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Curieux hommage de l'ambassadeur de Kiev au Hezbollah

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Hezbollah dispose de plusieurs dizaines de missiles. (Photo d'illustration)

Il y a quelque chose d'éminemment significatif dans cet hommage appuyé de l'ambassadeur ukrainien à Beyrouth au Hezbollah : l'axe US-OTAN-Israël a-t-il peur de voir la Résistance libanaise dont la nature de partenariat en Syrie avec la Russie est connue du monde entier, s'engager aux côtés des soldats russes? Évidemment la neutralité du Hezbollah annoncée très clairement par Nasrallah lors d'un récent discours est connue de tout le monde : une neutralité pleine de flèches contre l'Amérique, "principale partie à l'origine de la guerre" ; n'empêche que les propos de l'ambassadeur ukrainien renferment en soit la crainte d'une puissance militaire hezbollahi qui une fois manifestée saura très rapidement inverser la donne. La Russie en a vu mille exemples en Syrie dont l'un fut la bataille de Saraqib à Idlib ou l'unité de Radwan a repris la localité en trois heures en démantelant les terroristes du Sultan Erdogan. Mais qu'a dit ce jeudi l'ambassadeur ukrainien?

L'ambassadeur ukrainien en poste à Beyrouth a remercié la position du Secrétaire général du Hezbollah libanais face au conflit russo-ukrainien.

Jeudi, lors d'une rencontre avec Ammar al-Moussaoui, responsable des relations internationales du Hezbollah, l'ambassadeur ukrainien au Liban, Igor Ostach, a exprimé la gratitude de l'Ukraine au Hezbollah pour avoir démenti d’envoyer des combattants pour lutter aux côtés des Russes sur le front ukrainien.

« Merci pour la position annoncée par le Secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, selon laquelle il a démenti la présence de tout cadre ou expert du mouvement… combattant aux côtés de l'armée russe en Ukraine », a déclaré Ostach.

Ostach a souligné que son pays apprécie cette position, d'autant plus que Kiev connaît "les capacités de combat spéciales du Hezbollah".

Lire plus: Quel est l’impact de la guerre ukrainienne sur l'équation syrienne ?

Pour le rappel, Nasrallah, a affirmé le vendredi 18 mars que le Hezbollah n'a pas envoyé de combattants auprès des forces russes en Ukraine, démentant ainsi des informations circulant dans les médias.

« Des médias arabes ont prétendu que des combattants et experts militaires du Hezbollah sont présents en Ukraine et combattent aux côtés des forces russes », a-t-il déclaré. « Je démens ces informations totalement » a-t-il ajouté, assurant qu'"aucun partisan, militaire ni expert du Hezbollah n'est parti combattre".

Sur le même volet, Nasrallah a accusé les États-Unis d'être responsables des événements qui se déroulent en Ukraine, exhortant ceux qui font confiance aux Etats-Unis à tirer une leçon du conflit russo-ukrainien.

Nasrallah a fait ces remarques dans un discours télévisé lors d'une conférence organisée à l'occasion du 30e anniversaire de la mort en martyr de son prédécesseur, Seyyed Abbas al-Moussawi, a rapporté l'agence nationale de presse libanaise.

« Ce qui se passe entre l'Ukraine et la Russie est très dangereux », a averti Nasrallah, ajoutant que "Washington a tout fait pour faire avancer le scénario actuel".

« Les États-Unis sont responsables de ce qui se passe en Ukraine », a-t-il dit, accusant Washington de s'abstenir d'aider à trouver une solution diplomatique et de compliquer, voire dans une certaine mesure d'inciter, la confrontation russo-ukrainienne.

Nasrallah a également critiqué le double standard de l'Occident face à la crise ukrainienne.

« Ce qui se passe est une leçon pour ceux qui font confiance et comptent sur les Etats-Unis », a ajouté Nasrallah.

« Comment la communauté internationale a-t-elle réagi aux guerres contre l'Irak, l'Afghanistan, la Palestine, la Syrie et le Yémen ?, s’est-il interrogé. Et de conclure : « L'Occident garde le silence radio face à l'oppression des Etats-Unis, en Afghanistan, en particulier lorsqu’ils ont confisqué les biens de son peuple ».

Et Nasrallah a raison. Les USA approuvent le programme de prêt-bail pour l’Ukraine : la dernière fois qu’il a été utilisé fut lors de la Seconde Guerre mondiale.

Le Sénat américain a approuvé à l’unanimité un projet de loi qui permettrait au président Joe Biden d’utiliser le programme de prêt-bail pour accélérer la fourniture d’armes et d’autres biens nécessaires à l’Ukraine, a-t-on appris du site web militaire russe, Avia Pro.

Le site Web Politico rapporte que les sénateurs ont rapidement soutenu la proposition, connue sous le nom de prêt-bail. Le programme de prêt-bail, établi pendant la Seconde Guerre mondiale, était considéré comme un tournant dans le conflit, car il permettait aux États-Unis de réapprovisionner rapidement leurs alliés sans obstacles procéduraux chronophages.

Mardi, 5 avril, le département d’État a annoncé 100 millions de dollars supplémentaires pour les missiles Javelin et d’autres équipements, portant l’aide totale à la sécurité depuis l’opération russe du 24 février à 1,7 milliard de dollars. L'Ukraine veut acheter des missiles anti-navires Harpoon aux États-Unis, rapporte le journal ukrainien Dzerkalo Tyzhnia.

Selon le journal, le ministère ukrainien de la Défense a décidé d'acheter des missiles anti-navires Harpoon ainsi que des systèmes de missiles côtiers au début de 2020.

Lire aussi: Les USA comptent contrer la Russie en Afghanistan via l'Ukraine

Sur ce fond, Washington planifie de livrer à Kiev des missiles de croisière anti-navires Harpoon.

 « La situation en Ukraine est extrêmement bénéfique pour les États-Unis, car elle permet au Pentagone de conclure des contrats de plusieurs dizaines de milliards de dollars avec d'autres pays et d'exercer une pression supplémentaire sur la Russie », estiment les analystes.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV