des outils militaires en réserve et utiliser d’autres outils comme la négociation plutôt que les cyber-attaques. Mais, il va de soi que l’Iran aussi ripostera à toute attaque militaire américaine tout comme il l’a fait auparavant, lorsqu’en réponse à l’assassinat ciblé du général Soleimani, le commandant de la Force Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique, des dizaines de missiles balistiques ont frappé deux bases abritant les troupes américaines en Irak. Si l’Iran donne une telle riposte à la perte d’une personne, sa réaction à la destruction de son programme d’enrichissement nucléaire reste à imaginer.
Certains pays occidentaux considèrent l’enrichissement à 60 % de l’uranium par l’Iran comme conforme à l’effort de construction d’armes nucléaires, mais les services de renseignement américains ne sont pas encore parvenus à une telle conclusion. William Burns, directeur de la Central Intelligence Agency (CIA), a récemment déclaré lors d’une conférence de presse au Wall Street Journal que la CIA n’a accédé à aucune preuve qui montrerait que l’Iran ait pris la décision de militariser son programme nucléaire.
Le rapport annuel d’évaluation de la menace, préparé par le Director of Natioanl Intelligence, confirme également le point de vue de Burns, indiquant que l’Iran n’est pas actuellement engagé dans les principales activités nécessaires au développement d’armes nucléaires.
Plutôt que l’arme nucléaire, les alliés régionaux de l’Iran, présent au Liban, au Yémen, en Irak et en Syrie ont d’ores et déjà suffisamment dissuadé les ennemis jurés du pays et l’attaquer. À titre d’exemple, le Hezbollah au Liban, plus fort que le gouvernement libanais, possède près de 130 000 roquettes de différentes portées et calibres et une unité de véhicules aériens sans pilote. Ou encore, les Comités populaires du Yémen ont accès à des technologies de missiles similaires à celle de l’Iran et n’hésiteront pas à les utiliser contre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
En effet, la possession d’armes nucléaires ne garantit en rien la puissance de l’Iran dans la région. Le développement d’armes nucléaires, sans parler de leur utilisation, ne fera qu’augmenter les tensions dans la région, mais aussi le risque d’une attaque occidental qui, lui, éclipserait l’objectif initial de la construction d’armes nucléaires qui est d’assurer la sécurité de l’Iran. Par ailleurs, un Iran nucléaire pourrait encourager d’autres pays de la région à suivre une telle voie. Mohammed ben Salman n’a pas hésité à annoncer que si l’Iran se dotait d’une arme nucléaire, l’Arabie saoudite ferait de même. Difficile d’imaginer que le président turc Recep Tayyip Erdogan ne s’y lance pas. La course aux armements dans la région est-elle conforme aux intérêts de sécurité de l’Iran ? Et si ce n’est pas le cas, quel est l’avantage d’y entrer ?