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Une opération-éclair se prépare-t-elle pour en finir avec Maarib?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les trois lignes de combat d'Ansarallah pour libérer Maarib. (Image via Mashregh News)

L’Arabie des Salman à qui l'Amérique a imposée une trêve avec Ansarallah début avril après que sa base à Al Dhara aux Emirats eut été visée en janvier et à deux reprise et ce,  à coup de missile de croisière Qods contre quoi ni THAAD ni Patriot n'ont pu rien, une Arabie elle-même passée sous les fourches caudines balistiques de la Résistance dès le février avec en toile de fond la mise hors service là encore à coup d'un seul missile de croisière Qods du port stratégique de Djeddah et de ses réserves qui nourrissent les clients occidentaux vient de commettre une fantaisie.

Laquelle? Elle a lancé, dimanche 29 mai, un exercice militaire conjoint avec cinq autres pays pour ce qu’elle qualifie de  « protection de la sécurité de la mer Rouge », une "protection" à laquelle participent  l’Égypte, la Jordanie, le Soudan, le Djibouti et évidemment le "Yémen aux ordres " mais encore et pour la première fois, les hélicoptères Apache américains. Pourquoi cet agissement? Certains diraient que cela renverrait à la coalition mer rougienne US, cette pseudo structure composée de 34 pays dont une moitié privée de marine nationale et qui devrait à vrai dire servir de bouclier à Eilat, port israéliens qu'Ansarallah attaquera tôt ou tard rien qu'à en juger toutes les manifestations anti-sioniste aux quelles il se livre ces temps-ci et de façon effrénée des félicitations présentées au Hezbollah à la condamnation de la marche des drapeaux en passant par l'expression de sa solidarité avec Jénine en Cisjordanie.

Mais cet agissement pourrait aussi renvoyer à une crainte plus sourde que partagent à la fois les Emirats et l'Arabie saoudite et qui renvoie à l'actualité de Chabwa, cette province que les Brigades des Géants de Ben Zayed a cherché à arracher au Yémen pour cause de ses immenses richesses pétro gazière. Et bien la crainte renvoie justement à cette perspective.

Alors que le pétrolier américaine "Hunt" et français "Total" travaillent main dans la main et juste après les conquêtes émiraties dans cette provinces à en détourner le pétrole rien que pour contrebalancer le pétrole russe, le ministère du Pétrole du gouvernement de Moin abdel-Malek, Premier ministre autoproclamé yéménite, a confirmé, dimanche 29 mai, la vente d'un important secteur pétrolier de Chabwa, aux Emirats! 

Dans un communiqué, le soi disant ministère indique que le secteur 5 avait été remis à une entreprise locale affiliée au ministère, sans la nommer sans doute pour ne pas susciter le tollé puisque les médias avaient précédemment rapporté que ce même ministère avait vendu le champ le plus important de Chabwa à une société d'écran  basée dans le port de Jebel Ali aux Émirats arabes unis. 

Cette annonce intervient un jour après que la protection du champ, qui produit des dizaines de milliers de barils de pétrole par jour, a été remise à la Brigade des géants. Les choses se décantent donc: la trêve les Américains la capitalisent non seulement pour éviter à Aramco des déboires balistiques et dronesques qui pourraient basculer irréversiblement les cours du pétrole mais encore pour mieux faire acquisition des richesses yéménites ce à quoi ils ajoutent aussi un redéploiement de leurs forces à l'est et au sud du Yémen à l'effet d'avoir une vue sur le détroit de Bab el Mandeb.

Ansarallah s'est il fait avoir?  ceux et celle qui le connaissent, répondraient par un méga NON. Un rapport de la chaîne qatari Al Jazeera daté d'il y quelques jours s'inquiète en effet de ce que la Résistance yéménite est sur le point de faire à Maarib où elle avance, sous couvercle de la trêve, lentement mais sûrement. 

La chaîne écrit : " Début avril, l'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a annoncé que les parties au conflit avaient convenu, pour la première fois depuis 2016, de suspendre les opérations militaires offensives à l'intérieur du Yémen et à travers ses frontières pendant deux mois. Les frappes aériennes de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite et les attaques transfrontalières des Houthis contre l'Arabie saoudite ont cessé. Pourtant, les combats à Marib se sont poursuivis."Bien que la trêve soit globalement respectée, les informations faisant état d'opérations militaires, en particulier autour de Maarib, sont préoccupantes et doivent être traitées de toute urgence par le biais des mécanismes établis par la trêve", a déclaré Grundberg lors d'un briefing du Conseil de sécurité le 14 avril."

Et d'ajouter : "Les Pro-Riyad accusent Ansarallah d'avoir violé la trêve en lançant des attaques contre leurs positions à Taëz, Hudaydeh et Maarib. Pour leur part, les Houthis affirment que la coalition dirigée par l'Arabie saoudite et le gouvernement yéménite ne remplissent pas leur part de la trêve, qui comprend le libre accès des pétroliers au port de Hudaydah , et la reprise des vols depuis l'aéroport de Sanaa, qui a été fermé. au public depuis 2015.  les Houthis utiliseront la trêve comme un moyen de se regrouper et d'escalader à nouveau car ils ont l'intention de prendre Maarib et ils n'abandonneront pas volontairement ces plans », a déclaré al-Dawsari. "Nous savons qu'ils ont mobilisé des forces, du matériel militaire lourd et des armes à Maarib pour une autre offensive majeure visant à capturer la ville"

Bien que particulièrement partial, on ne peut qu'accorder à la chaîne cette remarque : Ansarallah n'abandonne jamais ses plans géostratégiques et Maarib en fait partie. 

La province de Maarib est d'une importance militaire considérable en raison de sa position géopolitique et de la longue frontière qu’elle partage avec la province de Sanaa, d’autant plus qu'elle a toujours été sous le contrôle d'éléments armés ces dernières années. 

En outre, la route principale de Sanaa à Maarib et la voie de communication entre les deux villes via Sirwah revêtent une importance géopolitique particulière dans la dimension militaire pour les deux parties. Puis elle est la porte d'entrée des provinces côtières de Chabwa et de l'Hadramaout, contrôlées par l'Arabie où celle ci tente depuis quelques temps de mettre à exécution ses plans séparatistes. Ces provinces disposent d'abondantes ressources pétrolières et gazières, et leurs ports permettent l'exportation de ces ressources, en plus de ses liaisons terrestres et internationales via l'Arabie saoudite et Oman vers le monde extérieur.

Et puis la province de Maarib est aussi d'une grande importance économique en raison de l'existence de ressources pétrolières et gazières sur ses terres. La province a également le potentiel de produire de l'électricité en utilisant du gaz combustible pour la province de Sanaa et un certain nombre d'autres villes du nord et du centre du Yémen, et cela par la centrale électrique de Safar dont les activités ont cessé en raison de la guerre. La production pétrolière de la province de Maarib en 1986 était de 80 000 barils par jour, mais après la guerre, la production pétrolière de cette région était tombée à 8 000 barils, ce qui a été arrêté pendant longtemps.

Après avoir arrêté la production de pétrole dans la province, les forces d'occupation ont commencé à produire 20 000 barils de pétrole par jour depuis 2019, dont environ 10 000 barils sont raffinés à l'intérieur du Yémen et le reste est passé en contrebande à l'étranger. Le Yémen possède également le plus grand gisement de gaz naturel de la province avec une réserve de 9,15 billions de mètres cubes. Certaines estimations évaluent les réserves de gaz du champ à plus de 15 000 milliards de mètres cubes.

Si les forces d'Ansarallah parviennent à prendre le contrôle total de la province de Maarib, l'axe US/GB/Riyad/Abou Dhabi perdra ses dernières bases dans les provinces du centre et du nord. Et cette victoire, compte tenu du poids stratégique de la province de Maarib, pourra basculer littéralement le jeu géostratégique en mer Rouge. Alors la reddition d'un puits de Chamwa aux Américains et Otaniens par Emirats interposés est-ce suffisant pour parer au manque énérgétique en Occident et ce au regard de la guerre anti Russie en Ukraine? Peu probable. Par contre le siège de Maarib et sa conquête future le pourraient... c'est la parole d'Ansarallah et on y croit profondément. 

Déjà son encerclement a poussé les occupants à négocier et à accepter une trêve. Sa la libération signifiera le renforcement des frontières du Yémen uni dans les régions du nord du pays, alors que l'axe US/Cie projette de démembrer le Yémen. De plus, en libérant cette province, d’une importance économique particulière, Ansarallah pourrait contrôler une partie des ressources en gaz et en pétrole du pays et empêcher ainsi le trafic de l’énergie ; ce qui sera en faveur des intérêts du peuple yéménite.

En libérant Maarib, Ansarallah pourrait aussi relancer la centrale d’électricité de Maarib et assurer l’électricité de Sanaa et certaines autres villes yéménites. Un point très important est que la libération de la province de Maarib aboutirait au retrait définitif de Mansour Hadi et de la coalition saoudienne de cette dernière zone importante sous leur contrôle au Yémen. Ainsi, Ansarallah aura la main haute dans toute négociation future sur le sort du Yémen.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV