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La stratégie de Raissi commence-t-elle à porter ses fruits?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président iranien, Ebrahim Raïssi. ©IRNA

Avec tous les talents du monde, le porte-parole de la diplomatie US, Ned Price qui s'est plaint, ce mardi, du peu de progrès aux pourparlers de Vienne entre l'Iran et les 1+4, ne saurait convaincre que l'Amérique finirait comme en 2015 par sortir la tête haute de l'épreuve de force contre l'Iran. Même la France qui continue, la vassalité oblige, à s'obstiner dans son rôle de méchant flic critiquant encore l'Iran pour son refus de "remplir ses engagements"' devrait le reconnaître, Raïssi a joué magistralement son coup : cette politique de bâton et carotte iranienne qui a consisté dès la fin de Rohani à exiger que les Américains lèvent toutes les sanctions contre l'Iran avant qu'il soit question de négocier quoi que ce soit, ce combiné aux démonstrations de forces successives dont une toute dernière datée de la fin de décembre a résidé à sortir les missiles hypersoniques iraniens et à détruire avec une réplique grandeur nature de Dimona rien que pour faire comprendre aux sionistes que leur premier agissement serait le dernier, semble commencer à porter ses fruits.

Ce mercredi, les Etats-Unis ont autorisé le gouvernement sud-coréen à verser une indemnité en suspens au groupe iranien Dayyani dans le cadre d'un règlement des différends entre investisseurs et Etats (ISDS) datant de 2018, a annoncé ce mercredi le ministère des Affaires étrangères de Séoul. L'Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du Trésor américain a délivré le 6 janvier une «licence spéciale» autorisant le gouvernement sud-coréen à indemniser l'investisseur iranien pour l'échec du rachat de Daewoo Electronics en 2010, selon le ministère. Plus tôt cette semaine, le vice-ministre des Affaires étrangères Choi Jong-kun a rencontré l'envoyé spécial américain pour l'Iran, Robert Malley, à Vienne en marge des pourparlers visant à rétablir l'accord nucléaire iranien de 2015. En juin 2018, le Centre international de règlement des différends relatifs aux investissements (ICSID) a ordonné au gouvernement de Séoul de payer à la famille Dayyani environ 73 milliards de wons (63 millions de dollars), mais le paiement n'a pas été effectué en raison des sanctions américaines imposées contre l'Iran. Le ministère a déclaré que la licence spéciale, qui est délivrée au cas par cas, permettra au gouvernement d'utiliser le système financier américain pour envoyer de l'argent à la famille Dayyani.

Le montant exact à envoyer sera probablement déterminé lors des consultations de suivi. «La licence devrait servir de base importante pour conclure rapidement l'affaire ISDS avec la famille Dayyani, l'un des problèmes en suspens entre la Corée du Sud et l'Iran, et elle devrait contribuer à améliorer les relations bilatérales», a déclaré le ministère dans un communiqué de presse.

Cette démarche US ne libérera peut-être pas tout avoir iranien d'un coup, mais c'est un premier pas quand on sait que les fonds iraniens gelés dans les banques sud-coréennes sont d'une valeur d'environ 7 milliards de dollars. Au chapitre des marches arrières US face à l'Iran depuis que les négociations sont ouvertes à Vienne sans que l'Iran autorise, humiliation suprême, les Américains à les intégrer, ni même à s'en approcher pour les punir pour tout le mal qu'ils ont fait au droit international, sachez également cet autre coup de l'Iran qu'il doit à ses fidèles alliés au sein de l'axe de la Résistance : " Les Iraniens ont amené les Etats Unis là où il ne leur reste qu'un seul choix: soit ils défendront Israël soit ils se défendront. Attaqués au quotidien en Irak et en Syrie, s'ils s'obstinent à rester dans la région par amour pour l'entité, ils devront subir au mieux humiliation quotidienne au pire pertes et dégâts. S'ils ripostent aux attaques, ils seront punis, s'ils ne répondent pas, c'est Israël qui se trouve chaque jour un peu plus assiégé, fait constater le rédacteur en chef de Rai al Youm qui se moque royalement des menaces de Bennett formulées contre l'Iran qui font rire jusqu'aux responsables israéliens!    

« Quiconque entend les déclarations et les menaces des responsables israéliens contre les pourparlers sur la levée des sanctions à Vienne, se rendra compte que ces menaces sont dues à l'inquiétude et au désespoir, pas au pouvoir et à la confiance en soi », a-t-il noté.

 « Le Premier ministre Naftali Bennett a déclaré ce lundi 10 janvier qu'Israël ne serait lié par aucun accord nucléaire avec l'Iran et continuerait de se considérer libre d'agir sans contraintes contre son ennemi juré. Or nous avons entendu de telles menaces plus d'une fois depuis 2017, lorsque Donald Trump s'est retiré de l'accord nucléaire, sous la pression de l’ancien Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, un retrait dont la plupart des responsables israéliens se mordent les doigts. Les sionistes n'ont pu assassiner que quelques scientifiques iraniens. Si des pays comme la Chine, la Russie, les États-Unis ou encore la France et la Grande-Bretagne menacent, c'est encore compréhensible. Mais il est ridicule qu'un régime qui a été vaincu à Gaza par des missiles de fabrication locale des Palestiniens, et dont le ministre des Affaires militaires a rapidement demandé de l'aide à Washington, se mette à menacer l'Iran. »

Lire plus : «Face aux missiles de Gaza Israël ne peut se défendre» ( commandant sioniste)

L'entité est désormais si discréditée que même Joe Biden refuse d'inviter Bennett à se rendre à Washington, voire de s’entretenir au téléphone avec lui. Il a envoyé son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan à Tel-Aviv pour informer des responsables israéliens que les États-Unis ne soutiendraient aucune agression contre l'Iran, et que ses priorités sont confinées à des conflits plus importants pour la sécurité nationale américaine, comme l'Asie de l'Est (Taïwan) et l'Europe centrale (Ukraine). Les institutions militaires sionistes sont convaincues que  l'Iran est fort et n'est pas pressé de conclure un accord nucléaire. Il refuse de faire la moindre concession sur ses exigences légitimes de compensation, de levée des sanctions et de garanties, et Israël n’a pas d’autre choix qu’accepter le nouvel accord ».

Et de poursuivre : « Tout ceci nous mène à la conclusion suivante : L'Iran sera le grand gagnant qu'un nouvel accord soit signé ou pas, car il dispose d’un arsenal de missiles de précision et de drones avancés et il a beaucoup d'expérience dans le domaine nucléaire. Il jouit surtout d’une grande influence dans la région soutenue par l'axe de la Résistance. Le régime sioniste n'a pas réussi à empêcher l'accord nucléaire, tout comme il n'a pas réussi à s'imposer aux six grands pays et à s'asseoir à la table des négociations à Vienne, ni même à mettre le programme de missile iranien à l’ordre du jour des pourparlers. Et dire que Bennett prétend qu'il ne respectera pas l'accord nucléaire. Où a-t-il la tête?  »

« Le régime sioniste est arrivé à cette conclusion qu'il ne peut empêcher un accord nucléaire et est incapable d'imposer ses exigences aux six pays présents aux pourparlers ; parce que l'arme nucléaire de l'Iran n'est pas une menace existentielle pour ces pays. Par conséquent, les responsables israéliens sont bien conscients qu’ils ne peuvent rein faire, à part réduire les différends avec le gouvernement américain et recourir au chantage pour lui arracher autant de compensations financières que possible et du matériel militaire. Mais une attaque contre l'Iran est impossible, mais si cela arrivait, les conséquences en seraient catastrophiques », a conclu Atwan. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV