Alors que Washington a reconnu la suprématie de Moscou en termes de capacité hypersonique, l’Iran vient d’annoncer vouloir mettre en orbite quelques 600 satellites. Est-ce que le projet Kosmos 1408 de la Russie a inspiré les Iraniens d’une manière ou d’une autre ?
Un haut responsable de la Force spatiale a admis samedi que les États-Unis avaient « rattrapé leur retard à faire très rapidement » pour égaler la capacité hypersonique de Pékin, une semaine après que la Chine a lancé avec succès un missile qui a fait le tour du globe avant de frapper une cible.
La Russie a également lancé un missile hypersonique à partir d’un navire de guerre dans l’Arctique cette semaine, soulignant la rapidité avec laquelle les deux principaux concurrents de Washington se lancent dans cette technologie.
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« Nous ne sommes pas aussi avancés que les Chinois ou les Russes en termes de programmes hypersoniques », a reconnu le général David Thompson, vice-chef des opérations spatiales, lors de sa comparution au Halifax International Security Forum.
Les missiles hypersoniques volent au moins cinq fois la vitesse du son, mais leur capacité à planer sur l’atmosphère tout en changeant de direction à une vitesse aussi élevée les rend pratiquement impossibles - avec les radars existants - à suivre et à détruire.
Par ailleurs, le tout récent test de missile antisatellite russe a, de nouveau, attiré l’attention du monde vers les capacités des armes de cette classe.
Le 15 novembre, le ministère russe de la Défense a mené avec succès un test à l’issue duquel un satellite baptisé Kosmos 1408, qui avait pour mission de collecter des signaux électroniques à l’époque de l’Union soviétique, en orbite depuis 1982 et inactif a été détruit.
Le satellite faisait partie du système Tselina-D des satellites de surveillance militaire et avait une masse d’environ 1 750 kg et un rayon d’environ 2,5 m avec une durée de vie prévue d’environ six mois.
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Kosmos 1408 a été placé en orbite terrestre basse, avec un périgée de 645 km, un apogée de 679 km et une inclinaison de 82,5 °.
Lundi 15 novembre, les États-Unis ont accusé la Russie d’avoir mené un tir de missile antisatellite « dangereux et irresponsable », dans une démonstration de force ayant eu pour conséquence directe de menacer la sécurité des astronautes à bord de la Station spatiale internationale.
Au lendemain de ces accusations, la Russie a reconnu avoir effectué ce tir d’essai contre l’un de ses vieux satellites en orbite tout en soutenant que cela n’avait posé aucun risque pour l’ISS.
Face aux satellites, les pays auront deux choix à adopter : une solution douce qui consiste à brouiller les ondes des satellites ou même à lancer une cyberattaque pour en prendre le contrôle et une solution dure qui s’appuie sur les missiles géants et à grande vitesse étant en mesure de détruire un satellite en sortant de l’atmosphère.
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En Iran, le PDG d’une compagnie spatiale a déclaré que le secteur privé était en mesure de mettre en orbite terrestre basse 600 satellites.
L’année dernière, une société aérospatiale privée a lancé les préparatifs de la mise en orbite des satellites en constellation portant le nom de Qassem Soleimani et a dévoilé un satellite.
Selon le PDG de ladite société, les images prises par ce satellite ont une résolution spatiale de 10 mètres, d’autant plus que la caméra du satellite pourrait également capturer des images ayant une résolution de 4 mètres, grâce à des logiciels appropriés.
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Le projet en cours, qui porte sur trois, quatre ou cinq satellites ayant pour mission le contrôle du trafic maritime et l’observation, rendra le terrain propice au lancement d’un projet de 300 satellites qui constituera un tournant en matière d’Internet et de quatrième dimension de technologie.
Il a déclaré que 600 satellites pourraient être mis en orbite pendant la première étape, dans le cadre d’un projet de télécommunication.