Le chef de l'opposition Juan Guaido a appelé ce dimanche les Vénézuéliens à descendre dans la rue le 12 février lors de marches pacifiques contre le président Nicolas Maduro, alors que l'opposition divisée du pays envisage les élections présidentielles. Mais pourquoi cette apparition soudaine alors qu'on n'avait plus entendu parler de lui depuis sa royale défaite législative? Guaido qui a qualifié de frauduleuse la réélection de Maduro en 2018, a de nouveau appelé à des manifestations anti-gouvernementales à travers le pays. La cause ne va pas sans rapport avec les Russes. Et comment?
L'ambassadeur de Russie en poste à Caracas, capitale vénézuélienne, a souligné que la plus grande menace pour les États-Unis était « de voir des pays indépendants ici, à proximité, au sud de la frontière mexicaine, qui ont le droit de choisir avec qui ils vont coopérer et comment ».
« Le déploiement de bases militaires russes est impossible au Venezuela conformément à la Constitution de ce pays », a déclaré le samedi 22 janvier l'ambassadeur de Russie à Caracas, Sergueï Melik-Bagdasarov. « En ce qui concerne les bases militaires russes, il suffit d’étudier la Constitution du Venezuela, qui stipule sans ambiguïté qu'il ne peut et ne doit avoir aucune base militaire sur le territoire vénézuélien », a-t-il déclaré sur la chaîne YouTube Soloviev.Live. « Il n’est pas surprenant de savoir pourquoi les Américains ont-ils été effrayés par cette réponse [du vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov selon laquelle l'infrastructure militaire russe pourrait être déployée au Venezuela ou à Cuba] », a-t-il ajouté.
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« En fait les Américains ne veulent voir ici que les gouvernements, qui leur obéissent. Ils ne supportent pas ceux qui décident eux-mêmes de leurs sorts et de l’intérêt de leurs peuples », a-t-il retranché. En effet, Caracas est disposé à soutenir militairement et techniquement la Russie. Lorsqu'on lui a demandé si Caracas serait capable de fournir une assistance militaire et technique à Moscou si les relations russo-américaines s'exacerbaient fortement, il a répondu : « Absolument ».
« Dès les premières minutes de l'hystérie qui a été déclenchée par les propos du vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov sur le déploiement potentiel d'infrastructures militaires russes au Venezuela ou à Cuba, en Occident et aux États-Unis, je me suis entretenu avec les hommes politiques et de membres du cabinet vénézuéliens et ils ont promis de soutenir sans équivoque des positions de Moscou car ils ont affirmé avoir subi la même situation », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « C'est cette forme de pression sans précédent impliquant des mesures restrictives illégales, des calomnies et des persécutions sur la scène internationale, ainsi que tous les moyens de pression dont disposent nos homologues occidentaux (auxquels les responsables de Caracas sont pleinement confrontés). »
En ce qui concerne le déploiement potentiel d'infrastructures militaires russes, au Venezuela ou à Cuba, Sergueï Riabkov a déclaré qu'il ne voulait « rien confirmer », mais il a cependant ajouté qu'il n’exclut quoi que ce soit non plus. L’ambassadeur russe à Caracas a également rappelé que la coopération militaire et technique avec le Venezuela a commencé en 2001 par la signature d'un accord correspondant.
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« Nos spécialistes, qui réparent et entretiennent le matériel militaire, poursuivent leur travail ici. Nous renforçons énergiquement les capacités de défense du Venezuela », a-t-il promis. Et de rajouter : « Le Venezuela a une infrastructure portuaire assez développée. Il a des ports en eau profonde et des ports maritimes civils. Il existe un large éventail de bases de la marine vénézuélienne. Nos porte-avions, croiseurs lance-missiles y ont fait escale. Et nous ne voyons absolument rien d'extraordinaire à cette affaire. »