Les récents exercices militaires conjoints du CGRI font toujours couler beaucoup d’encre. En quoi ces manœuvres ont-elles été différentes des précédentes ? Quoi qu’il en soit, le monde entier a constaté qu’après les manœuvres, de hauts responsables israéliens ont montré une certaine reculade dans leur soi-disant langage martial.
Des unités des forces terrestre et maritime, et celles de la force aérospatiale du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), ainsi que des unités du Bassidj (force populaire) ont participé à l’exercice conjoint Grand Prophète-17 qui avaient lieu à partir du lundi 20 décembre pendant cinq jours sur les côtes iraniennes du golfe Persique, dans le détroit d’Hormuz ainsi que dans la zone générale des provinces de Homozgan, Bouchehr et Khouzestan (sud et sud-ouest du pays).
Les unités participantes se sont entraînées à une vaste gamme d’opérations, y compris les opérations au drone (UAV), le bombardement de cibles spécifiques, la destruction de navires ennemis avec des missiles antichars, les opérations militaires amphibies menées, une spécialité des commandos des Saberin, les opérations de destruction d’engins explosifs et les opérations d’assaut héliportées, à quoi s’ajoutent une couverture sans faille de défense aérienne de la zone où se déroulaient les manœuvres, sans oublier la destruction des cibles sur sol et en mer par le feu d’artillerie avec une performance des chars modernisés, et une utilisation inédite des munitions de proximité et le tir de missiles de croisière navals à précision.
Tout cela faisait partie des programmes prévus pendant les quatre premiers jours des exercices Grand Prophète-17. Le cinquième jour était encore plus particulier, marqué par le tir simultané de 16 missiles balistiques en direction d’une cible importante. Les 6 missiles iraniens Emad, Ghadr, Sejjil, Zelzal, Dezfoul et Zolfaqar ont frappé avec précision leur cible simulée, une réplique grandeur nature d’un centre de développement d’ADM du régime israélien. Cette performance balistique a été complétée par le tir de drones Shahed-136 par un lanceur multi-coup.
Des commandants militaires ont réitéré que les missiles balistiques utilisés dans les manœuvres ont tous atteint leurs cibles, mais ce n’est pas tout. Une autre importante évolution a également eu lieu au niveau de la conception des missiles iraniens, en rapport avec le changement de la poussée vectorielle.
Pour rappel, la poussée vectorielle est une technologie utilisée en aéronautique. Elle consiste à orienter le jet du réacteur et améliore considérablement la manœuvrabilité d’un avion à réaction indépendamment de sa vitesse. Et voici que le commandant de la force aérospatiale du CGRI, le général Hajizadeh affirme que désormais, les missiles balistiques iraniens utilisent eux aussi cette technologie, ce qui leur assure une grande puissance de manœuvrabilité, rendant la tâche trop difficile, à l’ennemi, de pouvoir les écarter.
« Frapper les missiles balistiques est en principe une opération hyper-compliquée pour les unités de DCA ; avec cette nouvelle évolution, l’on peut dire que des centaines de milliards de dollars qu’ont dépensés nos ennemis [pour renforcer leur défense antiaérienne] ne servent plus à rien », a affirmé le général Hajizadeh.
Et le commandant de la force aérospatiale du CGRI d’ajouter : « Il sera désormais impossible pour les ennemis de deviner de quelle direction et à quel endroit précis vont tomber nos missiles, étant donné que la vitesse moyenne des missiles balistiques s’estimant désormais à Mach 15 à 20 s’approchera de celle des missiles de DCA. La tâche sera encore plus difficile aux ennemis s’ils n’arrivent pas à déterminer le point d’impact et de retracer l’équation de trajectoire [des missiles]. »
Que les ennemis veillent à ce qu’ils disent !...
Les manœuvres ont d’ailleurs transmis un message important à l’adresse du régime sioniste. À ce sujet, le chef d’état-major des forces armées de la RII, le général de division Baqeri, a affirmé que « ces manœuvres avaient étaient planifiées auparavant ; cependant, la campagne de menaces futiles des dirigeants du régime sioniste a fait que cet exercice ait lieu à cette date, et grâce à Dieu, il s’agit de l’un des exercices balistiques les plus réussis de la RII ».
Les ennemis sous une pluie de missiles balistiques, sans aucun moyen de fuite
Le commandant en chef du CGRI, le général de division Salami, a affirmé que l’exercice conjoint Grand Prophète-17, particulièrement sa phase finale, avait un message très clair, et c’est un avertissement sérieux, réel et concret aux menaces des responsables du régime sioniste, en ce sens qu’ils doivent faire attention à leurs erreurs. « S’ils font une erreur, nous leur couperons la main », a-t-il averti. Le général Salamai a souligné que « la distance entre les opérations réelles et nos exercices sur le terrain n’est qu’un changement des angles de lancement des missiles ; qu’ils fassent attention à leur discours et à leurs actes ! »
Certaines caractéristiques des missiles utilisés au cours des exercices conjoints Grand Prophète-17 ont été publiées par les médias nationaux. Il suffirait d’évoquer le cas du missile Ghadr qui, ayant adopté des changements efficaces au niveau de conception et fabrication, semble être un missile intercontinental d’une portée d’au moins 2000 km, et dont une version est capable de transporter des ogives aux sous-munitions ; ou encore, le missile Zelzal avec une puissance de destruction équivalente de 30 bombes de 17 kilogrammes, apte à raser les bandes d’atterrissage des bases aériennes et leurs équipements militaires.
L’ancien chef de la direction du renseignement militaire de l’armée israélienne, Amos Yadlin, n’aurait donc pas mal choisi ces mots pour décrire la puissance balistique de l’Iran, lorsqu’il disait : « Le temps nécessaire pour qu’un missile iranien arrive, de Téhéran à Tel-Aviv, est seulement 7 minutes. Si vous souhaitez vraiment que toutes les options restent sur la table face à l’Iran, vous aurez intérêt à penser à l’option militaire avec plus de sérieux et plus de minutie ! »