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"Le Liban profitera de sa richesse naturelle tout en restant fidèle au principe de l'anti-normalisation" (expert)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Plate-forme flottante de production et de stockage sur le champ gazier de Karish. ©AFP

Le Liban et Israël ont signé, jeudi 27 octobre, un accord historique délimitant leur frontière maritime après des mois de négociations ardues par l’entremise des États-Unis et des Nations unies.

Hiba Morad, l’analyste politique a rédigé, mercredi 26 octobre, une synthèse basée sur des avis et opinions des analystes et politologues, notamment le professeur d’université et expert en droit international, Ali Fadlallah.

Le professeur d’université, Ali Fadlallah, a déclaré que le régime sioniste a tenté de profiter de la situation des pourparlers sur la démarcation de la frontière maritime pour briser le refus du Liban à la normalisation avec Israël en envoyant des journalistes et des hommes politiques parmi les membres de la délégation.

Il a affirmé que le Liban a sérieusement refusé d’avoir des civils dans la délégation, car il s’en tient à sa politique qui s’oppose à la normalisation avec l’ennemi occupant israélien.

« Le Liban a fermement réitéré à plusieurs reprises que seulement les militaires pourraient être qualifiés pour faire partie d'une délégation devant participer à ce qu'un ne peut vraiment pas qualifier de "pourparlers" ou "discussions" », a souligné l’analyste politique assurant qu’il s’agissait plutôt d’une sorte de traité ou d’accord et que les deux délégations ne se sont pas réunies, mais sont plutôt assises dans des salles séparées pendant que le médiateur faisait le travail. 

« Il y avait des pressions pour tenir une réunion conjointe ou publier un communiqué conjoint et cela ne s’est pas produit. Celles-ci ne peuvent pas être qualifiées de pourparlers directs, mais il s’agit plutôt d’un traité qui se déroule par l’intermédiaire d’une tierce partie qui est l’ONU, et ce n’est pas nouveau pour le Liban », a déclaré Fadlallah.

Le Liban dit qu’il cherche ses intérêts, mais ne lâchera jamais ses mandats anti-normalisation. Celles-ci étaient fondées sur trois ensembles de lois connexes : le Code pénal libanais, la loi de boycott d’Israël de 1955 et le Code de justice militaire.

L’anti-normalisation fait également partie intégrante de la culture au Liban. Dans plusieurs événements sportifs, même les joueurs jeunes et adolescents se retirent des compétitions et des tournois internationaux pour montrer une position ferme contre la normalisation avec Israël. 

Récemment, en août, la joueuse libanaise d’échecs Maggie Qassem Fawaz s’est retirée du 4e tournoi international d’Abu Dhabi après avoir été tiré au sort contre un adversaire israélien.

Toujours en février, le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a déclaré que la position du Hezbollah s’est fondée sur la non-reconnaissance d’Israël, affirmant l’opposition du Hezbollah à toute conspiration visant à normaliser, coopérer ou se coordonner avec les occupants israéliens dans le cadre des négociations de la démarcation des frontières.

Malgré les prochaines élections dans le régime d’occupation israélien, les nouvelles sur l’accord ont occupé les médias israéliens au cours des dernières semaines, reflétant les inquiétudes et le mécontentement du régime face à la situation de la démarcation de la frontière maritime. 

Dans ce droit fil, les médias israéliens ont déclaré que l’accord sur la démarcation de la frontière maritime avec le Liban prouvait la faiblesse du gouvernement de Lapid dans la protection de l’invulnérabilité d’Israël.

Se référant au pouvoir du Hezbollah, le général de l’armée israélienne Yitzhak Brick a déclaré aux médias du régime d’occupation sioniste qu’Israël avait perdu sa force militaire au cours des deux dernières décennies, exposant Tel-Aviv à diverses menaces, et l’ancien général de brigade israélien Amir Avivi a déclaré, mardi 25 octobre, que le Hezbollah avait forcé le régime d’apartheid d’Israël à se soumettre et à s’agenouiller.

En outre, l’analyste politique israélien Rafif Droker a souligné que le régime israélien aurait retardé l’accord maritime avec le Liban de 200 ans sans la puissance militaire du Hezbollah libanais.

À cet égard, Fadlallah a expliqué que la peur était clairement reflétée dans les médias israéliens, soulignant que le mouvement de résistance libanais Hezbollah devait être remercié pour ses efforts dans cette affaire.

« Le rôle de la Résistance est très essentiel. Avant de louer le négociateur, nous devrions louer l’arme qui soutient et protège le négociateur et bien sûr, c’est une valeur ou une conception internationale dans le monde des négociations tel qu’exprimé par le sociologue, historien et commentateur politique français Raymond Aron », a-t-il précisé.

Il y a suffisamment de preuves, dans les déclarations et les paroles des responsables et des journalistes israéliens, qui montrent à quel point le régime israélien prend au sérieux le Hezbollah et comprend assez bien l’ampleur de cette affaire, même si on ne peut pas faire confiance à l’ennemi qui essaie de manœuvrer de différentes manières.

Le Hezbollah établira une nouvelle équation dans la région : le pouvoir et la guerre des volontés.

« La volonté des peuples de la région se renforce, leur volonté d’extraire leurs ressources naturelles augmente, du fait que le Liban s’est défendu et a revendiqué ses droits sur ses propres eaux », a noté Fadlallah ajoutant qu’un tel exemple donne progressivement aux habitants de la région le courage de suivre l’exemple du Liban.

Les Israéliens ont des stations et des plates-formes maritimes et c’est un autre objectif stratégique dans toute guerre à venir, que ce soit avec le Liban ou la Résistance palestinienne, bien sûr le Liban n’a pas l’intention de déclencher une guerre, mais au cas où elle aurait lieu ou le régime israélien commence une guerre, alors ceux-ci seront ciblés.

De plus, le fait que d’importantes sociétés internationales ont l’intention d’extraire du pétrole du Liban est significatif, car cela permettra la relance de l’économie et l’utilisation des ressources naturelles.

« Les Israéliens ont clairement exprimé dans leurs médias qu’ils ressentent une peur et une colère stratégiques imminentes d’être brisés et de s’agenouiller, et c’est une affaire énorme », a conclu Fadlallah.

Il a fallu plus de douze ans de négociations pour parvenir à cet accord jusqu’à ce qu’il atteigne enfin l’étape finale, mais c’est exactement après que le Hezbollah libanais s’est imposé de tout son poids dans cette affaire que le régime israélien a compris le message.

 

(Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV