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Comment le satellite militaire iranien "Nour-1" a su tromper la vigilance de "Spy Ship" américain?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'USNS Invincible américain accosté à la base américaine à Bahreïn (Image satellite)

Cela fait un petit bout de temps que les bâtiments US de tout genre, porte-avions, navires, rodent non loin des côtes iraniennes, au risque de connaître de désagréables surprises, comme celle du 15 avril que les 11 vedettes rapides iraniennes ont réservée à l'USS Puller et ses Apaches et son escorte, alors qu'ils s'exerçaient  justement pour trouver comment  "pulvériser une nuée de vedettes rapides iraniennes". Evidemment sur le papier ou en manœuvres militaire tout est plus facile.

C'est au contact des faits que les théories des stratèges du Pentagone devront aboutir et là, les hics commencent à se multiplier: A part des coups de klaxons effrayés et des messages radio paniqués, les 11 vedettes rapides iraniennes qui n'étaient toutefois armés que des mitrailleuses, n'ont rien vu ni entendu qui soit digne d'un US Navy qui se dit roi des océans. Selon certains observateurs, le tweet menaçant de Trump étant même arrivé trop tard, le mal ayant été fait et l'exercice anti-vedettes rapides iraniennes ayant tourné court. Le prince de surprise qui sous tend la doctrine de défense iranienne a donc fonctionné à merveille. Mais le coup du 15 avril n'a pas été seul.

Il y a peu, The National Interest évoquait dans l'un de ses multiples papiers journaliers consacrés à l'Iran, un "navire Spy" US qui espionnerait l'Iran et surtout son programme missile du fond du golfe Persique, un certain USNS Invincible. La mission du bâtiment, selon l'article est bien précise : détecter le lancement des missiles balistiques iraniens de longue, de moyenne et de courte portée ainsi que ses missiles tactiques. "L'USNS Invincible, disait la revue, est un bâtiment d'essais et mesure (BEM), ou bâtiment traceur équipé surtout d'antennes-radar et de dispositif électronique permettant de suivre des missiles, roquettes, fusées ou même satellites. 

"D’une longueur de 68 mètres, ce "Spy des mers" a un poids de 2 285 tonnes. Son équipage y compris le personnel de ses systèmes radar se chiffre à 56 personnes. Ce qui le distingue c'est son système radar dit « Grey Star » (Etoile gris ou Cobra Gemini/CG), un "système radar bibande terrestre et maritime" à toute épreuve qui comprend trois systèmes radar en bande X et S, capables de détecter, d'acquérir, de suivre et de collecter des "données métriques" et de "signature de haute précision sur des cibles d'intérêt". Et l'article de poursuivre : " Le CG est conçu pour être transportable et capable de fonctionner partout dans le monde en mode terrestre ou maritime". 

A lire ces lignes, le CG paraît comme les héros des filmes d'Hollywood imbattable surtout que The National Interest en décrit un face-à-face USNS Invincible/CGRI en 2017 : "Le récent passage de l’USNS Invincible dans les eaux du golfe Persique n’est pas le premier du genre. En 2012, il a déjà traversé le détroit d’Hormuz en transportant un convoi composé de dragueurs de mines britanniques. Puis en mars 2017, l’USNS Invincible ayant opéré dans le golfe Persique sous escorte de la Royal Navy, a été pourchassé de 600 mètres par les vedettes rapides du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), ce qui a provoqué la protestation de Washington".

Sans trop expliquer en détail quel type de missile iranien l'USNS Invincible est en train d'espionner, la revue se met ensuite à affirmer que "les Etats-Unis suivent de près et avec inquiétude les programmes de développement et les tests balistiques tactiques de l’Iran, étant désormais entièrement convaincus de la puissance balistique de l’Iran et de la haute précision de ses missiles" et rappelle que "durant ces dernières années, les missiles tactiques de courte portée de la classe Fateh ont joué un rôle essentiel dans les missions de dissuasion voire la riposte iranienne contre ses ennemis". 

Et bien force est de constater que l'USNS Invincible ne fait pas un bon boulot : le 8 janvier, la base d'Aïn al-Asad en Irak a subi de plein fouet 13 missiles balistique de précision Fateh 313 et Qiam sans que les USA soient capables d'en intercepter un seul.  Le mercredi 22 avril, le CGRI a mis en orbite avec succès son premier satellite militaire qui à l'heure qu'il est, a déjà envoyé des dizaines de cartes prises lors de son passage sur le territoire américain! Là aussi, l'USNS Invicible a été pris de court. L'Iran possède-t-il de quoi "aveugler" des radars aussi sophistiqués que des  "Grey Star"? Possible. 

 

Un site militaire iranien écrivait il y a peu : "L'établissement d'un réseau de reconnaissance pour contrôler tous les mouvements et activités sous-marins est un facteur efficace qui peut accroître la domination d'une marine sur les eaux où elle effectue ses missions. Récemment, dans un projet appelé Wasa, un réseau de capteurs sans fil sous-marins (UWSN-Underwater Wireless Sensor Networks) a été conçu et construit par les spécialistes de la marine iranienne, qui sera utilisé pour collecter des informations souterraines dans le domaine de la mission de la marine de la République islamique d’Iran (Nedaja). C'est un réseau dont l'utilisation militaire accorde aux forces iraniennes des capacités telles que la surveillance tactique du champ de bataille sub-surface, l'identification des mines sous-marines, un accès rapide, précis et à temps plein aux mouvements de surface avec un risque minimal, la simulation informatique et l'augmentation des capacités de cyberattaque", écrit le site militaire iranien, Defapress en évoquant les activités d'intelligence sous marines iraniennes.

Le satellite militaire Nour a été lancé en "catimini" sans qu'aucun élément du réseau vaste de renseignement et d'espionnage US/Israël dans la région puisse en être alerté. La mobilité de son lanceur Salman à double combustible lui a offert une "furtivité" à mettre au pas l'USNS Invicible et son radar bibande. A en croire le journal libanais Al Binna "les Iraniens ont tout fait en moins de deux heures pour lancer leur satellite". Il s'agit là d'un royal échec en renseignement US qui comprend à présent son incapacité à repérer des missiles iraniens même des missiles à propulsion liquide. Une guerre contre l'Iran ne sera pas une promenade de santé.... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV