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Les USA réclament la tête d’Imran Khan et celle de la Chine

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Imran Khan a attaqué ses adversaires et accusé un "complot étranger" de vouloir le renverser. (Archives)

Reza Seraj, expert des questions politiques, a écrit sur sa chaîne Telegram que « le Pakistan est le sixième pays le plus peuplé du monde et le seul pays islamique à posséder des armes nucléaires ». Ce pays qui a un rôle particulier dans la détermination des équations régionales et internationales a fait un choix stratégique.

Selon cet expert, le Pakistan est le foyer de la rivalité géostratégique américano-chinoise dans le corridor Est-Ouest. L’initiative chinoise « One Belt, One Way » et sa stratégie du « collier de perles chinois » couvrent 60 pays asiatiques, africains et européens. Ce projet placera la Chine dans une position de premier plan.

Le point de départ de ce projet s’appelle « l'Initiative des océans indo-pacifiques ». Ce projet est la porte d'entrée vers l'ascension de la Chine sur l'échelle de la puissance mondiale et le recul progressif des États-Unis au moindre coût possible.

« Les États-Unis, en revanche, ont des plans spécifiques pour contenir la Chine. Les États-Unis couvrent la région énergétique du golfe Persique avec l'Initiative des océans indo-pacifiques, qui commence par le côté arabo-israélien de la Méditerranée, puis englobe l'Inde dans l'océan Indien et passe par le détroit de Malacca. Elle s'ouvre sur l'Asie de l'Est pour compléter l’alliance du bloc occidental avec le Japon, l'Australie, la Corée du Sud et certains pays de l'ASEAN, afin d’encercler la Chine », indiqué M. Seraj.

Selon ce dernier, le Pakistan, notamment sous le règne d'Imran Khan, par son choix stratégique est devenu un acteur décisif entre la Chine et les États-Unis, d'une part, et l'Iran et l'Arabie saoudite, de l’autre.

En effet, les critiques d'Imran Khan à l'égard des États-Unis et de l'Occident sur les questions régionales, le manque de coopération avec l'Occident face à la Russie, le renforcement de sa coopération avec l'Iran et son refus de confronter l'axe de la Résistance au Yémen, ont amené les services de renseignement américains et britanniques à faire descendre dans la rue les partisans de Nawaz Sharif pour renverser Imran Khan dans le cadre d'un coup d'État politique visant à contrecarrer les plans d'Imran Khan.

« Les opposants à Imran Khan auront-ils recours à son assassinat s'ils échouent dimanche à voter pour le renverser ? Et quels sont ses péchés que l'Amérique n'a pas pardonnés et qui l'ont poussé à soutenir l'opposition pakistanaise et pourquoi Khan refuse-t-il de démissionner », s’interroge le journal en ligne Rai Al-Youm.

En effet, les opposants au Premier ministre pakistanais l’accusent de mauvaise gestion économique, d’inflation galopante et de l'affaiblissement de la monnaie nationale. Mais, la crise économique pakistanaise ne date pas d’aujourd’hui et les accusations proférées à son encontre sont en effet dues à ses positions convergentes avec la Russie et à sa visite à Moscou tout au début de la guerre en Ukraine. Il a également refusé que les Etats-Unis construisent des bases militaires sur ses terres ; voilà pourquoi Washington soutient l’opposition pakistanaise à renverser le gouvernement d’Imran Khan.

Les États-Unis veulent des gouvernements soumis et vassaux, et leur disciple idéal était l'ancien Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, qui, comme l'a dit Khan, a construit des usines pour ses proches. Il semble que les tentatives de l’opposition battent leur plein pour retirer la confiance à Imran Khan et l’évincer, car ce dernier refuse de démissionner, et peut-être s’appuie-t-il aussi sur une partie de la rue pakistanaise qui dit que le Pakistan n’est pas dépendant et qu’il a des politiques étrangères indépendantes.

L'agence Bloomberg prétend que l'opposition, dirigée par l'ancien président Asif Ali Zardari et l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, a réussi à recueillir 196 voix, sur les 172 voix requises pour évincer Khan, mais celles-ci restent des spéculations médiatiques et peuvent être déformées, et les événements pourraient s'inverser jusqu'à dimanche, avec l'insistance du Premier ministre Khan à ne pas démissionner, et la défaite des « conspirations », tandis que des voix hostiles aux interventions américaines ont mis en garde contre des complots qui commençaient à être mijotés et des opérations d'achat de calomnies pour acheter des votes pour atteindre le nombre requis de (172) voix en vue d'évincer Khan le dimanche suivant.

Il est à noter que si les tentatives de renversement d'Imran Khan aboutissent, il est probable que le nouveau gouvernement sera dirigé par Shahbaz Sharif, le frère de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, évincé en 2017 pour corruption (blanchiment d'argent), et qui a été emprisonné avant d'être libéré sous caution en octobre 2019 pour des raisons médicales, et la biographie du vainqueur mentionnée explique les raisons de la volonté américaine de l'installer au pouvoir, bien que Washington ait nié l'existence de toute ingérence et de tout complot visant à renverser Khan.

Des sources d’information ont rapporté qu’il y avait des appels à des manifestations populaires en faveur du Premier ministre Imran Khan, et l’adoption du slogan « Mort à l’Amérique ». Il semble que le discours de Khan jeudi, dans lequel il a indiqué avoir reçu des menaces de la part de Washington, a réussi à convaincre la population pakistanaise, qui n’hésite pas à déclarer sa haine envers les Etats-Unis.

Il semble que le complot américain ne se limite pas à ses intentions de renversement d’Imran Khan. Ce dernier a déclaré dans une interview que sa vie était en danger et qu’un groupe qu’il connaît, envisageait de le cibler à Londres.

Certains pensent que Khan opte pour l’indépendance de sa politique, revendique l’impartialité face à la crise qui l’afflige pour le renverser et reçoit des menaces, cependant, les commentateurs rappellent ses positions rejetant le lien entre islam et terrorisme, ainsi que sa déclaration selon laquelle, « son pays n’est pas esclave des Européens », en référence à l’exigence de l’Union européenne qu’Islamabad condamne l’opération militaire russe en Ukraine.

Pour sortir de l'impasse, Imran Khan pourrait aussi annoncer des élections anticipées, alors que les prochaines doivent avoir lieu avant octobre 2023.

Dimanche, lors d'un rassemblement dans la capitale en présence de dizaines de milliers de ses partisans, le Premier ministre a attaqué violemment ses adversaires et accusé un « complot étranger » de vouloir le renverser.

« Nous avons été menacés par écrit mais nous ne transigerons pas sur les intérêts nationaux », a lancé Imran Khan.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV