TV

Un "CentCom aérien intégré" pour faire voler des milliers de drones en une seule fois?

Manœuvres de drones iraniennes au centre de l'Iran (capture d'écran)

Depuis la ville portuaire d’Abou Dhabi où les Zayed étaient l’hôte d’une conférence intitulée sans aucune forme de procès « Plate-forme sans pilote » à laquelle assistaient les experts venus des États-Unis, de la Grande Bretagne et de la France pour répondre aux questions crûment posées par le ministre délégué émirati pour l’Intelligence artificielle, genre « comment faire le distinguo entre les « gentils » et les « méchants » drones et en arrêter les méchants et en faire proliférer les « gentils », de façon à revigorer la défense émiratie, qui visiblement déçue par les F-16, les Mirages 2000 voire même des F-22 à mille et un œil et récemment plantés à al-Dhafra vit dans un État d’anxiété permanent par crainte des essaim de UAV d’Ansarallah ou irakiens, à la ville portuaire de Tel-Aviv où le gourou Benny Gantz, littéralement secoué par l’incursion du drone Hassan du Hezbollah ce 18 février en Galilée s’est mis à bluffer en menaçant le Liban de frappes aériennes, il y a eu ce dimanche 20 février un triple constat à tirer pour n’importe quel observateur :

Vidéo: un seul raid, deux bombes intelligentes Qaëm et deux cibles qui ont été simultanément pulvérisées/IRIB

Primo, Israël et ses alliés sont nus, absolument nus en termes de DCA et ce, malgré des milliers de tentatives d’adaptation, d’optimisation, de remis à jour Elbit-Raphael et appliquées essentiellement aux  radars et aux dispositifs interceptifs de l’arsenal de défense aérienne, faites depuis 2019, date du « coup d’état » signé Ansarallah à la raffinerie de Buqaiq contre le Patriot, épine dorsale du bouclier de missiles antimissiles universalisés US. Et ce serait d’ailleurs cette même nudité défensive qui expliquerait le refus obstiné de l’entité de livrer aux Émiratis ou aux Ukrainiens, ce foutu Dôme de fer dont une seule batterie de 8 lanceur contient au moins 20 missiles Tamir d’un coût unitaire de 50 000 dollars et qui, mise à l’heure américaine, devrait par principe fonctionner en réseaux avec les Patriot et les THAAD que les États-Unis ont semé comme de la graine non seulement à travers tout le golfe Persique mais aussi en Europe de l’est.

Cette effrayante nudité Roey Sharon l’analyse de la chaîne 14 y revient ce lundi pour en révéler l’ampleur à peu près en ces termes : que l’armée le reconnaisse ou pas, plus de deux heures après le retentissement des sirènes d’alarme à Safad en haute Galilée, personne au sein de l’état-major ne savait si oui ou non un petit drone de taille de Hassan qui avait réussi à pénétrer à 70 km en profondeur d’Israël, avait été abattu ou pas alors que non seulement des dizaines de missiles intercepteurs avaient été déjà tiré, ce drone avait même été pourchassé par des F-16 de l’armée de l’air escorté par des Apache qui eux, avec leur système de radar conjugué n’ont réussi à briser le son au dessus de Beyrouth.

Et c’est là justement le second constat que l’observateur dresse et qui est le suivant : l’incapacité de l’entité de riposter à l’opération Hassan dans la mesure où le drone est parti du Liban et non pas de la Syrie. Sharon dit : « Ce qui complique infiniment la donne pour Israël c’est que pour la première fois nos F-16 se trouve dans l’état de paralysie stratégique en ce sens qu’ils veulent mais ne peuvent pas riposter : si l’UAV était syrien, l’armée de l’air n’aurait tardé à bombarder la Syrie mas dans le cas libanais, toute frappe ouvrirait les vannes des missiles libanais voire gazaouites contre Israël. »

Car c’est curieux, mais ce casus belli très particulier que Nasrallah a lancé le mercredi 16 février à l’adresse d’Israël, en affirmant tout à tour que le Hezbollah possédait des radars actifs 24h/24 couvrant la vallée de la Bekaa jusqu’à Damas, des missiles et des drones auto-fabriqués qu’il a bien cachés là où il faut et qui restent parfaitement invisibles aux yeux d’Israël de ses drones et de ses espions, coïncide avec un nouveau round de violence à Cheikh Jarrah à l’est de Qods, soit ce foyer d’où est partie en mai 2021 la première bataille balistique de Gaza contre l’entité.

Et Sharon d’ajouter : « D’ailleurs, il est bien faux de mettre sans cesse l’accent sur l’incursion d’un seul drone du Hezbollah ce 18 février sur le front Nord ! À la vieille de cette infiltration, les sources militaires avaient rapporté deux autres dont au moins l’une, depuis Gaza. À vrai dire, six drones du même type auraient été lancés ces six derniers jours à partir du front sud et nord vers Israël. Mais qu’est-ce qui se passe bon sang dans notre dos ? »

Eh bien c’est la réponse à cette question qui conduit inévitablement au troisième constat formulé sous forme, là encore, d’une interrogation : l’axe de la Résistance est-il sur le point de créer une « Armée de l’air asymétriques intégrée » composée de centaines voire des milliers de drones, capable de décoller simultanément des bases d’attaches interconnectés qui pourraient être situés au Liban, en Syrie, à Gaza, en Irak et en Iran ? Après tout, six infiltrations dronesques en six jours à partir de Gaza et du sud de Beyrouth contre les territoires occupés, cela a plutôt l’air d’un exercice. Et ce n’est pas cette annonce faite en novembre par Gantz qui affirmait tenir des sources de renseignement que l’Iran possédait dans ses déserts du centre une méga base de drone dédiée à ses alliés au sein de la Résistance, qui pourrait convaincre du contraire.

Surtout que l’arsenal droneque du Hezbollah qui selon ALMA contient 2 000 têtes de drones, compte de superbes modèles comme Ayyoub, ou clone de Hermès- 450, Ababil, Rami-1, ou clone de Raad-1 iranien ou encore Mohajer, ce qui en fait une unité parfaitement superposable et intégrables aux drones iraniens. Reste et là on en revient au ministre délégué émirati pour l’Intelligence artificielle et ses doléances aux conférenciers occidentales totalement dépassés par ces rapides évolutions qui se déroulent dans le ciel du Moyen-Orient, quelles seraient les modalités de cette « intégration » ou « interconnexion ». Eh bien les Israéliens peuvent en être sûrs, la Résistance y a déjà pensé avec un kit ou un mini centre de commandement aérien composé de sept petits dispositifs tous basés sur IA. Lesquels? 

Un équipement d’alerte radar adapté au drone qui est dispositif ayant la capacité de détecter et de perturber les radars de surveillance aérienne et montés sur une variété de drones, d’hélicoptères et d’avions de combat. Il est conçu pour contrer tout genre de menace provenant des radars de surveillance et de guidage de l’ennemi ; le système d’alerte laser sur drone qui détecte les émissions lasers des systèmes d’armes à guidage laser et les menaces aéroportées. Il lance des alertes contre les systèmes de défense aérienne à courte portée de l’ennemi. Il a aussi la capacité d’envoyer des alertes à la station de contrôle et de guidage au sol ; Ranech-1 ou un moteur Micro Jet utilisé dans les drones compatible avec une variété de carburants et qui permet d’augmenter la durée de vol des drones en opération ; TIAM 1400 ou un système d’autodéfense UAV qui a la capacité de détecter et d’identifier les radars de surveillance et de guidage de l’ennemi et dispose de bandes de fréquences ayant la capacité de détecter divers types de signaux radar de surveillance aérienne et de transmettre intelligemment le signal reçu au perturbateur afin de le contrer ; et surtout un système de vol collectif, et en réseau basé sur l’intelligence artificielle et composé d’un drone qui est en tête de la formation (le leader), suivi d’autres drones (les équipiers) et d’une station située au sol qui a la capacité d’émettre des commandes aux drones de suivi pour effectuer des opérations instantanées ou programmées. Il peut également identifier, surveiller et détruire les cibles ennemies au sol ou en vol. La portée opérationnelle et la durée de vol élevée, la capacité de mettre en réseau plusieurs drones (3 ou plus) comptent parmi les caractéristiques du « vol collectif ».

Et the last but not the least, Taha 1400, un dispositif perturbateur de radars de surveillance aérienne de l’ennemi embarqué sur le drone. Et qui utilise des antennes directionnelles, et couvre intelligemment une large zone d’opération et maintient la sécurité de vol de divers drones dans la zone ennemie. De plus, le poids léger du système à basse tension et sa capacité d’installation rapide et facile sont les points forts de Taha 1400.

Est-ce un centre de commandement pour une Armée de l’air asymétrique? Cela en a l'air et ce kit-choc dispose aussi d’un système de perturbation optimisé au sol : ce système aveugle les récepteurs et les radars des objets volants tels que les drones et les systèmes télécommandés et assure la sécurité des frontières aériennes. Son déploiement rapide dans tous les champs de bataille, sa capacité de perturber la plupart des bandes de fréquences comptent parmi les caractéristiques de ce système autonome et intelligent.

Alors une Armée de l’air asymétrique à l’échelle de tout le Moyen-Orient, un bluff ou un vaste projet quasi acquis destiné à en finir une bonne fois pour toute pour les guerres entre les guerres ou les campagnes massives de frappe à l'Irakienne, à l'Afghane, à la Yéménite...?

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV