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À quoi rime l'arrivée des Su-35 russes dans l'arsenal iranien?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Chasseur russe Su-35 ©Military Watch Magazine

Personne ne doute que le premier voyage du président iranien Raïssi hors de l’Asie qui devrait s’effectuer d’ici peu, est apte à déboucher sur un « plus que partenariat stratégique », déjà que la Russie a appuyé l’adhésion à part entière de l’Iran à l’OSC. À l’heure des grandes tensions entre la Russie et l’Occident et alors même que l’OTAN refuse de donner des garanties sécuritaires à Moscou, l’Iran sera-t-il prêt à appuyer son partenaire ? Tout pourrait commencer dans le ciel de la Syrie. Ce vendredi 31 décembre, des détails inattendus ont été révélés sur la toute dernière a provocation anti-russe d’Israël qui a eu lieu dans le ciel de Lattaquié ce 27 décembre.

Juste avant la frappe qu’Israël a lancée sur le parc à conteneur du port, un groupe de deux F-16 israéliens aurait survolé pendant près d’une heure et demie dans l’espace aérien au-dessus de la mer Méditerranée orientale, attendant l’arrivée d’un avion de transport militaire russe !, selon Avia.pro qui tient l’info des sources russes. « Lorsque le cargo militaire russe a commencé à atterrir sur la base aérienne de Hmeimim, les pilotes israéliens ont tiré de manière inattendue leurs missiles de croisière dans sa direction - pour que les chasseurs F-16 eux-mêmes soient protégés des systèmes de défense aérienne russes et syriens. Or l’avion n’était pas n’importe quel modèle.

Il s’agissait d’un IL-76, avion d’alerte aérienne avancée et de système de contrôle qui sert de stations radars à la fois que d’hélicoptères, car capable de surveiller un vaste espace aérien et servir de postes de commandement pour les opérations aériennes ou de lutte antiaérienne. Israël a-t-il cherché comme en 2018 où il a éliminé le labo de renseignement aérien de la Russie, un IL 20 sous prétexte à avoir à éliminer les convois d’armes destinés au Hezbollah à faciliter la tâche à l’OTAN en Méditerranée occidentale, où le moindre de ses agissements est repéré par la Russie ? A-t-il voulu basculer l’équation aérienne en défaveur de la Russie alors même que la Grande-Bretagne joue de plus en plus de ses F-35 B non loin des côtes syriennes et au détriment des bases russes ? L’annonce d’un haut responsable militaire de la Fédération comme quoi la Russie pourrait tout simplement déployer des missiles Zircon à Tartous et faire descendre au tréfondre de la Méditerranée les portes-avions otaniens nous poussent à répondre par affirmative. 

Avia.pro poursuit : “C’était une opération spéciale de l’armée de l’air israélienne - une technique tactique, lorsque sous le‘parapluie » de l’ennemi une tâche est exécutée. Les F-16 israéliens sont capables de rester dans leur zone maritime de responsabilité jusqu’à une heure et demie. Les chasseurs peuvent décoller à temps avant que notre avion ne survole les couloirs autorisés des routes internationales ou au-dessus des eaux neutres. Ensuite, un coup est porté ‘- a déclaré le pilote militaire honoré de la Russie, le général de division Vladimir Popov avant de poursuivre : Il y a quelques mois en Biélorussie, lorsque les contrôleurs aériens biélorusses ont poussé à atterrir un avion civil à cause des informations reçues sur la possible existence de l’explosif à bord, l’Occident a crié au scandale, mais là, que dalle. Les tentatives répétées d’Israël de prendre pour otage des avions civils et militaires passe inaperçue comme si de rien été’.

Ceci étant dit le cas IL-76 est bien plus grave que l’IL-20 de 2018, dans la mesure où à l’époque c’était Trump qui se trouvait aux commandes, sympathisant de la Russie alors qu’aujourd’hui l’Amérique de Biden se sert partout y compris au Levant de ses pions pour couper l’herbe sous les pieds du Kremlin et le pousser à s’enliser dans une guerre d’usure.

La Russie pourrait-elle fermer les yeux sur cette tentative alors que rien ne dit que cela serait la dernière fois que Tel-Aviv fait ce genre de coup de fourré ? Les stratèges russes qui continuent à empêcher la Syrie d’exercer son droit souverain à riposter à coup de missile sol-sol ou de drone tirés en guise de riposte contre Israël pourraient après tout trouver une bien meilleure riposte : ouvrir le ciel de la Méditerranée à leur puissant partenaire, l’Iran. Car en termes de ripostes ils l’ont compris très bien, l’Iran ne restera pas au stade de dissuasion et qu’il frappera quand il est frappé. À l’approche de la visite de Raissi chez Poutine, les sources russes font part d’une commande de quelque 10 milliards de dollars d’avions de chasse par l’Iran auprès des Russes. Des Su-30 comme on spéculait lors de la visite du chef d’état-major iranien en Russie en octobre ? Non, mais des Su-35, excellent avion de chasse capable de tenir tête à F-35 que les pilotes iraniens, connus pour leur habilité, leur courage et leur tactique meurent d’envie de monter.  

Le journal Nezavisimaya Gazeta basé à Moscou a écrit que l’Iran est intéressé par l’achat d’avions de combat russes modernes et de systèmes de défense aérienne. Des contrats d’achat de dizaines d’avions de combat Su-35 et de systèmes de défense aérienne russes pourraient être signés lors de la prochaine visite du président iranien Seyyed Ebrahim Raissi, à Moscou, le chef d’état-major des forces armées de la République islamique d’Iran, le général Mohammad Bagheri, a récemment déclaré que ‘Moscou et Téhéran se préparent pour un accord en vertu duquel la coopération militaire et la sécurité seront assurées dans la région de l’Asie de l’Ouest, y compris l’achat d’armes et la formation de spécialistes, les exercices militaires et la lutte contre le terrorisme’.

Selon le journal russe, la plupart des experts russes pensent que l’Iran tient à acheter à la Russie des avions militaires modernes et des équipements de défense aérienne. Le directeur du Centre d’analyse des stratégies et des technologies basé à Moscou, Ruslan Pukhov, constate que ‘l’Iran produit ses armes terrestres. La mer n’est pas sa première priorité, et la principale menace provient du ciel. Par conséquent, les Iraniens considèrent que les avions et les systèmes de défense aérienne sont importants’.

L’expert militaire russe, Yuri Liamin, confie à Nezavisimaya Gazeta que ‘la Russie pourrait vendre ses armes à l’Iran contre des exportations agricoles voire du pétrole iranien pour ainsi contourner les sanctions bancaires’. Mais à Vienne où se déroule les pourparlers pour la levée des sanctions US contre l’Iran, les Russes servent de médiateurs et il se pourrait même que les sanctions finissent par être lever avant que la grande bataille USA/Russie n’éclate en Méditerranée, et ce, pour le grand bonheur des Russes. Pourquoi ? Car une guerre au Levant entre la Russie et l’OTAN, celle-ci la perdra si la Résistance s’engage aux côtés des Russes. Voici les contours d’un méga deal qui pourrait se résumer ainsi : Israël VS OTAN. 

C’est pour cette raison que Forbes basé à New York commente avec inquiétude le contrat d’achat des Su-35 par l’Iran et ses répercussions possibles sur la donne aérienne en Méditerranée. Même l’entité sioniste s’affole et son second coup contre Lattaquié où il n’a pourtant pas osé toucher la Résistance en dit long sur ses craintes. Côté israélien, Tel-Aviv semble poursuivre plusieurs objectifs : primo les attaques sont survenues peu de temps après que l’Iran a lancé un exercice de missiles en réponse aux menaces d’Israël contre les installations nucléaires iraniennes, exercice à quoi Israël a répondu en s’en prenant au maillon faible de la Résistance, la Syrie. Par ailleurs Israël paraît être mécontent de la Russie pour au moins deux raisons : d’abord, l’invitation de Vladimir Poutine au président iranien à se rendre à Moscou, où un accord de coopération de 20 ans Iran-Russie devrait être prolongé. Ensuite, la Russie a joué, à la demande de l’administration Biden, un rôle clé dans la reprise des pourparlers sur le nucléaire iranien à Vienne. Or en vendant des Su-35, Moscou fera deux coups d’une seule pierre : l’apparition des Su-35 iraniens dans le ciel de la Méditerranée y fera dégonfler plus d’un : les F-35 B britanniques ou les F-35 Adir iront-ils jusqu’à engager le combat aérien avec un Su-35 piloté par les Résistants ? Sacrée Russie... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV