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Kashan à côté de Natanz : comment le CGRI a pris de court Israël et le Mossad?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La supposée base de drone iranienne à Kashan au centre de l'Iran. ( Photo via The Independent)

Depuis que le ministre sioniste de la Guerre Benny Gantz a cru avoir fait la révélation du siècle, en évoquant, image satellite à l’appui, la présence d’une « Task Force dronesque » version iranienne à Kashan, au nord de la province d’Ispahan que l’Occident connaît non seulement pour ses merveilles artistiques mais encore et surtout pour son fameux site d’enrichissement nucléaire (Natanz), site qui rappelons-le, a été ciblé en 2020 et à deux reprises par le Mossad, et ce, à la faveur d’une AIEA prompte à envoyer en Iran non pas des inspecteurs mais des «espionnes » professionnelles avec de l’explosif caché dans leur sac à main, qui y venaient non pas pour inspecter les activités nucléaires pacifiques de l’Iran mais pour trahir sa confiance, collecter, au nom de PGAC, des données confidentielles, genre enregistrements de vidéos de surveillance avant de les livrer à Israël, il y a comme un semblant appel de détresse côté sioniste.

Certes, cet aéroport militaire de Kashan que Gantz soupçonne de vouloir porter le coup de grâce à la suprématie aérienne US/Israël au Moyen-Orient, aurait pour cible prioritaire l’entité sioniste, le désormais talon d’Achille de la puissance militaire US dans la région puisque totalement assiégé et rien que les composantes de cette supposée base de Kashan le prouvent. Elle abrite non seulement des centaines de modelés de drones «  précis » et « létaux », capables de « survoler sur des milliers de kilomètres de distance » et de faire non seulement des coups « terrestre » aussi complexes, aussi spectaculaires que celui du 14 septembre 2019 contre Aramco à Khamis et à Buqaiq mais encore à opérer en totale « furtivité » en pleins « océans et mers » de la région, comme ce qu’ont fait les Shahed-136 yéménites le 29 juillet, quand ils ont pris d’assaut un navire espion israélien, bien que escortés par la flotte de l’OTAN, et qu’ils l’ont fait si bien qu’il a fallu l’USS Donald Reagan pour le tirer du pétrin, mais encore parce que Kashan formerait les combattants palestiniens, yéménites et irakiens à l’usage anti israélien de drone et même à en fabriquer. Ceci veut dire très clairement, si on en croit évidemment Gantz à la lettre que le CentCom de McKenzie qui compte désormais Israël en son sein, a son pendant dans le camp d’en face et qu’il se pourrait qu’à l’avenir, les actions à coup de drone de la Résistance dépasse le stade de « sporadique » et de « conjoncturel » pour devenir « synchrone ».

Aussi un Israël, actuellement en plein enlisement sur le Front intérieur à la suite de l’évasion de six Palestiniens de Gilboa, lesquels ont uni, comme au mois de mai et l’opération Épée de Qods, Palestine historique, Cisjordanie et Gaza, pourrait avoir à faire à des vagues successives non pas de missiles et de roquettes à partir du seul Gaza, mais à des flots de missiles et des nuées de drones, depuis Gaza, du sud Liban, de la Syrie ou encore depuis la mer Rouge.

Jerusalem Post écrit : « C’est à croire que l’Iran et ses alliés nous ont réservé le meilleur pour la fin. Après nous en avoir fait voir de toutes les couleurs en Arabie saoudite et en Irak, où le Patriot et le THAAD ont totalement échoué à protéger les sites militaires et énergétiques, puis avoir étendu cette démonstration de force à Gaza, là encore sur le dos de Dôme de fer, on assiste à l’émergence d’un Centre de commandement aérien plein Iran, situé aux côtés des sites nucléaires les plus stratégiques de l’Iran… On veut bien croire que c’est un pur hasard et qu’il n’y a aucun lien entre Kashan et Natanz mais les faits sont indéniables. Ce site de Kashan qui semble ne pas avoir daté d’hier vu l’antécédent des opérations de drone des alliés de l’Iran dans la région, l’Iran y disposerait des centaines de modèles de drones kamikaze, de combat, de DCA et autres. Or la technologie de fabrication en est totalement différente des nôtres : il s’agit d’espèce de missiles de croisière qui survolent à très basse altitude et qui sont dotés de différents types de charges explosives. Et avec un gyroscope et un radar particulièrement subtil, ils flairent la cible… »

" À Kashan, les alliés de l’Iran qui encerclent Israël apprennent sans doute non pas à s’en servir mais à s’en servir en coordination les uns avec les autres… En mai, les salves de missiles et de roquettes palestiniens se sont fait par intermittence accompagner des drones irakiens... et l’ancien Premier ministre avait l’air parfaitement ahuri quand il s’est affiché devant les caméras du monde entier pour brandir des morceaux d’un Ababil-3 iranien, ayant percé le Dôme de fer et s’étant écrasé à Beit Shéan… quelques jours plus tard ce fut le tour des drones syriens de refaire le coup et de viser le nord d’Israël sur fond des missiles venus de Gaza… Au fait l’axe de « la Résistance » testait les capacités de l’armée de l’air israélienne à faire face à une opération pluridimensionnelle comme celle qui se prépare sans doute à Kashan. »

« Mais il y a plus : la proximité de Kashan et de Natanz ne serait pas anodine, les Iraniens ayant lié de la sorte leur pouvoir nucléaire à la capacité de saper la suprématie aérienne US-Israël… Cela signifie que toute atteinte au nucléaire iranien risque d’avoir désormais une répercussion… ou ce qui revient au même d’être ripostée au même plan et que, par exemple, le SA-5 syrien qui s’est abattu en avril à 30 kilomètres du réacteur de Dimona au Néguev, pourrait, en cas de sabotage ou frappe israélien, être remplacé par des drones qui eux, ne rateraient jamais le Dimona et qui s’y abattra très précisément. C’est une hypothèse d’autant plus plausible que l’Iran et ses alliés savent que le ciel d’Israël est sans défense et que la DCA multicouche censée le protéger, très approximative…  Lors de la bataille balistique du mois de mai, le Dôme de fer a été tout sauf une DCA fiable. »

À peine 48 heures après ses « révélations » sur Kashan, Gantz a repris la parole pour ce mercredi lors d’un entretien avec Foreign Policy pour dire : « Israël serait prêt à accepter un retour à un accord nucléaire négocié par les États-Unis avec l'Iran… L'approche américaine actuelle consistant à inspecter et contrôler le programme nucléaire iranien, je l'accepterais… Israël n'a pas la capacité de mener un vrai plan B,… nous ne pouvons pas mettre en place un régime de sanctions économiques internationales... Cela doit être dirigé par les États-Unis… » Évidemment, histoire de ne pas dégonfler, il a évoqué un plan C israélien, une « option militaire contre l’Iran » mais même DEBKA n’y croit : « Que du bluff… ». 

Au fait un plan C israélien contre l'Iran est-il désormais possible? Peu d’analystes tendrait ne pas voir à travers cette affirmation un aveu d’impuissance à peine voilé,  Gantz misant sans doute encore sur le Mossad qui niché aux Emirats à la faveur de la normalisation, cherchent même à y étendre son action. D’ailleurs, les Émirat arabes unis ont chargé le Mossad israélien d’assurer la sécurité de l’Exposition universelle qui doit se tenir du 1er octobre 2021 au 31 mars 2022. Selon le site MijharAlJazeera.com, qui publie divers documents, Israël a exigé en retour que les Émirats lui transmettent la liste exhaustive des ressortissants étrangers résidents chez eux. Ces informations incluent les noms, nationalités, photos, copies de leurs passeports, adresses de résidence et numéros de téléphone, et on devinerait à quoi pourrait mener de telles opérations. Mais de telles tentatives ne tiennent pas compte d’une nouvelle donne : c’est l’Iran qui via ses allié à des frontières communes avec Israël, alliés capables d’imposer militaire et non pas l’inverse…

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SOURCE: FRENCH PRESS TV