TV

À l'expiration de l'ultimatum d'Ansarallah, l'Arabie saoudite risque-t-elle de devenir une importatrice du pétrole?

Un nuage de fumée s’élève depuis une raffinerie d'Aramco, à Djedda en Arabie saoudite, le 25 mars 2022. © AFP

72 heures après la méga attaque d'Ansarallah contre quelque 18 sites pétroliers et infrastructurels de l'Arabie et alors même qu'Ansarallah a annoncé une trêve de trois jours qui expirera demain mardi, l'un des trois réservoirs principaux du port de Djeddah continuent à brûler sans que les 50 équipes de pompiers déjà sur place depuis des jours soient capables de les éteindre. En effet, c'et un seul missile de croisière Qods-2 qui aurait percuté le 25 mars le cœur des stocks de pétrole de Djeddah qui inclut un quart des réserves de l'Arabie saoudite, pays qui alimente le 20 pc des besoins en pétrole du monde. Premier choc passé, les cours du pétrole ont accusé ce lundi 28 mars une légère baisse, créant l'espoir que les choses entreraient bientôt en ordre du moins même si Djeddah mettrait longtemps pour panser ses plaies. Mais une fois la trêve annoncée par Ansarallah expirée, qu'en sera-t-il de la suite de l'histoire? Ansarallah a-t-il épuisé ce 25 mars le maximum de ses capacités balistiques et marqué le coup de ses coups et sera-t-il capable d'étendre son action?

Remarquons que l'opération « Fin embargo 3 » a eu lieu à l'issu des mois de bombardements concentrés non seulement sur des zones civiles mais encore sur l'aéroport de Sanaa des zones entières de Saada. Le 27 mars, la coalition a ajouté Hudaydah à sa liste et l'a copieusement frappé en "riposte" à l'opération d'Ansarallah. Ceci veut dire que des mois de bombardements n'ont pas affecté les capacités de frappe balistiques de la Résistance et que celle-ci en est même sortie plus forte : sept provinces pétrolifères saoudiennes ont ainsi été ciblées en l'espace de quelques heures ce 25 mars par des combinaisons de drones-missiles de croisière-missiles balistiques et tout porte à croire que cet exploit pourrait se reproduire. 

La question qui se propose désormais est la suivante : et si Ansarallah décidait de s'en prendre fatalement à l'est saoudien, soit à Ras Tanura, cette colonie anglo-saxonne à part que l'axe US-GB a dressé dans la province chiite d'al-Charqiyah entre Dhahran et Dammam et où vivent quelque 20 000 colons-fonctionnaires US-GB de Saudi Aramco pour le grand bonheur des pétroliers que sont Halliburton et Shclumberger?

Après tout ce sera de bonne guerre dans la mesure où les Américains et leurs sous fifres continuent à sucer le pétrole de Maarib et à élargir leur présence à Chabwa, à Hadramout et à al-Jawf, quitte à en extraire le pétrole à destination de l'Europe, façon de chercher à remplacer la Russie. Ce serait d'ailleurs bien que de rendre ainsi service aux Russes qui ne demandent que cela maintenant que les États-Unis ont sanctionné leur pétrole et lez gaz et que font tout pour les liquider sur le marché énergétique européen. Mais comment pourrait faire Ansarallah pour mettre Ras Tanura hors circuit? 

En janvier lors de leur triple opération aux Émirats, Ansarallah a menacé d'engager, si les Émirats ne mettaient pas un terme à leur opération à Chabwa de recourir à la plus grande opération combinée de toute histoire où participeraient 300 drones, 60 missiles de croisière et 54 missile balistiques. Plus d'un observateur se sont étonnés de ce chiffre trop exact pour une opération non encore perpétrée. Mais venant d'Ansarallah, cet étonnement est futile puisqu'il s'agit d'une puissance balistique unique par sa précision et sa subtilité. Un essaim de 300 drones devrait contenir une bonne dose de Qassef-K2, mais aussi de Samad-3 qui a marqué de sa présence toutes les opérations de ces dernières semaines.

 Samad-3, dont la portée varie entre 1 500 et 1 700 km, et qui est surnomme "le tueur d'Aramco" puisqu'en deux ans de mission cet appareil de trois mètres de long de cinq mètres de large et de 25 cm de diamètres n'a que très très peu raté ses objectifs, surtout à la faveur du dispositif de guerre électronique embarqué sur son nez. Mais tout ceci n'explique pas comment Ansarallah pourrait parvenir à synchroniser ses missiles balistiques et ses drones pour une seule et même opération de façon à ce que le raid soit fatal à Ras Tanura et à sa colonie britannique.  

Certains milieux militaires inter Résistance évoque un nouvel algorithme de pilotage et de navigation capable de piloter un essaim de drones d’une portée de 40 à 400 kilomètres dotés de charge allant de 5 à 15 kilos qui opèrent en partageant entre eux des données mémorisées sur des cibles à abattre. Pas de C2 au sol mais seul un drone-mère « intelligent », plus gros en taille qui pilote l’opération. C’est un système de contrôle de commande inter drones qui pourrait même transmettre ses données aux unités au sol. Les Samad-3 ayant visé ce 25 mars Ras Tanura pourraient avoir bénéficié d'un tel système. Cet ensemble serait également doté d'un certain "Taha 1400", sorte de dispositif capable de perturbateur de radars de surveillance aérienne de l’ennemi et embarqué sur le drone. Ce système utiliserait des antennes directionnelles, couvrirait intelligemment une large zone d’opération et maintiendrait la sécurité de vol de divers drones dans la zone ennemie. De plus, le poids léger du système à basse tension et sa capacité d’installation rapide et facile sont les points forts de Taha 1400.

C'est dans ce contexte qu'un missile balistique aussi puissant que Zolfaghar pourrait agir avec une capacité maximale et les images des dégâts infligés aux sites d'Aramco le prouvent. Suivant un tel mécanisme, 30 ou 300 drones pourront être synchroniser pour atteindre un seul et unique zone qui dans ce cas, pourraient être Ras Tanoura, ses réservoirs, ses raffineries, ses plates formes... L'Arabie saoudite risque-t-elle de devenir une importatrice du pétrole d'ici les semaines à venir?

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV