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Comment faut-il réagir pour désillusionner l'axe US/Israël en Syrie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La base illégale US à al Tanf

Tout au long du mois d'avril les différentes agences de presse occidentales ont fait état d'une supposée reconfiguration de force en Syrie qui viserait à voir les forces russes se retirer de certaines de leurs positions stratégiques dans le nord et le centre de la Syrie au profit de la Résistance dans ce qui ressemblerait à un retrait syrien de l'armée russe post guerre en Ukraine, qui ne dirait pas son nom. Evidemment aucune source indépendante n'a confirmé ces informations qui parlent d'une délimitation de l'armée russe confinée désormais à T4, à Hmeimim et à Qamichli, soit dans des localités où la Russie dispose de trois bases aériennes de taille. 

Or, cette campagne très dirigée autour d'un supposé retrait russe en faveur d'un renforcement de la présence de "l'Iran et de ses mandataires" est loin d'être anodine: alors même que fin avril a été marquée par de très violentes attaques aux missiles contre l'occupation US des champs pétroliers syriens avec en toile de fond des tirs de missiles contre al-Omar à Deir ez-Zor ou encore des attaques à l'explosif contre les convois de pétrole syrien détourné par les Yankée depuis la Syrie en direction de l'Irak, et qu'en Irak aussi, les raffineries pro Israël du clan Barzani ont subi elles aussi des explosions, le ciel syrien a été la cible des agressions.

Il y a eu d'abord ce 27 avril, une frappe israélienne contre Damas, qui s'est avérée bien sanglante et qui a coûté la vie à six soldats syriens bien que la DCA syrienne ait réussi à en déjouer une grosse partie des engins. Cette frappe qui a aussi visé les positions de la Résistance sans lui infliger des pertes a valu à l'entité une mise en garde sévère du Hezbollah dont le secrétaire général, Nasrallah a affirmé ceci : à Erbil les Iraniens ont frappé Israël pour lui faire passer un message... l'obstination israélienne à vouloir s'en prendre à la présence iranienne en Syrie pourrait s'avérer bien plus chère que ceci.. ou en d'autres termes l'Iran pourrait frapper directement Israël si les raids contre sa présence en Syrie se poursuivent". 

Ce 7 mai, soit une semaine après cette mise en garde, SANA vient de rapporter une frappe aux drones contre une localité du nord est de la Syrie à Deir ez Zor non loin du pont suspendu qui situé près des positions de la Résistance relie l'est occupé de l'Euphrate à son ouest. L'axe US/Israël croit-il qu'un redéploiement des forces russes en Syrie pour cause de l'Ukraine lui ouvrirait le ciel de la Syrie? Il semblerait que le bilan lourd des pertes syriennes ce 27 avril soit particulièrement apte à pousser le camp d'en face à commettre ce genre d'erreur de calcul.

Quelques heures avant que le drone inconnu ne frappe ce samedi un champ agricole vierge, des terroristes de Daech ont attaqué en effet une position de l'armée syrienne située juste sur la ligne de front avec la zone d'al-Tanf dans la région sud-est de la Syrie occupée par les États-Unis. Selon  le site web South Front, l'attaque a eu lieu alors que les troupes syriennes avaient tendu des embuscades contre les cellules dormantes de Daech qui se déplacent habituellement sur une zone de 55 kilomètres, une zone d'exclusion aérienne imposée par la prétendue coalition anti-Daech autour de la base américaine à al-Tanf. Les terroristes ont infligé des coups à l’armée syrienne et réussi à prendre la fuite. Selon certaines sources d’information, au moins huit militaires syriens ont été blessés dans cette attaque. Avant l'opération, des avions de combat des forces aérospatiales russes avaient pourtant  effectué une vingtaine de frappes aériennes sur des bastions de Daech, situés près de la ville de Resafa, à une soixantaine de km au sud-ouest de la ville de Raqqa et dans le désert ouest de Deir ez-Zor qui mènent à al-Tanf.

En savoir plus: Les USA ont-ils abandonné Tel-Aviv face aux missiles "iraniens" au Golan ?

A quoi riment ces deux attaques? L'axe US/Israël jugeant visiblement la position de la Russie précaire est tenté de faire ce qu'il faisait avant 2020 soit avant que la Résistance se mette à arroser les bases illégales US de missiles. Car on le sait, les cellules dormantes de Daech restent actives sur une zone de 55 kilomètres aux alentours d'al-Tanf. Soit la zone que les USA se sont taillée sur mesure, justement dans l'objectif d'y préparer leurs manœuvres de déstabilisation contre l'armée syrienne et ses alliés. La question qui se pose est donc d’emblée celle-ci: n'est-ce pas le grand temps de s'en prendre à al-Tanf?

 

Le 20 octobre 2021, un quintuple de cinq drones de la Résistance s'en est pris à la base US  avant d'y bousiller tout ce qui y servait d'appui aux raids aériens d’Israël, et cette attaque a fini par mettre hors portée al Tanf dans la campagne dite de guerre dans la guerre d'Israël contre la Syrie. N'est-ce pas d'ailleurs une nécessité maintenant que les choses commencent à envenimer sur le front ukrainien d'une part de façon à mieux justifier un clash US/Russie en Syrie et une punition en due et bonne forme d’Israël de la part de la Résistance? Une chose est sûre après les deux récents raids un contre l'armée syrienne depuis al Tanf l'autre contre Deir ez-Zor, al Tanf est en ligne de mire. 

Et que l'axe US/Israël y prenne garde. Dans une évolution majeure, le président Assad a libéré 60 détenus takfiristes, dont certains détenus dans les prisons du gouvernement depuis plus d'une décennie, et ce, dans le cadre d'une amnistie présidentielle qui couvre également les condamnations liées au terrorisme. « Une soixantaine de détenus ont été libérés depuis dimanche, provenant de diverses régions syriennes. Parmi eux, certains avaient passé au moins dix ans dans la prison pour  dont certains ont passé au moins 10 ans » dans des prisons du gouvernement connues pour le meurtre », a indiqué une organisation des droits de l'homme.

Le nouveau décret appelle à « accorder une amnistie générale pour les crimes terroristes commis par des Syriens » avant le 30 avril 2022, « à l'exception de ceux ayant entraîné la mort d'une personne », l’avocate Nora Ghazi, jugeant l’amnistie comme la plus large jamais décrétée par le président syrien. Ghazi s'attend à ce que beaucoup d'autres soient libérés "mais cela prendra du temps », a-t-elle déclaré. Or c'est une mise en liberté qui dit ce qu'elle a à dire. Après l'Ukraine, la guerre en Syrie entre elle aussi dans sa phase finale avec en filigrane, une armée syrienne et ses alliés qui meurent d'envie d'en découdre avec les Yankee et Cie. 

Et pour cette attaque à lancer, la Résistance va-t-elle encore employer les Shahed? Peut-être pas, car elle vient de dévoiler de nouveaux types d'Ababil.  Le nouveau drone Ababil-5 est une combinaison d’Ababil et de Mohajer. Un des trois drones Ababil-5, dévoilés lors de la parade militaire du 18 avril, est équipé de deux missiles Almas et un autre compte sous chaque aile, une bombe intelligente stand-off Qaem. La queue du drone est de la même forme connue H de la série Ababil-3 et Atlas, mais son avant est d’une conception plus sophistiquée que les drones de la famille Mohajer-6.

Les images témoignent de l’élargissement de l’envergure des ailes et de l’augmentation du volume de munitions transportées par le drone. Une autre caractéristique importante de ce nouveau drone est que son train d’atterrissage peut être replié à l’intérieur du fuselage, ce qui lui apporte plus de vitesse. Rien d’officiel n’a été encore divulgué sur les caractéristiques du drone Ababil-5, mais sa taille plus grande et sa puissance renforcée de port de munitions, disent qu’il dépassera le Mohajer-6, du point de vue de maintien en l’air, la hauteur de vol et le port de munitions. Et cette fois ce ne seraient pas les Russes qui informeraient le Pentagone de retirer leurs forces d'al Tanf juste avant la frappe ...                   

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SOURCE: FRENCH PRESS TV