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Pétroliers iraniens traversent le canal de Suez : et si la marine égyptienne "trahissait" Israël?

Les sites Tamar, Léviathan et les raffineries d'Ashkelon ciblés en par la Résistance palestinienne(capture d'écran)

Cette vidéo publiée du sommet régional de Bagdad dont la liste des convives a frappé plus d’un d’abord par l’absence criante du président Assad, champion de la lutte contre le terrorisme volontairement boudé à l’instigation de Paris, puis par la présence toute autant criante d’un Emmanuel Macron venu promettre « aux jeunes du Moyen-Orient en général et aux jeunes Irakiens en particulier un avenir radieux », « puisque l’armée française ne quittera pas l’Irak même si l’US Army le ferait un jour », un jour qui risque ne pas être trop loin, puisque la chasse aux troupes d’occupation US tend à dépasser les frontières de l’Irak pour viser non plus seulement  Aïn al Asad, Balad , Victory Camp ou Harir mais encore les bases US au Koweït, et bien cette vidéo comporte une scène inouïe qui intrigue depuis quelques heures les analystes de bord : un haut diplomate iranien en l’occurrence, nouveau ministre des A.E.,  Amir-Abdollahian discutant avec application avec le président égyptien, Sissi.

Mais de quoi les deux parties pourraient bien s’être entretenus, alors même que les liens Téhéran-Le Caire largement impactés par l’alliance Egypte/USA/Israël peinent à être remis sur les rails et à trouver le poids et la direction qu’ils méritent ? Peut-être du Canal de Suez et du passage imminent de trois pétroliers iraniens qui chargés de fioul et d’essence font  route en ce moment même en direction de Beyrouth, comme en a fait l’annonce et par trois reprises le secrétaire général du Hezbollah depuis 19 août.

La chaîne libanaise LBC affirme en effet ce matin avoir des informations comme quoi les trois pétroliers, que traquent toutes les sociétés satellites et radars américano-sionistes actives dans la région, se trouveraient à quelques pâtés du stratégique canal égyptien que Le Caire n’a d’ailleurs jamais bloqué sur une quelconque cargaison pétrolière de l’Iran, même au plus fort des sanctions anti-Iran qui sous Trump, se sont même illustrées par l’attaque commando britannique contre le tanker Grace 1 à Gibraltar.

Et bien cette « sympathie »  qui renverrait probablement au respect qu’alimentent les deux nations iranienne et égyptienne l’une envers l’autre, mais aussi au soutien patent de l’Egypte à l’Etat et l’armée syriens, ou encore à sa compréhension de plus en plus large à l’adresse de la Résistance palestinienne, et ce, parce que la normalisation avec Israël n’a eu aucun impact positif de quelle que manière que ce soit sur l’Egypte, si ce n’est le fait de laisser les coudés franches à Tel-Aviv et au Mossad pour qu’ils implantent Daech au Sinaï, et qu’ils y fassent saigner périodiquement l’armée égyptienne, ou qu’ils cherchent par Ethiopie interposée à priver deux tiers de l’Egypte des ressources hydrauliques du Nil et on en passe... a d’ailleurs valu au Caire l’un des plus curieux « tir ami » de ces dernières années signé US/Israël à savoir l’affaire de l’Ever Given, Ce super cargo qui a bloqué pendant sept jours le canal de Suez, quitte à infliger des milliards de dollars de pertes à l’économies égyptienne alors mêmes que les alliés arabes et occidentaux du Caire lui refusaient la moindre assistance et que même les Sionistes tout comme Russes et Américains proposaient des voies alternatives pour faire remplacer cette voie stratégique.

Aussi et en toute logique, tout porterait à croire que le canal de Suez ne serait pas d’ici les heures à venir le théâtre d’une tentative US/Israël à attaquer les trois pétroliers que Nasrallah a décrétés comme étant désormais «  une partie du territoire libanais » et partant, « dignes d’être vengés ». Même si l’ambassadrice US à Beyrouth Shea, a très sournoisement et parfaitement en connaissance de la nature des liens Egypte-Résistance a tenté, aussitôt après la tempête provoquée par l’annonce du départ du premier pétrolier iranien par Nasrallah d’inclure le « facteur Egypte » dans l’équation et de le faire en sorte que Le Caire soit placé dans le camp opposé à l’axe de la Résistance.

Ce flux du gaz égyptien que l’Américaine dit vouloir ramener au Liban, remplir les générateurs et les réservoirs vides du pays, c’est l’Amérique elle-même, son Congrès et ses législateurs sanctionneurs qui l’ont bloquée, et ce, dans le stricte objectif de préserver les intérêts d’Israël, sinon ce gaz qui transite aussi vers la Syrie pour atteindre les raffineries de Homs, et qui, hélas, va même jusque dans l’entité pour chauffer les colons criminels aurait pu atteindre depuis longtemps le pays du Cèdre. C’est un peu comme les accords d’Abraham qui prévoient noir sur blanc la suppression pure et simple du canal de Suez, à la faveur de cette voie à la fois énergétique et commerciale à établir entre les Emirats et l’entité sioniste, double voie que la Résistance palestinienne en a fait voler en mille éclat l’ébauche en cette mars 2021 quand elle a tiré 4000 missiles contre Israël et dont une grosse part, a visé Ashkelon, Eilat, Tamar et Léviathan, soit tous ces sites par quoi Israël voulait énergétiquement et commercialement liquider l’Egypte.

Or Sissi n’est pas né de la dernière pluie et il comprend parfaitement évaluer à sa juste mesure cette bataille acharnée de la Résistance contre l’axe US/Israël qui n’en déplaise à l’Arabie des Salmane va dans l’intérêt de tous les Etats nations de la région. Dans les jours et les heures à venir, il est donc fort possible que la Méditerranée orientale soit la scène d’un méga clash, vu que la bataille navale US-Israël /Résistance a commencé en 2019, entre dans sa sprinte finale en reliant le golfe Persique à la Méditerranée et surtout à Beyrouth via un corridor maritime énergétique qui, toute raison garder, ne tarderait pas à prendre un aspect commercial puis et peut-être en même temps un aspect militaire.

Cela veut dire très clairement que cet arsenal militaire du Hezbollah contre quoi ne cesse depuis trois ans de comploter le duo US/Israël sans pour autant arriver à sa fin, pourrait être fourni par la voie maritime, plus sûre, inaccessible aux F 16, aux F15, aux F-18 israélo-américains. Ce n’est guère une perspective tolérable pour un Empire finissant qui en est désormais à jouer quitte ou double même au prix d’un scandale aussi monumental que la débandade US en Afghanistan. Surtout que si ces bateaux arrivent à bon port, cela ne signifie pas seulement que l’Iran aide le Hezbollah, mais encore que l’axe de la Résistance est  « maritimement « dominant dans une vaste contrée qui part du golfe Persique pour la Méditerranée en passant par le mer Rouge, la mer d’Oman et l’océan Indien.

Or si les bâtiments iraniens sont visés, la riposte ne tardera pas et elle serait à plus forte raison de la même nature que le coup, à savoir « énergétique ». Ceci veut dire que les missiles antinavires, les sous-marins et les commandos du Hezbollah tout comme cette partie encore inconnue des armements navals de la Résistance qui pourraient inclure évidemment des drones à sens unique et bien d’autres choses, viseront Tamar et Léviathan qui pour le grand bonheur du Hezbollah ne se trouve qu’à 35 kilomètres du sud du Liban. Et quelle sera la réaction égyptienne ? La neutralité ou la complicité ?

Certaines voix optimistes aimeraient voir Sissi et son armée sortir de l’apathie, et faire là une petite démonstration de force anti-Israël ne serait-ce que pour rappeler à qui appartient le Moyen-Orient, une peur comme au mois de mai quad la presse israélienne, totalement choquée par la précision des tirs de missiles visant le Néguev, et ses bases militaires, en était arrivée à la conclusion suivante : «  l’armée égyptienne nous a vendue ».

En 2015  DEBKAfile, site lié au renseignement de l’armée sioniste écrivait :

 « La suprématie navale d'Israël est presque perdue. L'Egypte a reçu la première cargaison de deux porte-hélicoptères Mistral de fabrication française, et la seconde arrivera dans les deux prochains mois ; Chacun de ces navires peut transporter 46 hélicoptères d'attaque ; la Russie a également envoyé son porte-avions en Méditerranée avec une flotte de navires de guerre, de bateaux et de sous-marins nucléaire. Il faut agir car l’Egypte peut un jour devenir un ennemi …  La petite et vieille flotte d'Israël n'est pas prête à se battre dans des guerres asymétriques contre les menaces existantes de groupes tels que le Hamas et le Hezbollah…et pour remplir ses missions que la protection des navires marchands à destination israéliens, la défense des plates-formes de forage, des gazoducs et des câbles optiques marins, ainsi que la poursuite du siège de Gaza… Elle le pourrait encore moins si jamais l’Egypte se mettait à collaborer avec Gaza…"

Avouons que c’était à l'époque bien prémonitoire que de croire les Égyptiens changer une bonne fois pour toute de camp et se ranger dans le camp auquel ils appartiennent naturellement … Certes Al-Mayadeen a démenti il y quelques jours la visite du chef du renseignement égyptien au Liban et sa rencontre avec les plus hautes autorités du Hezbollah mais on aimerait pouvoir très bientôt démentir Al-Mayadeen...

Cette nuit l'entité sioniste s'est livrée à des frappes contre Gaza avec en ligne de mire la base du Hamas, Salaheddine: Selon des sources palestiniens, les Sionistes y ont envoyé d'abord un drone puis 4 missiles Standoff et en dernier lieu des hélico dans le nord ouest de Gaza.. Mais sans trop y croire... Depuis que Gaza a décrété le début de la "grande Colère", au sol comme dans le ciel, tout échappe à son contrôle. Samedi soir, les Palestiniens se sont rassemblés près de la frontière avec l'entité, en incendiant les pneus, en lançant des cocktails Molotov et des ballons incendiaires et en détruisant des files barbelé... Les images sont prémonitoires, bientôt l'entité ne saura plus rien contrôler non plus en mer. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV