La mise en garde est de taille au seuil d'un sommet Poutine-Biden où les parties annexes font monter les enchères; et qui dit "annexe" dit le Sultan Erdogan : après avoir placé les terroristes, en ordre de bataille à Idlib, à Hama et à Alep, facilité la rencontre du gourou-chef de Hayat Tahrir al-Cham, al Julani avec le chef du MI6, façon de rameuter les troupes à l'effet de faire enlier la Russie face aux troupes US/OTAN, puis provoqué la mort de militaires russes en pleine patrouille conjointe avec l'armée turque toujours dans le nord de la Syrie, et même étendre son action miliaire malsaine au nord de l'Irak sous prétexte à avoir à chasser le PKK , et tout ceci sur fond d'alléchants contrats de vente de Bayraktar à l'Ukraine avec de temps à autre quelques piques anti-russes dans le Haut-Karabakh, le président Erdogan qui se prépare avec anxiété à rencontrer Biden à Genève dans l'espoir de pouvoir effacer de la mémoire du vieux président ses idylles avec Trump et s'assurer que l'équipe démocrate ne penserait plus jamais comme en 2016 à un coup d'Etat anti-Erdogan, ce dernier vient par Al-Jazeera interposé de publier une tribune sur le site d'Al-Jazeera se revendiquant très clairement du camp atlantiste : l'OTAN est une nécessité pour la sécurité de la Turquie...il lui faut une stratégie claire permettant de venir en aide de chacun de ses membres, le cas échéant ".
Et l'observateur averti aura tort de croire que l'auteur pense à ses vrai-faux querelles avec la France, la Grèce ou Chypre, tous membres de l'OTAN et placé sous commandement US. Le conseiller pour la sécurité de Biden, Jake Sullivan a eu d'ailleurs son homologue turc dimanche soir au téléphone pour bien cadrer la mission que le Sultan aura à accomplir dans les prochaine semaine: "S'activer en Afghanistan" avec en toile de fond "la prise du contrôle de l'aéroport", ce qui lui permettra évidemment de faciliter le transit des terroristes daechistes et Cie, en territoire afghan, et ce après le retrait US, c'est à dire non loin des frontières russes et chinoises et iraniennes. Interrogé par la presse, Sullivan n'est pas allé par quatre chemins pour souligner que Biden parlera aussi de la Chine et de la Russie avec Erdogan. Mais là encore ce sera une erreur que de croire que l'affaire des S-400 ou du commerce avec la Chine occupera l'ordre des discussions. Erdogan et ses Bayraktar plus son "Armée de Turan", composés de salafistes extrémistes devront activer les plaques tectoniques étho-confessionnelles en Russie et en Chine si le Sultan veut avoir la grâce "bideniste". Et bien tout ceci a poussé le président russe à lancer une méga mise en garde que devrait bien comprendre la Turquie.
Cette semaine, l'aviation syrienne et russe ont liquidé sous les yeux du "Sultan" et de ses confrères américains et britanniques et français, six des gros bonnets de HTC sous les coupes de leurs bombes dont et surtout le porte-parole de l’organisation terroriste et son arraché de presse très connus des médias transatlantiques. Mais il semblerait que la leçon est bien loin de suffire à apaiser les ardeurs d'un président turc à qui tout ce qui importe en ce moment même de tirer du mieux qu'il peut son épingle d'opportuniste en chef du jeu.
Hmeymim Air Base in Latakia on 21 Jan 2021 https://t.co/gxblNoE7pv Mig-29, Su-24, Su-34 + Su-35 and A-50, IL-20/22 + IL-76 on the western apron pic.twitter.com/Cjf22JYzJm
— Samir (@obretix) January 24, 2021
Après tout, la modernisation des infrastructures de la base aérienne militaire russe Hmeimim, située dans la province syrienne de Lattaquié, la Russie compte les mettre à profit et prouver qu'elle est capable d'y déployer quelques heures ses bombardiers à longue portée en Syrie et lancer des frappes précises sur les repaires des terroristes et des mercenaires affiliés au gouvernement turc. « Les frappes de trois bombardiers Tu-22M3 suffiront à éliminer plusieurs milliers de terroristes en une seule sortie », soulignent certains experts cités par Avia.pro. qui estiment qu'il est peu probable que la Turquie ose intervenir dans le conflit, sachant très bien qu'un conflit avec la Russie peut entraîner de lourdes pertes dans les rangs de l'armée turque.
Depuis que la Russie a engagé des forces en Syrie afin de soutenir l’armée syrienne, des bombardiers stratégiques Tu-22 « Backfire » ont eu l’occasion d’effectuer plusieurs dizaines de raids aériens contre les groupes terroristes. Cela étant, en juillet 2020, les autorités syriennes ont donné leur accord pour une extension de la base de Hmeimim, 8 hectares de terrain ayant été cédés à la Russie. Moins d’un an plus tard, le 25 mai, le ministère russe de la Défense a confirmé l’envoi de trois Tu-22M3 « Backfire » à Hmeimim, signe que Hmeimim est presque désormais un pendant d'Incirlik, cette base de l'OTAN située en Turquie et dotée comme chacun sait des missiles à tête nucléaire.
Les médias russes dont le site web russe RusVesna.SU, ont publié ces derniers jours de solides documents prouvant comment les membres des organisations blacklistées par la Russie bénéficient du soutien direct de la Turquie et se préparent à lancer une nouvelle attaque d’envergure contre l'armée syrienne sur deux fronts différents à Idlib. « Les terroristes affiliés à Hayat Tahrir al-Cham (HTC) prévoient d’attaquer les positions de l’armée syrienne, situées dans le nord-ouest de Hama et le nord de Lattaquié », a-t-on appris de la même source.
At least 33 Turkish soldiers killed in air raid by Syrian government forces on Idlib https://t.co/TYlF3gwm3L pic.twitter.com/ZLLAhdvJmu
— Al Jazeera English (@AJEnglish) February 28, 2020
Personne n 'est dupe : la Russie se préparent à une attaque frontale après près de trois ans de "patience stratégique" envers le Sultan. Mais à y regarder de près, ml'action russe pourrait très rapidement dépasser le seul cadre de la Turquie, voire même de l'OTAN pour toucher droit les Américains.
Selon les médias iraniens, la Douma russe s'apprête à finaliser un accord signé en mai 2020 qui stipule la création un "système intégré des forces militaires ' qui incluraient tous les Etats membre de la communauté des Etats indépendants. C'est un accord qui vise à "consolider la direction des opérations conjointes et ce, à la lumière d'une meilleure inter-connexion". C'est presque l'ex-pacte de Varsovie ravivé au moment où les tensions culminent. L'Europe semble l'avoir compris, elle, qui, selon Defense news, vient de dire "non" au déploiement des bombes nucléaires tactiques US sur son sol.... Quant à la Turquie, elle a elle aussi l'intérêt à le comprendre avant qu'il ne soit trop tard ...