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Comment l'Iran a réussi en deux "mini opérations" à mettre en miettes le "réseau de drones intégré US/Israël" dans la région

L'un des deux drones marins US saisi par le CGRI dans les eaux du GP. ©Avia-pro

Est-ce un pur hasard si à peine 24 heures après une méga parade militaire signée Ansarallah où très curieusement la Chine et la Russie n’ont pas été si absentes rien qu’à travers ce premier missile balistique antinavire de fabrication yéménite appelé « Falaq-1 » inspiré du Dongfeng chinois que la Résistance yéménite a voulu à dessin afficher aux côtés de ses Robej, autre engin antinavire à longue portée, mais de conception russe et propre à frapper des navires et des sous-marins, la 83e flotte de combat iranien en mer Rouge conduite par le destroyer Jamaran chasse deux « drones de la marine US » ? Visiblement pas dans la mesure où ce « Falaq-1 » houthis peut servir, au regard de ces capacités à faire couler des navires israéliens et américains dans le détroit de Bab el-Mandeb, un scénario d’horreur dont fuient les Américains depuis 2019 dans le golfe Persique, un scénario qu’ils souhaitent pouvoir éviter par un grotesque copiage sur le modèle de combat naval asymétrique que mènent face à leurs ennemis dans les eaux de la région les forces navales irano-Résistance.

Mais commençons par le début : il y a trois jours la Ve flotte US a émis un communiqué où il prétendait que le Navire Baziar, navire du soutien du CGRI aurait lâché un Saildrone US au large de Bahreïn après s’être trouvé nez à nez avec l’USS Thunderbolt, façon de croire, une fois n’est pas la coutume, ce serait les Iraniens qui auraient fui les Américains et non pas l’inverse. Cette version parfaitement ridicule de l’histoire qui sonnait déjà faux tant elle contrastait avec toutes ces opérations de saisie qu’on connait du CGRI dans les eaux du golfe Persique et en mer d’Oman visait évidemment à cacher quelque chose : l’échec d’un méga projet inauguré en septembre 2020 lequel projet cible à chasser dans un terrain propre à la Résistance : la bataille navale asymétrique.

D’échec en échec face aux drones et aux vedettes rapides iraniennes, la Ve flotte a alors été chargée de revoir le concept d’une marine US extrêmement lourde et de l’alléger en y injectant une bonne dose de drones et de vedettes rapides. Saildrone est le fruit de trois ans d’efforts acharnés et de millions de dollars d’investissements. Ce qui fait du second incident Saildrone/marine iranienne qui s’est produit ce vendredi matin en mer Rouge une monumentale catastrophe. Et tenez bien, le destroyer iranien Jamaran en a chassé deux avant d’en publier des images sans que les navires US osent se rapprocher du lieu de la chasse ni que la Ve flotte publie le moindre communiqué.

Pourquoi ? et bien tout bonnement parce que la campagne lancée par la Ve flotte autour de Saildrone visait à rendre crédible cet article récent du WSJ qui prétend que les USA sont en quête de mettre en place au Moyen-Orient non plus une DCA intégrée anti Résistance comme au mois de juillet mais un réseau de « drones intégrés »

Dans un rapport publié, mercredi 31 août, le Wall Street Journal (WSJ) prétend que la marine américaine a cherché, en complicité avec certains pays du Moyen-Orient, dont l’Arabie saoudite et d’Israël, à construire un réseau de drones, dans le but de restreindre les forces armées iraniennes dans la région. « Il s’agit d’un projet, dont le Pentagone espère qu'il deviendrait un modèle pour les opérations à travers le monde. »

Les responsables américains ont, bien entendu, refusé de révéler le nombre de drones aériens et navals déployés par les États-Unis et leurs alliés ou de donner des détails sur où et comment ils seraient utilisés, mais ils ont prétendu que les informations étaient classifiées et que les drones leur donneraient une meilleure vue sur tout ce qui se passe dans les eaux de la région. Et Puis le WSJ d’ajouter :

«  La marine américaine annonce que d'ici l'été prochain, elle devrait disposer de 100 petits drones de surveillance - avec la participation de divers pays - qui recueilleront des informations du canal de Suez en Égypte jusqu'aux eaux iraniennes proches et les enverront à un centre de commandement à Bahreïn, le quartier général de la cinquième flotte de l'US Navy ». Et l’annonce est assortie des propos d’un capitaine Michael D. Brasseur, qui est à la tête du groupe de travail de l'US Navy chargé de construire ladite flotte de drones au Moyen-Orient, déclare : « Je pense que nous sommes vraiment au seuil d'une révolution technologique des aéronefs sans pilote. Ces drones, dont certains sont capables de flotter dans l'eau jusqu'à six mois, peuvent communiquer des images détaillées ainsi que d'autres données sensibles. Les drones actuellement testés ne sont pas armés, mais les analystes militaires s'attendent à ce que la marine américaine les arme à l'avenir, ce qui risque d’aboutir à de vives polémiques dans le monde. »

Une contre-armée de drone anti Résistance ? L’idée est évidemment séduisante sauf que l’US Navy est trop amateur pour pouvoir  donner corps : les deux Saildrone que le destroyer iranien Jamaran a interceptés ce vendredi en l’espèce d’une heure en mer Rouge, c’est à partir de là que tout a dû commencer et leur interception marque déjà la fin « trop précoce » de l’aventure.

En effet, la conception de Saildrone, la plus petite des offres de la société basée en Californie, est destinée à une plate-forme potentiellement idéale pour surveiller en permanence les zones littorales et océaniques. L’US Navy l’a conçu, car un groupe de Saildrones avec diverses caméras vidéo à mouvement complet, y compris des types capables de vision nocturne ou d'imagerie thermique, est mis en réseau ensemble et avec des liens vers d'autres navires et centres de commandement à terre, sert à la Marine US pour « détecter et suivre les menaces ou les menaces potentielles ».

Puis on dit que la reconnaissance automatisée des cibles et d'autres capacités en utilisent l'IA ou des algorithmes d'apprentissage automatique un peu comme des essaims de drones iraniens. On dit aussi que ces voiliers drones seraient également en mesure de fournir ce type de capacités sans qu'il soit nécessaire de déployer un nombre important d'actifs ou de personnel plus traditionnels ou les coûts associés à cela. Ce qui vise à réparer le défaut de l’US Navy pour mener des opérations de petits bateaux plus persistantes, y compris des missions de surveillance et de présence, dans des zones plus vastes. Avec des Saildrones, l’US Navy projetait même d'éliminer entièrement ses flottes de patrouilleurs de classe Mk VI et  Cyclone, trop coûteux, et les faire remplacer pour une somme modique de 2 500 $ par jour, ou 30 000 $ par an !

Mais ce n’est pas tout, car le projet Saildrone a aussi une dimension géostratégique.

« Navy Saildrone Explorer pourrait être un ajout précieux aux capacités du service dans le golfe d'Aqaba, qui touche Israël au nord et la péninsule égyptienne du Sinaï à l'ouest, ainsi que la Jordanie à l'est. C'est un lien important avec la mer Rouge pour Israël et la Jordanie, à la fois pour les opérations navales et la navigation commerciale, le port d'Aqaba étant la seule installation portuaire majeure de ce dernier pays, affirmait à leur sujet The Drive tout en poursuivant : Car divers types de menaces dans et autour de la mer Rouge émanant de militants houthis soutenus par l'Iran au Yémen, ainsi que de l'Iran lui-même, continuent de croître. Les Houthis ont déjà démontré leur capacité à utiliser des bateaux sans pilote chargés d'explosifs, ainsi que des drones suicides, des missiles de croisière et balistiques lancés au sol et des mines navales, pour menacer les navires de guerreles navires commerciaux et les infrastructures côtières, entre autres cibles, dans et autour de l'Arabie Saoudite voisine. Il y a eu des indications claires que les Houthis ,avec les forces iraniennes elles-mêmes, pourraient travailler à étendre la portée de ces menaces vers le nord, notamment en les ramenant à portée du sud d'Israël.

Bref le Saildrone se voulait à la fois vedette rapide et drone pour une connaissance supplémentaire de la situation maritime persistante quitte à mener des opérations dans le détroit de Beb el-Mandeb, à l'extrémité sud de la mer Rouge, et dans le détroit d'Hormuz, qui relie le golfe Persique au golfe d'Oman. Ce sont deux autres points d'étranglement hautement stratégiques dans la région où l'Iran et ses mandataires présentent "de réelles menaces". Les Américains ne manquaient pas d’air, car Saildrone achevé, ils comptaient aussi l’utiliser en mer Noire et en Pacifique : « Au-delà de cela, il semblerait très probable que le résultat de la démonstration de Saildrone pourrait avoir des implications sur la façon dont la Marine pourrait déployer ces voiliers drones ailleurs dans le monde. Si les essais dans le golfe d'Aqaba sont prometteurs, il ne serait pas difficile d'imaginer que le service s'intéresse à l'utilisation de Saildrone Explorers pour des missions similaires dans de vastes étendues du Pacifique, entre autres. »

Alors la dernière chasse du CGRI, aussi banale que veut faire croire l’US Navy ?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV