La liste des pays qui disent non aux États-Unis est en train de se compléter. Après le méga non du président élu iranien à Washington, ainsi que l’approche ferme de Pyongyang vis-à-vis des États-Unis renonçant à la tenue d’une réunion avec le président américain, c’est au tour d’Islamabad de capoter les espoirs de Biden d’avoir une base militaire au Pakistan. Mais quelle est la raison pour laquelle le Premier ministre pakistanais a pris une telle position ?
Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a souligné que même si Islamabad répond positive à la demande des États-Unis pour la construction d’une base militaire pour mener des opérations antiterroristes, les États-Unis ne pourront pas gagner la guerre en Afghanistan. Il a également indiqué que la présence d’une base militaire américaine au Pakistan créerait de l’insécurité.
Premièrement, le Pakistan a deux décennies d’expérience de collaboration avec les États-Unis, ce qui a entraîné l’insécurité et la propagation des activités terroristes dans le pays. Tenant compte qu’il y a une crise partout où vont les États-Unis, le Premier ministre pakistanais sait qu’en acceptant leur demande, le Pakistan serait à nouveau la cible d’attaques terroristes.
Deuxièmement, malgré la coopération de l’ex-président pakistanais Pervez Musharraf avec les États-Unis lors des attentats du 11 septembre 2001, Washington n’a pas tenu ses promesses militaires et économiques à Islamabad et a même intensifié la crise sécuritaire dans le pays.
Il est important de noter que bien que les États-Unis n’aient apparemment pas imposé beaucoup de sanctions au Pakistan, l’ingérence et les actes de sabotage américains dans les relations entre le Pakistan et la République islamique d’Iran ont imposé des coûts lourds à Islamabad comme en témoigne la non-application d’un projet conjoint avec l’Iran, dit le « Pipeline de la paix ». D’un autre côté, les États-Unis, via des pressions politiques, sécuritaires et économiques contre la Chine, ont cherché à éloigner Islamabad de Pékin, ce qui a aggravé les conflits économiques du Pakistan. En d’autres termes, les États-Unis ont mené une politique de sanctions contre le Pakistan afin de maintenir la dépendance de l’Islamabad envers les États-Unis.
Troisièmement, la position d’Imran Khan de ne pas autoriser les États-Unis à construire une base militaire est enracinée dans les réalités actuelles au Pakistan et dans les exigences du peuple pakistanais envers leurs dirigeants. L’opinion publique pakistanaise n’accepte pas la présence américaine dans son pays et la considère comme une répétition de la dévastation de l’Afghanistan et de l’Irak et de la reddition des pays arabes aux États-Unis.
Le bilan de l’Amérique montre qu’elle n’a jamais recherché une interaction gagnant-gagnant avec les autres nations et s’efforce toujours de créer un système unipolaire à la réalisation duquel il n’hésite même pas à détruire des pays, à renverser des gouvernements et à soutenir le terrorisme.
Compte tenu de ces facteurs, on peut dire que le Premier ministre pakistanais, en déclarant publiquement les conséquences de la construction la base militaire américaine dans le pays, tente de sensibiliser l’opinion publique contre ce plan comme un moyen de pression contre les menaces américaines dans le but de protéger le Pakistan des conséquences de la présence militaire américaine.
La réaction du Premier ministre pakistanais peut être interprétée comme la manifestation de la pensée dominante dans le monde selon laquelle les États-Unis ne sont pas un sauveur, mais plutôt l’origine de la crise et l’éloignement de ce pays est la base de la paix et de la sécurité.
Cette pensée dominante devrait être une approche pour ceux qui considèrent encore les États-Unis comme une superpuissance et se soumettre aux exigences de Washington pour la préservation de leur trône et de leur monarchie, y compris le compromis avec le régime sioniste, ce qui est une grande trahison envers le monde musulman et la Palestine.