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Detroit de Bab el-Mandeb: ce faux-pas que l'ami chinois a tout intérêt à ne pas commettre

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Cérémonie d'inauguration de la première base militaire chinoise à l'étranger, à Djibouti, le 1er août 2017. ©AFP

Une frange d'analystes toujours curieux de suivre les hauts et les bas de la politique chinoise en mer Rouge se demande depuis quelques heures quelle mouche a piqué Pékin pour qu'il envoie son navire charger une grosse quantité de pétrole à Hadramout, l'une des province les plus pétrolifères du Yémen avec Maarib Chabwa ou encore al Jawf et ce non pas en signant des contrats avec les yéménites mais avec les Emiratis. Al Massirah, chaine de TV de la Résistance rapporte ainsi la nouvelle : "Le navire APOLYTARES (Crude Oil Tanker) a accosté au port d'Ash-Shihr dans la province de l'Hadramout, dans l'est du Yémen, en provenance du port chinois de Zhoushan dans le but de piller le pétrole brut yéménite, a déclaré dimanche une source au ministère du Pétrole à Sanaa.

"La source a expliqué que le pétrolier géant chinois se prépare à "piller "(316 679) mille tonnes de pétrole brut, ce qui équivaut à (2 375 090) millions de barils.

La valeur du pétrole qui devrait être pillé dans cette cargaison est de 251 millions de dollars, soit plus de 226 milliards de riyals yéménites, selon la source. Le pillage systématique du pétrole yéménite survient à un moment où les Yéménites souffrent de multiples crises dues à l'agression et au blocus, dont l'une est la réduction des salaires, et cette richesse pillée peut couvrir les salaires de tous les employés de l'État et plus encore, selon les statistiques du ministère du Pétrole."

Evidemment que les observateurs estiment que le pillage du pétrole yéménite par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, ses mercenaires et d'autres Etats complices y compris et surtout les Etats Unis et la France dont les pétroliers Hunt et Total travaillent à l'exploitation illégale du pétrole de Chamwa a l'heure qu'il est, est un crime économique grave et organisé, plaçant l'occupation devant la responsabilité légale et populaire pour déterminer le sort des revenus pétroliers.

Mais pour quoi la Chine? En effet le fait que Pékin ait besoin d'une trop grosse quantité de brute n'enlève rien au fait que cette fourniture ne devrait pas passer par des voies détournées surtout dans uin pays en guerre où les richesses nationales sont pillées par les parties avec qui la Chine ne s'entend pas du tout. Certes il est possible que Pékin ait cru à la trêve de deux mois décrétée par Ansrallah auquel s'est rallié en apparence Riyad pour avoir décidé d'un marché pareil n'empêche que cette hâte à prendre le taureau par les cornes et à empêcher que les choses arrivent à leur terme fait que l'argent versé par Pékin ne tombe pas entre les mains des Yéménites comme cela se doit mais dans les caisses des agresseurs saoudo émiratis et leurs parrains anglosaxons. Mais est-ce une vision bien large des choses? 

Au bout de huit ans de guerre et alors même que les Américains ont une peur blueu des missiles et des drones de la Résistance yéménite, missiles et drones que pas plus tard que le 25 mars ont mis hors service le porte de Djeda où sont stockés  un quart des réserves d'Aramco, ce n'est pas trop géo politiquement fondé que de prendre du pétrole sur le dos des yéménites. Car en mer Rouge dont dépend la Chine pour au moins 40% de ses exportations vers l'Europe Pékin ne compte que des ennemis. Déjà à Djibouti, où la Chine dispose de sa seule base extraterritoriales l'atmosphère n'est pas trop commode Lemmonier et ses Américains et Français allant d'un exercice à l'autre. Il y a peu les soldats de la Task Force Red Dragon rejoignaiennt le WAKRI 22 dirigé par la France pour mener un exercice grandeur nature avec comme l'objectif l'intimidation de la Chine. Les agences en ont dit : Les soldats de la Garde nationale de Virginie et du Kentucky affectés à la Force opérationnelle Red Dragon servant dans la Force opérationnelle interarmées combinée - Corne de l'Afrique se sont joints aux Forces armées françaises et aux unités du Camp Lemonnier du 13 au 15 mars pour l'exercice WAKRI 22."

En savoir plus: Djibouti, pays de toutes les convoitises

Et d'ajouter : " WAKRI, le plus grand exercice annuel dirigé par la France à Djibouti, a dispensé un entraînement réaliste à travers le pays aux composantes aériennes, terrestres et maritimes françaises aux côtés de leurs alliés américains. Deux pelotons américains avec la Task Force Red Dragon, un du 3e bataillon de la Virginia National Guard's Alpha Company, 116th Infantry Regiment, 116th Infantry Brigade Combat Team, et un de la Kentucky National Guard's Bravo Company, 1st Battalion, 149th Infantry Regiment, 116th IBCT, constitué respectivement d'une cellule de force rouge et d'une cellule de force bleue. Le groupe de travail a également fourni des éléments de soutien américains pour renforcer les capacités logistiques. Plus de 2 000 militaires français y ont participé. Les actifs comprenaient 150 véhicules, quatre avions de combat français Dassault Mirage, des contrôleurs d'attaque terminaux conjoints (JTAC), de l'artillerie sol-air, des équipes de mortiers et des hélicoptères Gazelle et Puma."

L'exercice de trois jours a commencé le 13 mars lorsque le navire français LHD de classe Mistral a déchargé des véhicules et des forces terrestres sur la plage d'Arta, à Djibouti, pour perfectionner les compétences d'assaut amphibie. WAKRI comprenait plus de 100 incidents, des escarmouches constantes des forces bleues et rouges, des communications et des renseignements de commandement et de contrôle, de la surveillance et de la reconnaissance.

N'est-ce pas trop curieux de choisir ces temps trop troubles par le conflit ukrainien pour mener des exercices d'intimidation à l'adresse de la Chine dans l'une des régions les plus stratégiques pour elle qu'est la Corne de l'Afrique? Et bien dans la Corne Pékin a un allié solide comme l'Ethiopie qui en dépit de tous les complots tigréen et autres a tenu tête et n'a pas fléchi. Le président djiboutien, Gueleh est peut-être un fin stratège qui mange à tous les râteliers mais au point où en sont les choses et où les Américains ont opté pour le clash direct, il pourrait ne pas suffire comme allié aux Chinois. Après la guerre contre la Russie en Ukraine tout est possible de la part d'un empire en fin de route. Et le jour du clash ce n'est l'Arabie saoudite ni Djbouti encore moins les Emirats qui serait prêt à se battre aux côtés de la Chine les Yankées. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV