Le ministre russe des Affaires étrangères appelle l’Occident à des garanties contraignantes: à défaut d’une réponse adéquate à ses demandes, la Russie peut organiser des exercices d’envergure juste aux frontières des États-Unis.
Soulignant la nécessité de garanties de sécurité juridiquement contraignantes de la part de l'OTAN et des États-Unis, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov a déclaré que l’Occident devait clarifier la manière dont il remplirait ses obligations, a rapporté Reuters, hier 30 janvier.
« S'ils n'ont pas l'intention de le faire, ils doivent expliquer pourquoi. Ce sera une question clé pour déterminer nos futures propositions, dont nous remettons le rapport au président russe Poutine », a-t-il affirmé.
Lavrov a affirmé que la Russie ne voulait pas de promesses de l'Occident, mais plutôt des garanties de sécurité juridiquement contraignantes qui assuraient la sécurité totale de l'ensemble du continent européen, avec la pleine considération des intérêts légitimes de la Russie.
Le 17 décembre 2021, le ministère russe des Affaires étrangères a rendu public un projet d'accords de sécurité avec les États-Unis et l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Moscou rejette spécifiquement la poursuite de l'expansion de la présence de l'alliance de l'OTAN vers l'est et son entrée dans les pays de l'ex-Union soviétique ainsi que dans le Caucase et en Asie centrale.
Finalement ce n’est que le mercredi 26 janvier que le secrétaire d'État américain Anthony Blinken a déclaré que Washington avait répondu par écrit à la demande russe de sécurité en Europe de l'Est.
A défaut d’une réponse rassurante, la Russie pourra désormais établir des bases militaires au Venezuela et à Cuba et y déployer des missiles de croisière intelligents d'une portée allant jusqu'à 2 500 kilomètres largement suffisants pour atteindre des cibles à travers les États-Unis, dont les principales installations militaires, indique l'expert militaire russe Viktor Barants, cité par le site Web militaire russe Avia.pro.
« Ces pays d'Amérique latine pourraient également recevoir des systèmes de défense aérienne russes S-400 et des radars transhorizon pour répondre à toute frappe américaine en un temps plusieurs fois plus court », a-t-il poursuivi.
Pour aller plus loin, explique Viktor Barants, l'aviation et la marine russes ont la possibilité de mener des exercices de grande envergure à Cuba et au large des côtes américaines contrairement à la flotte américaine opérant en mer Noire dont les actions restent très limitées en raison d’être soumises à la convention de Montreux qui ne s’applique pas en Atlantique, où la Russie pourra déployer dans un avenir proche des dizaines de navires de guerre, de sous-marins nucléaires et d'aviation tactique et stratégique.
Lui de poursuivre sur un ton ironique que la réaction à toute contestation de Washington serait de rétorquer que « nous allons juste apporter nos armes là-bas, c'est tout, juste pour apprendre aux Cubains comment utiliser nos armes et protéger la démocratie au Venezuela et à Cuba contre une éventuelle agression américaine.
« Les États-Unis ressentiront un malaise évident lorsqu'ils apprendront qu'un sous-marin nucléaire russe armé de missiles nucléaires se trouve à 150 kilomètres de leurs frontières, ou lorsque des navires de guerre russes lanceront de manière démonstrative une volée de missiles de croisière Kalibr. La simple apparition de bombardiers stratégiques russes en mer des Caraïbes va semer l’horreur au Pentagone », a-t-il affirmé.
Il convient de rappeler que le président russe, Vladimir Poutine, a eu des entretiens avec les dirigeants de Cuba et du Venezuela, à la suite desquels des accords ont été conclus sur le renforcement de la coopération militaro-technique. Étant donné que la Russie entend bien donner une réponse adéquate aux États-Unis pour les tensions et provocations créées à ses frontières, le déroulement prochain des exercices militaires en Amérique latine n’est pas exclu.