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"Le Hezbollah veut entraîner Israël dans une guerre navale, à sa propre porte et il est capable de mettre au pas Israël"( experts israéliens)

Un destroyer US traqué par des vedettes rapides du CGRI. La scène se répétera-t-elle en Méditerranée?(Capture d'écran)

Depuis que l’axe de la Résistance s’est mis à défier la supposée toute puissance aérienne US/Cie au Moyen-Orient, rien que pour rendre définitivement caduc le concept d’une victoire militaire arrachée au sol, à coup de bombes et qu’il a commencé à s’y appliquer, d’abord au Yémen où les missiles sol-sol, secondés plus tard par les drones solitaires puis en essaim ont réussi à couper à des dizaines de  fois le flux de ce pour quoi l’Amérique ne lâche pas la région et  fait tout pour en saper les États- nations, à savoir le pétrole, et que cette guerre s’est étendue en Irak où le ciblage des convois logistiques américains, ou encore des bases aériennes US, avec leurs centaines d’avions de chasses, de drones, leurs batteries de DCA stationnés  est devenu le passe-temps favorite de la Résistance, il y a une scène de guerre que les Anti Empire du monde n’ont pas encore eu l’occasion de visionner pour en tirer la leçon qui s’impose. 

Certes la spectaculaire opération « Epée de Qods », déclenchée au mois de mai et de façon parfaitement éclair contre un axe US/Israël qui croyait encore à la « fiabilité » de son Armée de l’air et à une possible victoire  face au couple missile-drone de la Résistance, a incarné un peu ce concept mais avouons que le compte n’y est pas encore : Il s’agit ni plus ni moins du  concept « multifront » que l’entité israélienne, paniquée,  met à toutes les sauces pour décrire ce jour J où le Hezbollah, la Syrie et Gaza suivis par l’Iran, et Ansarallah se mettent ensemble à « tirer ». 

En mai, les 11 jours de pilonnage balistique anti Israël ont été marqués par cinq salves de 3 à 5 roquettes tirés depuis le sud du Liban contre le Nord d’Israël , laissant entrevoir au camp d’en face que le « multi frontisme »  n’est pas une théorie. Plus récemment, ces roquettes palestiniennes du Liban se sont abattues sur Kiryat Shmona presque 24 heures avant que le Hezbollah cible cette même localité et ne le revendique en représailles à ce méga faux pas que fut le bombardement le 5 aout du sud du Liban. A quoi s’exerce l’axe de la Résistance ? Visiblement à ce que l’un des hauts commandants de l’Armée de l’air iranienne, le général Khajeh Fard a décrit pas plus tard que ce 23 août en ces termes : « Notre stratégie en mer, dans l’air et au sol consiste à conduire des guerres en réseau ; à combiner drones et avion, tout ceci avec bâtiment de guerre »

Plus d’un analyste au fait de ‘actualité moyen-orientale verrait à travers cette géniale idée la concrétisation de ce que  les Yankee ont toujours cherché à faire à travers diverses « coalitions » sans jamais pour autant réussir à savoir network centric warfare , cette une manière de conduire des opérations militaires en exploitant les capacités des systèmes d'informations et des réseaux disponibles et en reliant entre elles les différentes armées (terremarineair) ainsi que les armées des alliés, de récupérer des informations grâce à des drones et satellites, et de les diffuser en temps réel aux unités afin de frapper plus « vite » et plus « précisément ».

L’idée est travaillée et retravaillée d’ailleurs depuis fin 2020, date à laquelle le Parlement iranien a voté en première lecture un « pacte de défense » commun inter Résistance et l’Epée de Qods en a été une première manifestation. Le 29 juillet 2021 le « multi frontisme » des combats de la Résistance contre l’axe US/Israël a gagné en ampleur, quand le Mercer Street israélien a été mortellement visé en mer d’Oman lors d’une opération navale qui ripostait un raid aérien israélien, celui du 22 juillet contre Qusseir à Homs. Du coup, le champ de la bataille a pris un aspect aéronaval comme pour préparer un « événement » à venir.

Le 16 août , alors que l’Irak, l’Iran, le Yémen, et la Syrie  célébraient l’Achoura, cet événement fut annoncé  par l’un des stratèges les plus fin de l’axe de la Résistance, Nasrallah : Plus de deux ans de guerre économiques, de blocus sans piété US/Israël/Riyad contre un Liban, frappé de plein fouet le 4 aout 2020 par une attaque aérienne frontale à l’effet d’y préparer une invasion militaire et un désarmement du Hezbollah allait être brisé par les pétroliers iraniens chargés de fiole et d’essence qui ont déjà quitté l’Iran pour la capitale libanaise. Que ces pétroliers iraniens déchargent leur cargaison, dans le port de Beyrouth ou le port de Sidon au sud, ou qu’ils le fassent à Baniyas en Syrie avant d’envoyer le convoi à bord des camions au Liban ou qu’ils empruntent le canal de Suez (au bout de huit jours), ou  Ras al-Rajaa al-Salih, cela revient au même, ils font désormais partie du territoire libanais. Le résultat ? la bataille jusqu’ici aérienne US-Israël/Résistance atteint droit la Méditerranée orientale, la porte « navale » d’Israël, cette mer de qui dépend à 85% la survie de l’entité et où celle-ci  tout comme son parrain américain et sa marraine britannique, a tout, absolument tout à perdre : non seulement la bataille à venir, mais encore ses rêves de « grandeur énergétique », ses marges de « sabotage anti Résistance » et ainsi de suite.

Et dire que la mer est l'endroit idéal pour appliquer ce concept de Network centric warefare ( BOA) , quand on fait partie de la Résistance comme le Hezbollah et qu’on a la Syrie et Gaza à ses côtés, Ansarallah en Mer Rouge tout près d’Eilat, et qu’il compte sur l’Iran dont la flotte 77e  composée du destroyer Sahand et du navire logistique Makran et qui se trouvait à tout hasard en mission de haute mer en Atlantique, en mer de Manche, puis dans le golfe de Finlande n’est toujours pas rentré au bercail.

Et si Israël/ US/OTAN se mettent à frapper les fameux pétroliers, quelle serait à réaction du Hezbollah ? Le tir de missile tactique contre Haïfa, ou Léviathan ? La frappe aux drones contre les bases militaires en Galilée ? L’opération anti Alit, ce QG des forces commandos marines  d’Israël non loin de Haïfa qui se trouve sous le choix après une toute récente explosion à bord d’un navire de guerre israélien avec en aval un commando tué ? Décidément, le Hezbollah n’a que l’embarras du choix si l'on n y ajoute aussi ses missiles antinavires Yakhont ou Noor ou encore ses capacités insoupçonnées sous-marines. Mais il y a pire : le pire est que Eilat, Haïfa, Ashkelon soient visés en même temps, alternativement ou simultanément par Ansrallah, Hezbollah et Gaza tout comme la mer Morte qui vient d’être ciblée à tout hasard ce vendredi par un missile « syrien » ayant percé le ciel de la Jordanie avant celui d’Israël.

L’analyste israélien Yoni Ben Menachem voit carrément la scène, lui qui avertit que le Hezbollah riposterait fermement si jamais Israël prendrait pour cible les navires iraniens transportant du carburant vers le Liban.  « Le  Hezbollah étend sa règle d’engagement au cœur de la Méditerranée, c’est un piège dix fois plus abyssal que celui de l’anneau balistique qui entoure Israël du Nord au Sud, du Liban au Gaza ! Et savez-vous pourquoi ? Et bien parce qu’en mer « une guerre multifront » est plus facile à mener » et là nos F-16, nos F-15 et nos F-35 ne pourront rien. » Pourquoi ? Et bien puisque l’arsenal de la Résistance compte des combinaisons réduites Armée de l’air-marine asymétrique. Comment ?

Au fait, l’idée d’équiper les navires à grande vitesse de drones de combat et de suicide a été celle du commandant en chef du CGRI proposée il y a deux ans et réalisée en 2020 : imaginons une vedette rapide « libanaise » équipée de Mohajer-6. Le M-6 est le dernier membre de la famille des drones "Mohajer" , un drone de combat-reconnaissance d'une portée opérationnelle de 2 000 km qui  offre la possibilité d'effectuer des missions de reconnaissance, de surveillance et de combat avec un large rayon opérationnel et une endurance importante afin qu'ils puissent effectuer des opérations de surveillance, de reconnaissance et de destruction.

Le drone utilise des bombes intelligentes et des bombes ponctuelles verticales, équipées de moteurs de recherche optiques et thermiques de deux types, et l’appareil  peut transporter 4 bombes verticales sous ses ailes. Il utilise aussi un système optique avancé pour voler de jour comme de nuit et dans des conditions météorologiques défavorables. Les autres caractéristiques de ce drone incluent son atterrissage et son décollage en bandes courtes. IL utilise un moteur 4 temps refroidi par eau et son vol effectue dans les conditions changeantes de la mer en marée et justement les marées augmentent la puissance de son moteur. De plus, le M-6 est équipé de bombes intelligentes et de bombes ponctuelles verticales, ce qui est une bonne option pour détruire le pont de commandement des navires ennemis ;  La portée de 2 000 kilomètres de l'UAV est également très appropriée pour couvrir une bonne partie de la Méditerranée.

Equiper les bateaux à grande vitesse, munis déjà de missiles de croisière antinavires de drones suicides, pourrait en augmenter la capacité de combat. Certes ils serviraient pas à faire couler les bâtiments de guerre mais à aveugler leur DCA. C’est le rôle qu’ont accompli les roquettes de Gaza en mai, quand ils  saturaient les radars de Dôme de fer pour que les missiles tactique Qassem, A-20, et Ayyash 250 frappent…. Le Network Warfare Centric est aussi cela. " Après que le Hezbollah a renforcé et imposé sa règle d'engagement au sol et plus précisément dans le sud-Liban, où en réponse à sa dernière attaque aux roquettes, l'armée de l'air israélienne n'a osé répondre, le voici tenté par en faire autant en mer. Or la mer c'est le ventre mou d'Israël comme l'a bien prouvé l'affaire de Mercer Street. Devront nous jouer le jeu et risquer les conséquences d'une attaque contre les pétroliers iraniens? Je suis pas sûr. » ! note Yoni Ben-Menahem ...

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SOURCE: FRENCH PRESS TV