Le chef des services de renseignement de l’armée du régime sioniste prétend qu’un accord restauré sur le nucléaire iranien serait meilleur que l'échec des pourparlers à Vienne.
Le général de division Aharon Haliva, chef du renseignement de l’armée israélienne, a déclaré aux ministres du cabinet sécuritaire de Naftali Bennett, qu’un accord avec l’Iran augmenterait la certitude sur les limites des activités nucléaires de Téhéran et mieux positionnerait Israël pour une éventuelle escalade.
Selon le journal The Times of Israel, le général Haliva a déclaré au cabinet de sécurité de Bennett qu’il vaudrait mieux pour Israël qu’un accord soit conclu pour freiner le programme nucléaire iranien en échange d’un allègement des sanctions. Ces déclarations du chef du renseignement de l’armée israélienne semblent contredire la position du gouvernement de Naftali Bennett selon laquelle l'échec des pourparlers à Vienne est préférable à tout sauf à un pacte considérablement renforcé.
Citant sous couvert d’anonymat deux ministres qui ont participé à la réunion cette semaine, le site d’information israélien Walla a rapporté, mardi 4 janvier, que le général Aharon Haliva a déclaré que le rétablissement de l’accord nucléaire de 2015 fournirait une plus grande certitude sur les limites des activités nucléaires de l’Iran que si les pourparlers entre l’Iran et le monde s’effondrent.
Il a également déclaré qu’une reprise de l’accord de 2015 donnerait à Israël plus de temps pour se préparer à divers scénarios d’escalade des tensions avec l’Iran, et que le gouvernement israélien serait mieux placé pour se préparer à de telles possibilités.
Le site d’information Walla a ajouté que les forces militaires israéliennes avaient refusé de commenter ces déclarations.
Walla a rapporté que les commentaires du général Haliva étaient une réponse au chef du Mossad, David Barnea, qui n’a pas exprimé son soutien à un accord nucléaire rétabli avec l’Iran et a déclaré aux ministres qu’il pensait qu’il était encore temps d’influencer les États-Unis concernant les conditions d’un accord à imposer aux Iraniens.
« Rien n'est perdu et cela vaut la peine d’investir du temps et des efforts dans un dialogue avec les Américains sur le contenu de l’accord », a déclaré Barnea.
Le gouvernement israélien s’était violemment opposé aux pourparlers pour rétablir l’accord nucléaire de 2015, mais ces dernières semaines, les responsables du régime sioniste ont signalé un changement vers l’acceptation d’un accord sous une forme ou une autre.
Le mois dernier, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a prétendu qu’Israël n’était pas opposé à tout accord qui pourrait être conclu entre les puissances mondiales et l’Iran.
« Nous n’avons aucun problème avec un accord et un bon accord est une bonne chose », a-t-il déclaré au New York Times le mois dernier.
« La deuxième option serait de ne pas conclure d’accord, mais de resserrer les sanctions et de s’assurer que l’Iran ne peut pas aller de l’avant. Et la troisième et le pire est un mauvais accord », a-t-il ajouté.
Yaïr Lapid n’a pas détaillé ce que constituerait un bon ou un mauvais accord.
Le porte-parole du Département d'État américain a fait état, mardi 4 janvier, de « progrès modestes » lors des pourparlers nucléaires de la semaine dernière à Vienne.
L’ancien président américain Donald Trump a retiré les États-Unis de l’accord en 2018 et a réimposé les sanctions contre l’Iran, en imposant sa politique de « pression maximale » à la République islamique d’Iran. L’administration Biden annonce qu’elle cherche à rejoindre l’accord de 2015, mais veut imposer des conditions à son retour, ce qui semble plutôt à une poursuite de l’approche de Donald Trump, selon des analystes indépendants.
« Il y a eu quelques progrès modestes dans les pourparlers la semaine dernière et nous espérons tirer parti de cela cette semaine », a déclaré Ned Price lors d’un briefing téléphonique avec des journalistes, selon Reuters.
Il a ajouté : « L’allègement des sanctions et les mesures que les États-Unis prendraient seront réalisés quand l’Iran prendrait des mesures nucléaires dans le sens du retour à l’accord de 2015. Ainsi, nous pourrons parvenir à un retour mutuel au respect du Plan global d’action conjoint et c’est vraiment au cœur des négociations qui se déroulent actuellement à Vienne. »
Les négociations visant à rétablir l’accord de 2015 entre Téhéran et les puissances mondiales (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) ont commencé l’année dernière, mais se sont arrêtées en juin en raison des élections présidentielles en Iran.
Le dernier tour de pourparlers sur l’accord nucléaire iranien a débuté, lundi 3 janvier, après une courte pause.
Selon le site Politico, certains responsables proches des pourparlers ont prétendu que la fenêtre pour négocier un retour à l’accord de 2015 pourrait se fermer d’ici fin janvier ou début février, bien que d’autres aient affirmé qu’il n’y avait pas de date fixe.
Des diplomates du Royaume-Uni, de France et d’Allemagne ont noté la semaine dernière que s’ils ne voulaient pas fixer « un délai artificiel pour les pourparlers », il restait « des semaines, pas des mois » pour rétablir l’accord. De son côté, un porte-parole du département d’État américain a déclaré que l’Iran devait « ajouter une réelle urgence à Vienne ».
La République islamique d’Iran a annoncé qu’il rejetterait tout « délai artificiel » de la part de ses interlocuteurs lors des négociations de Vienne.