La Chine perd-t-elle le Pakistan et partant le Gwadar?
L'explosion d'une bombe, mardi 26 avril, dans un minibus a tué trois Chinois employés par l'Institut Confucius de l'Université de Karachi, au Pakistan, ainsi qu'un Pakistanais, selon des responsables et la police.
Ces quatre personnes se trouvaient parmi les passagers d'un minibus circulant près de l'université lorsque la bombe a explosé, a indiqué la police de Karachi, citée par Reuters.
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Un porte-parole de l'université a déclaré à Reuters que parmi les victimes figuraient le directeur chinois de l'Institut Confucius, un centre de langue et de culture chinoises, et deux membres du corps enseignant de l'institut.
Le chef de la police de Karachi a également indiqué qu'un garde local et un autre chinois qui se trouvaient à bord ont été grièvement blessés.
L'explosion a été revendiquée par le groupe séparatiste de l'Armée de libération baloutche (BLA) et perpétrée par une femme kamikaze, selon Reuters.
Il s'agit de la première attaque majeure contre des ressortissants chinois au Pakistan depuis l'année dernière et la première dans une zone urbaine depuis la montée au pouvoir ce mois-ci du Premier ministre Shehbaz Sharif.
Cette attaque anti-chinoise intervient alors même que le nouveau Premier ministre a très clairement affirmé que le Pakistan ne pouvait s'opposer aux États-Unis.
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Le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a déclaré, mardi 26 avril, que le pays ne pouvait pas se permettre d'avoir « du tout de l'inimitié avec les États-Unis », alors qu'il s'était engagé à reconstruire les relations qui ont souffert sous son prédécesseur Imran Khan.
Lors d'une réception Iftar chez lui, Sharif a exprimé ses regrets parce que le gouvernement pakistanais Tehreek-e-Insaf de Khan avait plus qu'agacé tous les pays qui avaient toujours aidé le Pakistan dans les moments difficiles, en particulier la Chine, l'Arabie saoudite, le Qatar et les États-Unis.
Selon le journal Dawn, Sharif a déclaré qu'il était nécessaire de mettre fin à la méfiance entre le Pakistan et les États-Unis. « Il faut que les deux pays examinent s'ils avaient commis des erreurs dans le passé. »
Le Premier ministre pakistanais a appelé tous les pays musulmans voisins à voler au secours du peuple afghan afin de le sauver de la crise humanitaire en cours en Afghanistan. « Une bonne coopération entre les nations musulmanes pourra baliser le terrain à l’établissement de la paix et à la lutte contre la pauvreté (…) », a-t-il souligné.
Évoquant la situation actuelle en Afghanistan, en Palestine occupée et au Cachemire, Shehbaz Sharif a qualifié d’« affligeante » la situation à Qods et a demandé à tous les pays musulmans d’empêcher le régime israélien de commettre des crimes abominables contre les Palestiniens.
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À propos de sa prochaine visite en Arabie saoudite, Shehbaz Sharif a déclaré qu'il s'attendait à avoir une discussion sur les questions bilatérales et la coopération avec les dirigeants saoudiens.
La visite à l'étranger, qui débutera jeudi, sera la première de Sharif en tant que Premier ministre.
Dans la foulée, la ministre pakistanaise de l'Information et de la Radiodiffusion, Marriyum Aurangzeb, a déclaré que la visite du Premier ministre en Arabie saoudite mettait en évidence la ferme volonté d’Islamabad de poursuivre son partenariat stratégique avec Riyad.
« Il faut que Riyad et Islamabad augmentent leur niveau de coordination (…) », a-t-elle ajouté.
Marriyum Aurangzeb a souligné que l’Arabie saoudite était un principal acteur parmi les pays musulmans et que le Pakistan projetait d’agir de concert avec Riyad afin de lutter contre les défis et les menaces étrangères, y compris le terrorisme.