Les États-Unis exploreront des alternatives pour continuer sans la Russie, si Moscou ne recule pas, d’ici la semaine prochaine, de ses demandes d’exemptions, indique le Wall Street Journal.
Les États-Unis ne négocieront pas d’exemptions aux sanctions liées à l’Ukraine contre la Russie pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 et tenteront à la place de conclure un accord alternatif qui exclut la Russie si le Kremlin ne recule pas de ses demandes de dernière minute, a déclaré un responsable du département d’État américain, cité par le Wall Street Journal.
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Selon le quotidien américain, « l’un des principaux objectifs de politique étrangère du président Biden étant en péril, le haut responsable américain a déclaré que Washington commencerait à explorer des alternatives à l’accord, au cours de la semaine prochaine, si la Russie ne renonçait pas à ses demandes de garanties écrites l’exemptant des sanctions liées à l’Ukraine qui pourrait restreindre son commerce futur avec l’Iran ». « De telles garanties pourraient saper la panoplie de sanctions punitives imposées par l’Occident à la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine », à en croire le Wall Street Journal.
« Je ne vois pas la possibilité d’aller au-delà de ce qui est dans les limites du JCPOA », a déclaré le haut responsable américain, faisant référence à l’accord nucléaire de 2015 officiellement connu sous le nom de Plan d’action global conjoint. « Je pense qu’il est assez sûr de dire qu’il n’y a pas de place pour faire des exemptions au-delà de cet accord ».
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Le responsable a déclaré qu’un accord entre l’Iran et les États-Unis était « à portée de main », affirmant que seuls quelques problèmes retardaient un accord lorsque les pourparlers à Vienne ont été interrompus vendredi en raison de la demande de la Russie.
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Sans faire la moindre allusion aux conditions récemment posées par les Américains qui avaient compliqué le processus des négociations, le responsable a prétendu que les demandes de la Russie seraient une « pierre d’achoppement » et « l’obstacle le plus sérieux » pour parvenir à un accord.
Les responsables européens ont déclaré que la Russie avait promis de répondre dans les prochains jours. Ils ont également commencé à explorer entre eux des options pour conclure un accord sans la Russie, ont déclaré deux diplomates cités par le Wall Street Journal.
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« Nous saurions d’ici une semaine si la Russie est prête ou non à reculer », a déclaré le responsable américain.
« Une option pour les États-Unis et leurs partenaires serait de créer un accord intérimaire qui pourrait geler certaines des activités de l’Iran et annuler certains aspects de son programme nucléaire en échange d’un certain niveau d’allégement des sanctions de la part des États-Unis, mais l’Iran a toujours rejeté l’idée d’un accord intérimaire. »
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Une autre option serait de créer ce que le haut responsable américain a appelé une « réplique du JCPOA », sans la Russie, qui assignerait ailleurs les tâches de Moscou dans l’accord.
Les États-Unis blâment la Russie alors qu’ils ont toujours refusé d’entreprendre des mesures nécessaires pour la relance de l’accord nucléaire.
Dans la foulée, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré, lors d’un entretien téléphonique, en février, avec Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, que « des questions liées aux héros nationaux de l’Iran ne pourraient pas faire l’objet de négociations ». « Les nouvelles demandes faites par les États-Unis ne sont pas logiques », a-t-il souligné.
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Également, dans un entretien téléphonique avec son homologue qatari, le cheikh Mohammed ben Abdel Rahman Al-Thani, le ministre iranien des Affaires étrangères a dénoncé les nouvelles conditions posées par les Américains, soulignant que la République islamique d’Iran œuvrait, avec sérieux, pour parvenir à un bon accord, fort et viable.
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Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, a également écrit dans un tweet : « L’arrêt annoncé dans les pourparlers de Vienne pourrait baliser le terrain au règlement des problèmes restants et à un retour définitif ». Et de continuer : « Réussir le dialogue sera l’objectif principal de toutes les parties et aucun facteur extérieur n’affectera notre volonté commune d’aller vers une convention collective. »