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Liquidation d'Imran Khan : Chine-Russie-Iran en ligne de mire

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le nouveau PM pakistanias, Shahbaz Sharif (Archives)

Shabaz Sharif viendra droit depuis Londres pour occuper le feuille de PM que l'axe US/GB/Riyad lui ont offert sur un plateau d'argent en faisant tomber lors d'un coup d'Etat politiquement correct cette semaine contre Imran Khan. Sharif figure pro-occidentale et pro-saoudienne dont les affaires de gros sous ont longtemps fait la une de la presse pakistanaise y arrive alors m^me qu'en Afghanistan, il y a un atmosphère d'iranophobie fabriqué avec en toile de fond l'attaque au couteau d'un ressortissant afghan d'il y a deux semaine dans un sanctuaire iranien, attaque qui a coûté la vie à deux religieux iranien. Lundi des individus incités par l'ambassade britannique à Herat ont pris d'assaut le consulat iranien et en incendié la porte ce qui a provoqué la convocation du chargé d'affaire afghan en Iran et la suspension il y a quelques heures sdes services de visas du consulat. Certes les Talibans ont condamné mais la concomitance du coup d'Etat au Pakistan et ces événements en Afghanistan où l'Iran s’apprête à investir dans le petrole et dans les mines renvoie à un scénario prémédité.

Après des semaines de la crise politique au Pakistan, la Cour suprême du pays a annulé l'ordre de la dissolution du Parlement à la veille de la destitution d’Imran Khan. Ainsi, le leader du parti "Tehreek-e-Insaf" a été évincé de son poste de Premier ministre. Certes, les développements au Pakistan doivent être considérés comme une conséquence logique du retrait des troupes américaines d’Afghanistan et de leur nouvelle stratégie qui tend à s'appliquer aux autres régions de l'Asie du Sud et du Sud-Est. S'inscrivent dans ce même cadre les violences politiques et sociales exacerbés en même temps au Sri Lanka, les États-Unis souhaitent, rappelons-le, voir le Pakistan quitter le camp chinois afin de bloquer l’initiative « Une route, une ceinture ».

Ces dernières années, Imran Khan s’est rapproché en effet de Moscou et de Pékin, Islamabad étant sur la voie de la convergence avec les deux puissances eurasiennes. Il semblerait que la guerre russe en Ukraine puisse rendre inutile la partie eurasienne de la « Route de la soie » sur le plan économique. Cependant l’approche établie par la Chine envers la Russie montre que Pékin n’est pas pessimiste quant  à l'avenir de la Russie tandis que le renversement d’Imran Khan pourrait être le troisième coup porté à la stratégie chinoise au cours des deux dernières années depuis la chute du précédent gouvernement afghan et le lancement de l'opération militaire russe en Ukraine.

Dans ce contexte, le rôle des régimes du golfe Persique n'est pas non plus à sous estimer, eux  qui n'ont jamais apprécié le rapprochement d’Imran Khan avec l'Iran ; un nombre d’opposants au gouvernement d'Imran Khan sont des personnalités politiques proches des États arabes et de l'Occident. À titre d’exemple, Bilawal Zardari, dont le père était un allié politique des Émirats arabes unis dans la région, Shahbaz Sharif, le nouveau Premier ministre désigné par le Parlement et son frère, Nawaz Sharif. Sans oublier Molana Abdel Rahma qui, connu comme le père spirituel des talibans pakistanais, fait partie de l’opposition de l’ex-Premier ministre libanais et entretient des liens ouverts avec les écoles saoudiennes au Pakistan.

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La chute d’Imran Khan s'explique en grande partie par la stratégie de mener une politique étrangère basée sur un rapport de force positif avec une proximité plus étroite avec l’Iran, mais aussi avec la Chine, la Russie. En revanche, le nouveau Premier ministre, Shahbaz Sharif, qui était le Premier ministre du Pendjab, est un proche allié de Mohammed ben Salmane et de la dynastie saoudienne.

D'ailleurs Shabaz, nouveau Premier ministre pakistanais a d’ores et déjà promis d’établir des relations avec les armées occidentales en particulier l’armée américaine, fermer la porte à l'Iran voire à la Chine. La promesse qui constitue un avertissement à l’adresse de l’Iran, de la Chine, de la Russie voire de l’Inde, puisque la proximité du Pakistan avec les États-Unis et les Arabes signifie la liberté d’action de l’axe occidental dans l'est de l'Iran, en Asie centrale et dans les régions proches de la frontière sino-russe. A ce rythme le Pakistan pourra-t-il se maintenir au sein de l'OSCE? Evidemment puis le Pakistan y aura le rôle de la cinquième colonne, rôle qu'à joué Bolsonaro pro US du Brésil au sein des BRICS du temp de Trump.

En effet l'arrivée d'un poids lourd tel que l'Iran au sein de l'OSCE avec son potentiel é"conomique et militaire, les Americains y réagissent via leur coup d'Etat au Pakistan.  En d'autres termes, le Pakistan serait le pion des États-Unis au sein de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). Le rapprochement entre Islamabad et Washington va également au détriment de New Delhi en ce qui concerne les régions contestées avec le Pakistan, mais aussi ses relations avec l'Occident.

Dans le but de contrer la Chine, Washington surveille aussi et de de près l’approche établie par l’Inde envers la Russie et tient particulièrement à maintenir sa proximité avec New Delhi bien que ce dernier n’ait pas condamné l’opération militaire russe en Ukraine et tente d’établir des relations financières indépendantes avec Moscou. Avouons avec une Russie impliquée en Ukraine et un Pakistan re-américanisé et près à accorder à Washington une base, Une route et une ceinture prend un coup. Reste le duo Taliban-Sharif qui sera sans doute tenté à l'instigation des Américains et avec l'aide pécuniaire des Salmans de créer une nouvelle Ukraine pour l'Iran. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV