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Iran-Chine-Russie broient les sanctions US

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Israël craint une alliance sino-iranienne

Ces dernières années, Israël se dit particulièrement inquiet du développement des relations de l’Iran avec la Russie et la Chine. Dans ce cadre, Tel-Aviv fait tout pour ternir les liens de Téhéran avec Moscou et Pékin.

Des analystes israéliens estiment que l’accord de coopération sino-iranien de 25 ans neutraliserait efficacement la pression économique américaine contre Téhéran, renforcerait sérieusement la position de négociation de Téhéran et pourrait annoncer les efforts renouvelés des Iraniens pour développer ses activités régionales.

Dans un article publié dans le journal Israel Hayom, Dan Schueftan, directeur du Centre des études sur la sécurité nationale à l’Université de Haïfa, a écrit : « Alors qu’Israël était occupé par l’imbroglio politique intérieur entourant les élections à la Knesset de la semaine dernière, une menace stratégique qui pourrait menacer l’existence même d’Israël se développait. Si l’alliance irano-chinoise atteint son plein potentiel, le Moyen-Orient pourrait à nouveau être entraîné dans une nouvelle guerre froide entre superpuissances. »

Selon lui, une aide chinoise massive à Téhéran pourrait apporter un soutien à l’Iran dans ses tentatives d’imposer son influence à la région dans le cadre d’une autre sorte de guerre froide qui se développe actuellement entre Washington et Pékin. « Un tel soutien chinois, ainsi que le ton conciliant du président américain Joe Biden, pourraient constituer le genre de menace stratégique qu’Israël n’a pas vue depuis la guerre de 1973 », a estimé Dan Schueftan.

Le ministre chinois des Affaires étrangères a signé un accord stratégique de 25 ans avec l’Iran, établi pour la première fois lors de la visite du président chinois Xi Ji Ping en Iran en 2016, visant à décupler le commerce bilatéral à 400 milliards de dollars en 10 ans.

L’accord permet également des exercices militaires conjoints et une coopération militaire à l’avenir. En outre, l’Iran est prêt à fournir à la Chine de grandes quantités de pétrole et de gaz à long terme.

L’auteur a ajouté : « Ce type d’accord sert à neutraliser efficacement la pression économique américaine, renforce sérieusement la position de négociation de l’Iran et pourrait annoncer un nouvel effort iranien vers l’hégémonie régionale. Le rythme de sa réalisation et ses caractéristiques peuvent influer aussi de manière cruciale sur les relations américano-chinoises. »

Depuis peu, les relations de la République islamique d’Iran avec la Chine et la Russie sont entrées dans une nouvelle phase. L’événement marquant est l’invitation du président russe Vladimir Poutine au président Ebrahim Raïssi pour visiter Moscou au début de 2022, en vue de signer une prolongation d’un accord de coopération de 20 ans signé le 12 mars 2001 à Moscou.

Ce nouveau partenariat intervient après la conclusion d’un Pacte stratégique de 25 ans avec la Chine dans le cadre de la politique de regard vers l’Est et vers les pays voisins. La consolidation des liens avec les alliés chinois et russe survient donc dans un climat de défiance renforcée de la République islamique d’Iran vis-à-vis de l’Occident et en période de fortes tensions persistantes avec les États-Unis.

L’intérêt de la Chine pour l’engagement économique avec l’Iran, malgré la politique de pression maximale de Donald Trump, repose sur plusieurs éléments dont l’influence de l’Iran en Asie occidentale, l’approvisionnement énergétique et la position géopolitique de l’Iran.

Les accords stratégiques de l’Iran avec la Chine et la Russie, l’un après l’autre, visent diamétralement à réduire la dépendance économique et politique vis-à-vis de l’Occident. La concession pour une période de 25 ans du port de Haïfa par le partenaire stratégique des États-Unis à la Chine en septembre dernier et la prolongation du Traité de 1971 entre l’Inde et la Russie sont d’autres exemples d’accords stratégiques qui ne sont pas du goût des Américains.

La puissance des États-Unis est en déclin, et dans un avenir proche, nous verrons le transfert du pouvoir de l’Ouest vers l’Est et le renversement de l’ordre américain. De ce fait, le journal Asharq Al-Awsat note que l’alliance entre l’Iran, la Chine et la Russie est la plus grande menace de 2022. La signature d’accord de longue durée est susceptible d’influencer le processus des pourparlers de Vienne : la partie occidentale voyant l’Iran qui évolue au niveau diplomatique aux côtés de grandes puissances, d’un autre œil.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV