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Nucléaire iranien : Moscou joue à l’obstructionnisme ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
négociations sur le nucléaire iranien à Vienne. @AFP

Bien que les médias occidentaux essaient d'utiliser la guerre russe en Ukraine comme prétexte pour tromper l'opinion publique mondiale sur les politiques d'alignement de l'Iran, de la Russie et de la Chine dans les pourparlers de Vienne, l'Occident semble n'avoir d'autre choix que d'accepter un accord nucléaire avec Iran, avec des garanties écrites demandées par Moscou et Pékin. 

D'une part, l'armée russe est stationnée en position supérieure à 30 km de la capitale ukrainienne, Kiev, et attend les résultats des pourparlers entre Zelensky et Poutine, d'autre part, l'OTAN ne peut même pas songer à créer une zone d'exclusion aérienne sur les régions touchées par la guerre. 

Les Américains sont dans une situation où ils doivent, d’une part, faire leurs valises depuis la frontière russe et se retirer au moins jusqu’aux frontières de la Pologne et d’une autre, donner à l'Iran à Vienne une pleine garantie d'utilisation des avantages de l’accord nucléaire, alors qu’ils sont obligés de vivre avec la menace des cités balistiques et de drones de la RII. Cette situation a augmenté l'inertie des négociations à tel point que l'adversaire n'a d'autre choix que de fuir en avant. Dans une telle situation, lier deux pourparlers différents, à Gomel en Biélorussie (pourparlers russo-ukrainiens) et à Vienne en Autriche (pourparlers nucléaires), est le signe d'une « guerre de nerfs profonde » de la part des médias occidentaux !

Les tentatives de suggérer que la guerre en Ukraine sous-entend une scission entre Téhéran, Moscou et Pékin comme l'axe de la Résistance devant le maximalisme occidental en disent long sur ce sujet. Les rumeurs que l’on entend ces jours-ci autour des différends entre l'Iran et la Russie à Vienne sont dues à la défaite des politiques de l’OTAN à Gomel et à Vienne. Les Américains imaginent qu’avec le recours à la guerre des nerfs, ils peuvent accuser les Russes de maximalisme et séduire alors l'opinion publique internationale. Biden va bientôt expérimenter le goût amer de ses erreurs, suite à la lourde défaite des démocrates aux élections imminentes.  

La demande conjointe de Pékin et de Moscou de recevoir une « garantie écrite » pour poursuivre la coopération avec Téhéran au cas où les USA se retireraient de nouveau de l’accord sur le programme nucléaire iranien en est le signe clair ! Si les Russes exigeaient à eux seuls une garantie, cela aurait pu être le signe qu'ils cherchaient à lier la guerre en Ukraine à des pourparlers nucléaires avec l'Iran, mais la demande similaire de la Chine prouve que la question des « garanties américaines » était sérieuse et que l’accord sur le nucléaire pourrait être inutile sans elle, et comme l’accord de Genève signé en 2015 il n'y a aucun avantage pour l'Iran. 

La demande conjointe Moscou-Pékin pour acquérir des garanties de l'Occident lors des pourparlers de Vienne mérite réflexion sous différents angles :

1. Dès le début du septième cycle de pourparlers, obtenir des garanties de la partie américaine était le signe d'un "bon accord" à Vienne ; la création d’une entente entre Téhéran-Moscou-Pékin dans le contexte de l'obtention de garanties de coopération conjointe montre que les relations entre ces trois puissances régionales et mondiales ne se limitent pas au niveau de la parole, mais elles sont tout à fait stratégiques.

2- L'une des questions les plus importantes concernant les concessions économiques octroyées à Téhéran est que les entreprises étrangères soient exemptées de sanctions pendant la période de leur contrat. Cependant, si les entreprises étrangères sont censées être exemptées de sanctions dans un court laps de temps, elles n'investiront jamais dans notre pays. La demande des garanties à ce propos paraît tout à fait logique, pour que les investisseurs étrangers osent investir en Iran. Par ailleurs, les Autorités du pays seront assurées que si le prochain président américain se retire de l’accord, l’accord nucléaire ne serait pas lié à des politiques transversales.

3. L'expérience a montré que les sanctions secondaires américaines seraient de temps à autre plus efficaces que les mesures punitives de l’ONU. Si la guerre en Ukraine entre dans une phase où Washington recourt à des « sanctions secondaires » contre Moscou, cela compromettra à coup sûr la coopération stratégique conjointe entre les deux puissances mondiales. Dans une telle conjoncture, les garanties sur des dérogations aux sanctions seraient un moyen approprié de contourner de telles mesures américaines.

4- Même si les Russes ne participent pas aux réunions de la commission mixte pendant deux mois et même ils se retirent de l’accord nucléaire, le résultat sera pour autant pour le compte de Téhéran ! En fin de compte, l'Occident se heurtera à un accord duquel se retirent non seulement Washington, mais aussi Moscou. Quoi qu’il en soit, contrairement à ce que d’aucuns pensent, les sanctions russes n’auront pas pour effet de rapprocher les intérêts de l'Iran de ceux de Washington !

5. La poursuite de la guerre en Ukraine oriente involontairement l’Occident vers un accord favorable avec l'Iran. Bientôt, les Américains devront mettre des concessions sur la table pour l'Iran, comme une exemption pétrolière de trois ou même six mois contre une garantie écrite russe. Dans une telle situation, la délicatesse diplomatique est plus importante que le « principe de sélection naturelle ». Si l'Occident a besoin d'énergie, il devrait garantir le retour de l'Iran dans le système de paiement international. Téhéran ne suit pas le même chemin que le Venezuela !

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SOURCE: FRENCH PRESS TV