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Comment l'Iran a définitivement bousillé le système de surveillance US/Cie au Moyen Orient pour aider les drones alliés?

Le RQ-170 "iranien" capable d'essaimer/Archives

A regarder de façon plus panoramique, c’est la « dronophobia puissance mille » à l’échelle de tout le Moyen-Orient où l’axe US/Israël, visiblement pris de court, ne sait plus où donner la tête pour se prémunir primo contre ces nuées de drones, seules ou combinées aux missiles tactiques qui s’abattent là où bon leur semble, quitte à tourner au ridicule les meilleures pièces de l’arsenal de la DCA occidentale et Lockheed Martin et ses « Patriot » et « THAAD » en est effarés et secundo pour restituer à l’éléphantesque armée de l’air US/sous-fifres, bourré comme chacun le sait d’avion de 4e et de 5e génération sa grandeur d’antan quand l’argent coulait à flot et que les colons Yankee, sans avoir à compter les frais de leurs moindres et gestes envoyaient leur B 52, B1 pour ne citer qu’eux, couper en mille morceaux les Etats-nations entiers, au nom des intérêts suprêmes américains:

Vidéo: les restes repêchés du drone Global Hawk Us abattu en 2019 dans le ciel de l'Iran/Fars

Ainsi le dimanche 6 février, alors même qu’en mer Rouge l’US Navy plus Israël et 60 autres armées du monde dont la plupart privés d’une marine conséquente continuaient à exercer à l’art de l’essaimage de drone à l’aide de 80 UAV de facture certes sophistiqués mais incapable de se tenir dans une seule et même nuée, le chef du CentCom, le général McKenzie, premier gradé de l’histoire des Etats-Unis à avoir reconnu la fin de la suprématie aérienne US, a débarqué en toute urgence à Abou Dhabi, sur les pas du Sioniste Herzog, moins pour apporter aux Zayed, comme il le prétend, soutien et appui que pour assister à al-Dhafra et en personne à la riposte des unités de DCA US à un éventuel raid « houthi » qui toute raison garder pourrait se reproduire pour la quatrième fois consécutive en ce lundi 7 février.

Au fait, ce qui a conduit l’Américain à prendre le risque d’être présent sur les lieux serait cet intriguant mystère qu’entoure la configuration très particulière des drones yéménites et qui leur permet, de survoler « ensemble » au-dessus de la mer et pendant des heures une aussi large distance que celle séparant par exemple Sanaa d’Abou Dhabi pour atteindre une cible portuaire, juste au moment où les missiles balistiques « amis » frappent eux aussi, cette même cible.

La visite précipitée de McKenzie aux Emirats se justifie d’autant plus que la toute dernière frappe drone-missile yéménite datée du 31 janvier a précédé de quelques heures à peine une attaque-choc signée Résistance irakienne, laquelle attaque a mobilisé quatre drones essaimés sur une distance de 1800 km et ce, à compter depuis les frontières irako-saoudiennes jusqu’aux raffineries de Mussafah, drones dont trois ont atteint leur objectif.

Vidéo: Mohajer-6 iranien en mission en Syrie

Or pour être à la première ligne de cette bataille acharnée « Avion VS Drone » qui se déroule dans le ciel de la région, McKenzie en a parfaitement compris le message : en ouvrant un deuxième front irakien, contre les Emirats, la Résistance s’exercerait à une guerre totale marquée par une méga tempête "droneque" et balistique partant dans deux directions opposées nord et sud et ce, dans l’objectif de neutraliser tout bouclier anti-missile aussi épais soit-il, Ansarallah ayant déjà promis une superbe opération à venir impliquant à la fois "300 drones", "46 missiles de croisière" et "50 missiles balistiques", opération qui à regarder de plus près pourrait ne pas viser que les Zayed et s’étendre soudain plus à l’ouest à savoir en direction d’Eilat. Mais les Américains ont-ils de quoi neutraliser cette simple et merveilleuse tactique de « multifrontisme » qui combinée à « l’essaimage » de drone a paralysé à plus d’une reprise la DCA intégrée US-Israël-OTAN… ?

Ce lundi matin à Abou Dhabi, l’heure serait donc aux préparatifs d’avant combat : outre les agissements conjoints que mènent depuis le 31 janvier l’US Navy et la marine israélienne au détroit de Bab el-Mandeb destiné à contrer les projectiles yéménites dès leur point de départ, l’US Army a annoncé avoir lancé une manœuvre anti-drone au Koweït, non loin de la zone qu’elle croit être le point de lancement de l’essaim de drones irakiens ce 1er février. Le pentagone dit :

« Des soldats américains ont mené un exercice d'entraînement militaire au Koweït fin janvier 2022 en utilisant M-LDS contre système d'arme UAS (Unmanned Aerial System). Il s’agit d’un M ATV monté sur un véhicule blindé 4x4. Un communiqué du Pentagone dit : « Des soldats américains du 1er bataillon Stryker, 4e division d'infanterie, mènent un système de défense intégré mobile pour contrer les véhicules aériens sans pilote et ce en s’entraînant au Camp Buehring au Koweït. Le M-LIDS est un système d'arme anti-drone, qui peut être monté sur des véhicules et est conçu pour cibler et désactiver ou détruire des drones hostiles ou d'autres véhicules aériens sans pilote. » 

Mais ce n’est pas tout : A Abou Dhabi où McKenzie est arrivé en prévision de cette attaque qui risque d’avoir lieu d’ici peu, il  propose ce matin aux Zayed - puisqu’il leur est désormais totalement interdit de revenir à leur traité de cessation des hostilités avec Ansarallah du fait que sans Maarib ce serait la flotte israélienne qui perdrait à la fois le détroit de Bab el-Mandeb et le détroit d’Hormuz pour être entièrement dépendant aux côtes africaines  pour se faire transiter et que là encore avec le coup algérien au sein de l’UA contre Israël ne promet pas des lendemains qui chantent – un contre-cocktail drone-missiles composée de F22/USS Cole.

Et comment ? Et bien que soit en passant ce procédé fou d’entrecroisement que la Résistance yéménite manie avec une habilité effrayante depuis 2019, date à laquelle elle a pris pour cible les raffineries de l’est saoudien ne peut se faire sans qu’il y ait au préalable un phénomène qui « décodage » et de « désactivation » de ces milliers de radars américano-israélo-otaniens à liaison satellitaire qui surveillent 24 heures sur 24 toute la région. D’ailleurs, le contre-cocktail que McKenzie est venu offrir à MBZ à savoir le couple F-22/USS Cole se concentre exclusivement autour ce même problème radar dans la mesure où le F-22 dispose du « plus puissant radar de surveillance du monde contre drones et missiles de croisière », un  AN/APG-77 composé de 1 956 modules receveur/transmetteur, et qui donne à l’appareil les capacités de détection uniques proches de celles d’un AWACS  avec en moyenne  10,5 milliards d’opérations par seconde et que l’USS Cole, « engagé, dixit McKenzie à l’effet de contrer le trafic d’arme » dispose d’une DCA embarquée « Aeigis », là encore équipé d’un radar 3D à balayage électronique capable d’exécuter des fonctions de détection, de recherche et de poursuite de plus de 200 pistes simultanément et à plus de 200 milles marins de portée. Bref c’est une barrière « radarique » que les Yankee se préparent à dresser autour des Emirats qui après l’Arabie des Salman est la cible désignée pour sauver la peau d’Israël qui fera tôt ou tard face à l’invasion droneque de la Résistance.

Mais est-ce suffisant ? McKenzie ne peut rien garantir à moins que ce système de surveillance à base radar retrouve son intégrité d’antan, soit juste avant que le CGRI iranien n’abatte par sa DCA Khordad 3 en juin 2019 l’un de ses principaux chaînons, un MC-4 Global Hawk dans le ciel du golfe Persique. Et comment ? Le commandant en chef du CentCom ne le dit pas mais l’US Air Force entend aussi déployer à al-Dhafra comme en 2019 outre ses F-22 ses drones RQ-170 furtif. Un récent article de The National Interest y revient : 

« Alors que les tensions s'intensifient entre les États-Unis et leurs alliés, dont  l'Arabie saoudite d'une part, et l'Iran et les rebelles houthis soutenus par l'Iran d'autre part, il convient de considérer quels autres avions américains pourraient assurer la surveillance de la région. Le Pentagone maintient un vaste système de surveillance dans la région du golfe Persique qui comprend des satellites, des drones et des capteurs terrestres et marins. Or l'abattage par l'Iran d'un drone Global Hawk de la marine américaine en juin 2019 a mis à mal ce système. Mais il est possible que d'autres drones plus furtifs complètent les Global Hawks de haut vol qui est non furtifs. … et on pense au RQ-170 Sentinel contrôlé par satellite qui pourrait être stationné à la base aérienne d'al-Dhafra. Certes les Iraniens en ont déjà capturé un en 2011 en se jouant de la navigation GPS en le brouillant et en faisant en sorte que le Sentinel se trompe de base et se dépose en Iran au lieu de l’Afghanistan, sa véritable base d’attache … Mais il est possible de corriger les faiblesses de GPS et de contrer cette technique de "spoofing" iranien ou cette embuscade électronique qui a forcé en 2011 le RQ-170 à se mettre en pilote automatique. »

Photo: le RQ-170 (noir) à la base Creech en 2012/Fars

"...Mais il est possible de corriger les faiblesses de GPS et de contrer cette technique de "spoofing" iranien ou cette embuscade électronique qui a force en 2011 le RQ-170 à se mettre en pilote automatique..." Sans doute à condition que les surprises de la Résistance en reste au stade des tactiques telles que l’essaimage de drone, la combinaison drone-missiles ou l’embuscade électronique. Or et c’est Christian Science Monitor qui le confirme dans un article déjà daté de 2011 mais largement relayé ces derniers jours : « Selon une source de renseignement européenne, l'Iran a choqué les agences de renseignement occidentales lors d'un incident jusque-là non signalé qui s'est produit au cours des deux dernières années [2010 -période de 2011], lorsqu'il a réussi à "aveugler" un satellite espion de la CIA en "visant une rafale laser assez précisément". 

C'était la seule information liée au laser dans un article du 15 décembre 2011 qui par ailleurs parlait de l'Iran incitant un drone américain à atterrir en Iran en bloquant ses signaux de position GPS. "Le satellite traversait en basse orbite ( 150 km) le ciel iranien avec une vitesse de 7 km/s quand il a été détruit par un canon à laser ultra puissant doté de Ccd  ».

Reste à savoir si McKenzie et ses F-22, USS Cole ou RQ-170 résisteront oui ou non à une arme anti-satellite made in Iran et mais largement au service de la Résistance.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV