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J moins quelques jours du clash : à quoi ressemblera la première scène de guerre navale Israël/Hezbollah?

Un Sa'ar israélien frappé en 2006(Caption)

Dimanche 22 août, peu avant que le Secrétaire général du Hezbollah ne jette une deuxième pavé dans la marre US-Israël en annonçant non seulement le départ imminent d’un second pétrolier iranien chargé d’essence en direction de Beyrouth, mais encore la « parfaite disponibilité » des « sociétés pétrolières iraniennes », toutes liées au CGRI, à s’implanter sans peur ni crainte aucune, en zone gazière offshore libanaise pour en extraire, dans le cadre des accords gagnant-gagnant, la richesse pétrogazière, y compris dans ce fameux « bloc 9 » sur quoi les USA et leurs alliés golfiens ont tout misé pour déclencher un début de normalisation Israël-Liban et partant, un désarmement du Hezbollah, annonce qui a eu l’effet d’une « bombe nucléaire » au point de pousser le chef du renseignement égyptien à atterrir en urgence au Liban et aller droit frapper à la porte du Hezbollah pour lui demander d’arrêter en échange des « concessions US », sa folle dynamique anti sanctions US qui à n’en pas douter, fera un cas d’école, puis que « le pétrole iranien injecté au Liban via la Syrie », cela veut dire faire d’une pierre trois coups, et casser « César » à Damas et à Beyrouth et noyer les 5700 sanctions US anti Iran sous les flots de la Méditerranée, le gourou « normalisant » et  sioniste notoire, Doré Gold a affirmé qu’il avait diablement peur. De quoi ? De ce que la débandade américaine en Afghanistan ne se reproduise plus à Bahreïn !

Certes, c’était la première fois que le théoricien des accords d’Abraham et architecte de la coalition militaire Israël-Arabie contre l’Iran avouait en public sa crainte, lui, si sûr d’habitude, du succès de ses plans tirés sur les comètes : « D’aucuns me demandent puisque les Émirats ont normalisé avec Israël pour assister autant sur Bahreïn ? Et bien puisque Bahreïn « a des particularités qui le distinguent des autres émirats du Golfe (Persique, NDLR) et en font l’un des pays les plus importants de la région… c’est qu’il est le plus rapproché de l’Iran, le plus menacé aussi puisque l’Iran veut y créer une branche du Hezbollah… et bien je craints qu’après son retrait de l’Afghanistan les USA ne veuillent retirer leur Ve flotte de Bahreïn » !

Et Doré Gold d’ajouter : « Que Dieu nous préserve de ce retrait qui serait le troisième des troupes US après la réduction de troupes US en Irak et en Afghanistan ! … Je me demande si le Pentagone en a vu tous les aspects… puisque ce n’est pas que la question de l’Iran… la cinquième flotte sert de base aux opérations US dans la corne de l’Afrique… le départ des marines de Bahreïn est un cadeau à l’Iran et au Hezbollah… et aura de fortes répercussions sur la sécurité d’Israël…».

Doré Gold transi de peur… Pourquoi ?

Peu d’observateurs se garderaient dans le contexte qui est celui des mers de la région, de faire un lien de fait à cause entre ce nouveau déguerpissement golfien de l’US Navy, (après le retrait US des bases au Qatar, NDLR) d’une part et le front naval qui risque d’ici quelques jours de s’ouvrir en pleine Méditerranée de l’autre : car ces pétroliers iraniens que Nasrallah a promis n’être que des pétroliers éclaireurs dans le cadre d’un corridor maritime permanent à relier le golfe Persique à la Méditerranée, auront à alimenter deux pays de la Résistance, Syrie et Liban, et à mettre à l’épreuve de la réalité dans le même temps, la volonté de dégel affichée par l’Égypte en direction de la Résistance, une Égypte à qui l’axe US-Israël en a fait baver avec cet incroyable blocage du canal de Suez en avril dernier par un super tanker « Ever Given » qui vient de repasser et sans accroc le canal de Suez puisqu’après la défaite historique du mois de mai d’Israël face à Gaza, Tel-Aviv a mortellement besoin du Caire et qu’il ne peut se payer le luxe de le fâcher.

Mais la panique de Gold de voir l’extension du champ d’action navale de la Résistance à la Méditerranée depuis le golfe Persique, qui à la faveur des accords d’Abram et leur cortège d’actes de sabotage anti trafic maritime iranien, aurait dû devenir un frein pour l’Iran, pourrait aussi s’expliquer par une autre « terrifiante possibilité », celle de voir le pétrole iranien « débarquer » à Gaza. Après tout, si le blocus américain est cassé en Syrie puis au Liban, pourquoi ne le devrait-elle pas à Gaza ? Gaza, le Résistant qui souffre depuis plus de 15 ans de pires privations mais qui a prouvé de quel bois il est fait et comment il est capable de faire disparaître littéralement Israël sous les pluies de missiles.

La question est dès lors la suivante :Israël peut-il afficher l’indifférence, renoncer comme dans le cas de Mercer Street à toute attaque, dans la mesure où chaque navire iranien pourrait transporter potentiellement des « armements » et que de cette manière, Gaza serait appui non plus seulement via des canaux sous terrains mais par la voie maritime ? Reconnaissons que le dilemme est énorme pour un Israël qui comme foudroyé par l’actualité afghane, commence à prendre conscience de sa vulnérabilité, maintenant que les masques sont tombés et que le « Parrain » fait naufrage.

En avril 2013, le commandant sortant de la base des forces navales israéliennes à Haïfa, le brigadier-général Gil Aginsky, avertissait déjà que le Hezbollah prévoyait d'attaquer Israël depuis la mer et qu'il développait ses capacités dans le but d’atteindre cet objectif. Le Sioniste s’exprimait justement à l’occasion du 14e anniversaire de la guerre de  2006 : « Le Hezbollah tente d'infiltrer Israël par la mer. En effet,, le défi auquel nous sommes confrontés est double: il provient de la mer et de sous la mer. Sur l'eau, nous savons comment gérer n'importe quel scénario, y compris des scénarios très compliqués. Mais en ce qui concerne les attaques sous-marines, le pays est en train de s'armer pour faire face à cette nouvelle menace. »

Puis le général de lister « les cibles potentielles » du Hezbollah en cas de guerre : « Israël cherche avant tout à protéger les plates-formes gazières du pays… et c’est pour cela que l'armée israélienne a élargi sa flotte en faisant l’acquisition de nouveaux sous-marins et de navires de guerre Sa'ar 6. »

Huit ans plus tard à savoir en cet août 2021, et alors même que tous les indices plaident en faveur d’une riposte immédiate du Hezbollah contre le moindre ciblage des deux pétroliers iraniens en partance pour Beyrouth, Israël s’est-il « immunisé » ?

Le 20 août Arab24 a fait état d’une curieuse explosion à la base des commandos marins sionistes soit la fameuse Shayetet-13 à Atlit. Cette explosion aurait eu lieu à bord d’un navire de guerre visiblement un Sa’ar 6, donc le meilleur qui se trouve dans l’arsenal naval d’Israël  alors que le bâtiment était accosté et que les commandos se trouvaient à bord : l’un d’entre eux « aurait été blessé », et à fortiori tué puisque par principe un militaire israélien ne meurt jamais (!).  Quelques heures plus tard cette « curieuse » explosion a précédé une autre, cette fois produite au cœur de l’une des complexes pétrochimiques les plus importants du port.

Décidément en termes de préparation pour faire face aux « opérations d’infiltration du Hezbollah », la marine israélienne n’a pas trop avancé par rapport à 2013. Car deux explosions à intervalle de quelques heures, une première visant les forces de Shayetet-13 et leur corvette Sa’ar doté de tout ce qu’il faut à savoir d'un canon principal Oto Melara de 76 mm, de deux stations d'armes Typhoon, de 32 cellules de lancement vertical pour les missiles sol-air Barak-8, de 20 cellules pour le système de défense ponctuelle C-Dôme, de 16 missiles anti-navires (probablement Gabriel 5 et puis de radar EL/M-2248 MF-STAR AESA et deux lanceurs de torpilles de 324 mm (12,8 pouces) et tout cela avec un hangar et une plate-forme pouvant accueillir un hélicoptère de type SH-60 de classe moyenne, et une seconde, visant la raffinerie pétrochimique de Haïfa, cela veut dire que les « inflitreurs » sont nettement en avance par rapport aux israéliens. Des « infiltreurs » qui auraient pu, pourquoi pas avoir des liens avec les assaillants de Mercer Street et agir comme eux, en utilisant des « Shahed-136 ».

Mais ce n’est pas tout : cette première scène de combat navale qui hante ces jours l’esprit de Doré Gold pourrait ne pas en rester là et servir au Hezbollah d’occasion pour porter au grand jour et ce grand est marqué par les convoitises gazières US-OTAN en Méditerranée, les capacités sous marines de la Résistance libanaise : certains experts militaires estiment que les forces du Hezbollah comptent de petits sous-marins d'une ou deux personnes dans leur stocks.

Leur mission ? Effectuer des opérations de reconnaissance, de marquage laser pour guider des missiles à guidage laser, de pose de mines collantes dans les coques de navires et d'emport de torpille anti-navire ou de réalisation d'opérations kamikaze. De toute évidence, la dissimulation des sous-marins est un avantage opérationnel important qui saura donner à la force qui l'utilise, quitte à autoriser de mener des opérations dans un espace où les forces de surface sont vulnérables à l'armée de l'air ennemie. Ce serait la façon du Hezbollah d’équilibrer les forces et causer des pertes, ce qui réduirait la pression sur les autres forces internes.

Et à quoi ressembleraient ces autres forces internes ?
Doré Gold devrait le soupçonner : Le Hezbollah possède des systèmes de missiles anti navires de petite et moyenne portée, qui couvrent des distances particulièrement dangereuses pour les navires israéliens et ce, bien au-delà de la portée des engins du Hezbollah en 2006. Une grande mobilité au combat ainsi qu'une furtivité complète ont depuis toujours été des principes phares de tout combat de la Résistance. Par conséquent, les systèmes de missiles du Hezbollah devraient être de type tout mobile, avec une fonction indépendante dans la détection initiale, l'engagement et le guidage des missiles, et qu'ils aient même des missiles à guidage automatique. Et puisque, les unités de missiles anti-surface des combattants auront très probablement la possibilité de partager des informations avant le lancement, le feu sera nourri et éclair d’autant plus que le littoral libanais est long d'environ 230 km et que ces zones ont une couverture naturelle variée et des collines vertes, soit une aubaine en terme de dissimulation et de camouflage.

Ce sera rudement difficile pour l’artillerie ou l’armée de l’air sioniste de localiser des points de tirs surtout que la Méditerranée sera trop chaude... entre les sous marins du Hezbollah d’une part et ses vedettes rapides de l’autre… Combien de Sa’ar seront coulés ?... En 2006 ce fut un seul… et en 2021 ?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV