La coalition d’agression saoudienne a annoncé, vendredi 6 mai, la libération de 163 prisonniers de guerre yéménites qu'un avion saoudien à ramenés à l’aéroport de Sanaa que Riyad continuait jusqu'ici à bloquer en dépit des termes du cessez-le-feu qui vient d'entrer dans son deuxième mois, cessez-le-feu qui semble tenir malgré les violations sporadiques dont se rend coupable l'Arabie.
En effet depuis la méga opération du mois de mars où Ansarallah a réussi à mettre hors circuit les réservoirs du port stratégique de Djeddah lesquels réservoirs alimentent deux tiers du pétrole à destination de l'Europe et ce à l'aide d'un seul missile de croisière Qods 2, il était clair qu'Aramco, sa production et son poids même sur le marché international de l'énergie sont fonction du bon vouloir de la Résistance et que c'est elle la vraie puissance pétrolière en mer Rouge. Or ce constat les Saoudiens l'ont fait largement mieux que les Américains eux-mêmes pour s’être laissés pris au piège d'une guerre que l'axe US/Israël à déclenché en 2015 contre le Yémen et ce, dans le stricte objectif de contrôler le transit maritime en mer Rouge et dans le détroit stratégique de Bab el-Mandeb. Huit ans de guerre, des milliards de dollars d'achat d'armes US ne servant strictement à rien pour se réduire au rang de quémandeur de l'armistice ! A qui la faute? Un certain courant en Arabie plus réaliste moins inféodé aux Américains et surtout à Israël pour la sécurité duquel toute cette criminelle guerre a été montée ne peut ne pas en vouloir aux Yankee. D'où cette bataille déclenchée entre l'OPEP d'une part et les Américains de l'autre. Curieux changement de cap qui se greffe à la guerre en Ukraine, les USA cherchant à tourner la vis à la Russie non seulement sur le marché européen du gaz mais aussi au sein de l'OPEP plus où la Russie a défini un mécanisme de coopération bien intelligent avec les producteurs du pétrole.
Selon l’édition chinoise Baijiahao, les États-Unis, voulant expulser la Russie de l'OPEP +, ont reçu une gifle des pays membres de l'organisation. C'est un « non » ferme de la part des pays exportateurs de pétrole. Jeudi dernier l’OPEP a de nouveau ignoré les appels du pied des USA fortement pénalisés par la hausse du cours du baril, à ouvrir plus largement les robinets.
Au mois de juin, l’OPEP se limitera à une hausse de production de quelque 432 000 barils par jour. Un niveau conforme au programme annoncé par l'OPEP pour relancer sa production, à la sortie du Covid-19, mais que l'Amérique rejette puisque très insuffisant pour limiter l'inflation du cours du baril transatlantique alors que l'Europe s'apprêtait à mettre en œuvre un embargo sur les importations de pétrole russe. Depuis le début de la guerre en Ukraine, cette même OPEP n'a cessé de montrer une solidarité sans faille avec Moscou, et ce aux dépens des Yankee qui par Riyad interposé ont toujours fait de L'OPEP un levier au service de leurs intérêts. C'est colossal comme échec pour les USA et magistral comme victoire pour la Russie qui vient par ailleurs de remporter une grande manche en réussissant par ses alliés européens à faire échec à la tentation US d'imposer un embargo européen au gaz russe.
N'est ce pas que la guerre au Yémen a-t-elle laissé des impacts largement imprévisibles pour les USA? N'est-ce pas qu'elle a déclenché le processus de la mise hors contrôle d'une OPEP qui a assisté en témoin complice aux pires sanctions pétrolières qui puissent exister contre l'Iran et le Venezuela d'eux des plus grands producteurs du monde, deux pays à la porte des quels frappent désespérément l'Amérique ? Car un Riyad se foutant des appels de détresse US cela n'aurait jamais pu exister si Djeddah n'avait pas été pris pour cible d'un missile Qods 2 ailé ce mars 2022. Signe des temps ce "cartel opepien" qui n'a cessé d'agir en duo avec le dollar l'Amérique y voit désormais une entité hostile, cherchant à en affaiblir le contrôle sur le marché pétrolier. Différents projets de lois élaborés dans ce sens ont déjà échoué au Congrès.
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Le Sénat américain examine ainsi un projet de loi qui exposerait, s’il est adopté, les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs partenaires à des poursuites judiciaires pour « complot en vue de faire monter les prix du brut »!
Dénommé No Oil Producing or Exporting Cartels (NOPEC), en opposition à OPEP, ce texte survient neuf mois après la rebuffade infligées à Biden par l’OPEP+ qui a refusé d’augmenter la production de pétrole afin de diminuer le prix des carburants à la pompe aux Etats-Unis. Une demande à laquelle l’Arabie saoudite a opposé une fin de non-recevoir.
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L’année dernière, face à la montée en puissance du débat sur le NOPEC, l’ancien secrétaire général de l’OPEP, Mohammed Sanusi Barkindo, a critiqué le projet et a indiqué qu’il affaiblirait le principe d'immunité au niveau mondial, mettant en danger les intérêts américains à l'étranger, ainsi que la protection de leur personnel et de leurs biens. Soit un avertissement clair! L'OPEP à titre de garant des intérêts US et de la domination du dollar n'existe plus...Chapeau Ansarallah.