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Plan militaire Syrie/Résistance en trois temps qui a assiégé l'armée turque!

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les troupes turques et leurs supplétifs syriens se rassemblent à l'entrée de la ville syrienne de Ras al-Aïn, le 12 octobre 2019. ©AFP

Un revirement s’est produit à peine une semaine après le lancement de l’attaque turque contre le Nord syrien de manière à changer fondamentalement la situation stratégique, promettant la fin de la guerre en Syrie dans un avenir proche. 

Le tableau général des opérations turques a été renversé tout de suite après la conclusion d’un accord entre les autorités kurdes et le gouvernement de Damas à l’issue d’une négociation de plusieurs heures qui s'étant déroulé à la base aérienne russe de Hmeimim visait à contenir l’agression turque dans le nord de la Syrie, a indiqué Dimitry Minin, expert auprès de Strategic Culture Foundation.

Dans le cadre de la même logique, les principales unités de l’armée syrienne, son cinquième corps mécanisé ainsi que sa septième division ont été déployés en une fraction de seconde partout dans des régions sous contrôle des Kurdes.

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Et Dimitry Minin de poursuivre : Les forces de l’armée syrienne sont entrées depuis l’ouest dans les villes stratégiques de Manbij et de Koubané. Elles ont ainsi bloqué toute voie d’acheminement de renforts depuis Idlib et Afrin aux supplétifs syriens largement soutenus par la Turquie. Quant au centre, les forces terrestres de l’armée syrienne ont traversé suite à un saut inattendu le barrage de l’Euphrate dans la ville de Tabqa et ont pris le contrôle de la ville d’Aïn Issa, ayant ainsi resserré l’étau sur forces turques à Dalan.

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Aux moyens des renforts qui lui sont parvenus à l’est de la ville de Qamishli, l’armée de terre syrienne a pratiquement repris toutes les régions de l’est, ayant humilié les forces turques sur ce front aussi.

Un simple regarde sur la carte ainsi qu'une révision sur le plan d’Ankara et ses intentions montrent la situation réelle sur le champ de bataille qui a conduit à l’échec de l’opération tonitruante de la Turquie.

Sur un territoire de 340 km prévu dans le plan d’Ankara, les forces turques n’ont réussi qu’à s’emparer de la bande d’une superficie de 80 km située entre les villes de Tal Abayd et Ras al-Aïn.

L’armée syrienne s’est donc rapprochée de l'armée turque dès les premières heures depuis l’ouest et de l’est, de la zone tampon de la Turquie. La donne est donc loin de basculer en faveur de l’armée turque.

Selon les experts militaires  le front kurdes, en totale confusion, n'aurait pas tardé à s'effondrer, s’il n'était pas le dépliement rapide de l'armée syrienne pour empêcher que l’armée turque puisse encercler les Kurdes. À vrai dire, les Turcs ne s’attendaient pas à se retrouver face à une armée régulière disposant d’une riche expérience guerrière. D’autant que la Russie avait explicitement mis en garde contre toute frappe aérienne visant l’armée de terre de la Syrie.

Ces derniers jours, le ministre turc de la Défense et son chef d’état-major ont régulièrement contacté leurs homologues russes au sujet des zones de sécurité, mais ils ont à chaque fois entendu la même chose : c'est l’armée syrienne qui est chargée de surveiller les frontières du pays. Par son excès de confiance, Ankara s’est dirigé tout seul dans une impasse qui pourrait lui coûter un échec cuisant sur tous les plans militaire, politique et économique.

En effet, Ankara a commis trois erreurs majeures. Il a eu en premier lieu tort de prendre à la légère l’accord entre les autorités kurdes et le gouvernement syrien, ayant mal calculé le potentiel de la Syrie par rapport à ses intentions immédiates. Certains rapports leur avaient faire croire que Damas profiterait des opérations de la Turquie pour atteindre Idlib et n’aurait plus le temps de réagir aux démarches turques dans les régions contrôlées par des Kurdes. Or, le président syrien a prouvé le contraire.

En deuxième lieu, la Turquie n’est parvenue à gagner le soutien d’aucun pays. Le pays a limité ses possibilités et s’est exposé à une vague de critiques internationales. Erdogan a fini par fournir de ses propres mains une légitimité internationale reconnaissant le droit de Damas de défendre les Kurdes qui depuis fort longtemps étaient privés du soutien du gouvernement syrien.

Par crainte d'une réaction hostile de l’opinion turque, Ankara s'est également trompé en cherchant à limiter au maximum le nombre de victimes dans les rangs de l'armée turque, d’où le recours au déploiement des supplétifs, ceux déjà déployés à Idlib. Pour autant, ces mercenaires syriens ont été vaincus sur tous les fronts où ils ont confronté les forces de l’armée syrienne et de la Résistance.

A l’heure actuelle, Ankara n’est plus en mesure de renforcer ses opérations. Les événements qui se sont produits jusqu’ici ne sont qu’une partie des défis auxquels est confrontée la Turquie depuis la conclusion de l’accord entre les Kurdes et le gouvernement syrien à Hmeimim.

En vertu de l’accord, les deux parties contrôlent les frontières des régions à population kurdes et lanceront une attaque conjointe visant à libérer la région d’Afrin occupée par la Turquie. Ce sont les Turcs qui à eux seuls ont favorisé le terrain pour le lancement d’une telle attaque qui ne restera pas sans effets sur la région d’Idlib, violant tous accords sur les zones de désescalades et entraînant leurs supplétifs à Afrin et à Idlib dans les opérations des forces kurdes. L’idée d’une petite guerre triomphante a visiblement plongé Ankara dans un bourbier.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV