Le ministre pakistanais des Affaires étrangères est toujours en visite en Iran et les coups ne cessent de se multiplier au Pakistan : attentat au Quetta, tentative d’assassinat de l’ambassadeur chinois à Islamabad... Mais qu’il y a-t-il de si terrifiant pour que les services secrets US/Israël/Arabie s’hyperactivent ? Le corridor Pakistan-Chine auquel veut rallier l’Iran. De plus, Shah Mahmood Qureshi est venu aussi discuter du processus de paix afghan et du différend au Cachemire avec les dirigeants iraniens, raison de plus pour chercher à punir Islamabad.
Le ministre pakistanais des Affaires étrangères a été reçu par les hauts responsables du ministère iranien des Affaires étrangères et l’ambassadeur du Pakistan en poste à Téhéran.
Pendant son séjour, Qureshi mènera des entretiens avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, et sera également reçu par le président Hassan Rohani.
« Les deux parties discuteront de la situation de la sécurité régionale, y compris les derniers développements dans le processus de paix afghan et le différend Jammu-et-Cachemire », indique le communiqué.
Puis viendra le soi-disant retrait us d’Afghanistan Joe Biden ayant décidé de retirer les troupes américaines d’Afghanistan d’ici le 11 septembre - qui marque le 20e anniversaire des attentats de 2001 aux États-Unis.
« L’Iran est un voisin de l’Afghanistan et le processus de paix en cours est important pour le pays - tout comme pour le Pakistan... Nous allons donc discuter de tous ces développements », a déclaré Qureshi dans un message vidéo séparé.
En allusion à la visite du ministre pakistanais des Affaires étrangères à Téhéran, un expert des questions relatives au sous-continent indien a expliqué que le dossier de l’Afghanistan et du processus de paix dans ce pays était des sujets de discussion primordiaux.
« Les deux parties débattront de leur coopération économique, mais aussi sécuritaire et culturelle, ainsi que des relations entre l’Iran et les pays arabes du golfe Persique.
Le Pakistan a tenté de jouer un rôle de médiateur pour rétablir des pourparlers entre l’Iran et certains États du sud du golfe Persique, y compris l’Arabie saoudite, bien que les relations entre Islamabad et certains pays de la région se soient refroidies.
Quant à l’Afghanistan, l’expert des questions régionales Nozar Shafiei a réaffirmé que les trois pays que sont l’Iran, le Pakistan et l’Afghanistan pouvaient devenir de grands partenaires.
Il a ajouté que les positions de l’Iran et du Pakistan sur l’Afghanistan se sont récemment rapprochées. “Au cours de cette visite, les responsables des deux pays discuteront du retrait des troupes américaines d’Afghanistan et du vide qui suivra, ainsi que du processus de paix dans ce pays”, a-t-il expliqué.
Soulignant que Téhéran et Islamabad jouent un rôle de premier plan dans le processus de paix en Afghanistan, Nozar Shafiei a déclaré : “Un pays comme l’Iran, sur la base de sa perspective culturelle, a toujours eu une vision relativement identique sur de différents groupes ethniques et religieux en Afghanistan. Mais les médias occidentaux ont tenté de créer des pôles pro-iraniens et pro-pakistanais en Afghanistan. Les problèmes de l’Iran avec l’Afghanistan sont distincts des problèmes du Pakistan avec l’Afghanistan.”
“L’Iran et le Pakistan peuvent travailler ensemble pour résoudre une grande partie des problèmes de l’Afghanistan sans avoir besoin de puissances étrangères, car le Pakistan a une influence notable sur les taliban et l’Iran entretient de bonnes relations avec d’autres acteurs ayant une influence en Afghanistan. Or cela revêt une importance de poids a l’heure du retrait annoncé US et ce a la lumière du poids grandissant de la Chine au Pakistan. On assiste actuellement à une augmentation de la concurrence entre la Chine et les États-Unis sur la scène mondiale. Actuellement, Téhéran et Islamabad sont tous deux proches de la Chine, et Washington tente de séparer les deux pays de la Chine dans une certaine mesure. Un scénario sino-irano-pakistanais propre à neutraliser les USA en Afghanistan est-il en cours ?”
Lire plus : «En singeant un retrait d'Afghanistan, les USA mettent en effet le cap sur l’Asie centrale »