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Les USA refusent de lever les sanctions pétrolières contre l'Iran pour tuer l'Europe ..

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'Iran et le Total, histoire finie? ( illustration)

Dans la conjoncture où le président américain tente de suggérer que les Américains et les Européens n’auraient aucun problème pour garder leur foyer au chaud pendant cet hiver, et que le pétrole iranien ne pèserait pas grand chose sur le sort énergétique de l'Europe,  la flambée des cours de brut parle autrement. Et si les Américains qui soufflent sur la crise de l’énergie en Europe reine qu'en cherchant la petite bête à la Russie tantôt en Ukraine tantôt en Pologne, cherchaient avant tout à mettre au pas énergétiquement l'Europe en refusant de lever les sanctions pétrolières contre l'Iran surtout que ce pétrole iranien continue à alimenter la Chine et à aller partout bon lui semble, en Syrie, au Liban et au Venezuela, grâce au mécanisme déjà avéré du contournement des sanctions dont l'Iran a secret et qu'il partage avec ses alliés? 

Vendredi 12 novembre, le président américain Joe Biden a déclaré, dans une note destiné au département d'État, qu'"il y avait suffisamment de pétrole pour que d'autres pays puissent réduire ce qu'ils achètent à l'Iran". La Maison-Blanche doit affirmer tous les six mois qu'il existe suffisamment de pétrole dans le monde pour maintenir les sanctions contre l'Iran qui ont été mises en place en 2012, sous l'administration de Barack Obama. La déclaration de Biden intervient avant une réunion virtuelle avec le président chinois Xi Jinping lundi, dans ce qui devrait être la réunion la plus importante des dirigeants depuis l'entrée en fonction de Biden. La Chine est le plus gros acheteur de pétrole iranien, avec des achats moyens de plus de 500 000 barils par jour au cours des trois derniers mois.

Les achats chinois de brut iranien se sont poursuivis cette année malgré les sanctions qui, si elles étaient appliquées, permettraient à Washington d'exclure de l'économie américaine ceux qui les violent. L'administration Biden n'applique actuellement pas ces sanctions avant les prochaines négociations avec l'Iran.« Conformément aux décisions antérieures, il existe une offre suffisante de pétrole et de produits pétroliers en provenance de pays autres que l'Iran pour permettre une réduction significative du volume de pétrole et de produits pétroliers achetés à l'Iran par ou via des institutions financières étrangères », a déclaré Biden dans le mémo.

Le président américain prétend que le monde entier n’a pas besoin du pétrole iranien, alors que la tendance graphique du baril de brut est haussière et que le prix du pétrole pourrait continuer à grimper et atteindre les 86,60 dollars. Les contrats à terme sur le brut Brent ont atteint 84,91 $ le baril le mercredi 10 novembre, les contrats à terme sur le brut US West Texas Intermediate rattrapant leur retard à 84,10 $ – face à l'appel de Joe Biden au cartel pétrolier de l'OPEP pour augmenter la production afin de baisser les prix. Certains responsables de l'administration Biden pensent que celle-ci pourrait être forcée d'exploiter la réserve stratégique de pétrole des États-Unis pour garder les foyers américains au chaud cet hiver. Or les USA ont des réservent stratégiques mais l'Europe n'en a pas. 

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Le 4 novembre, la Maison-Blanche a publié une déclaration accusant « l'OPEP+ de mettre en péril la reprise économique mondiale en refusant d'accélérer l'augmentation de la production de pétrole ». Curieux quand on voit cette même administration de plaider un "on s'en fichisme" total vis-à-vis du pétrole iranien et partant un entêtement fou à maintenir les sanctions contre le brut de l'Iran. Entre une Amérique qui avertit qu'il est « prête à utiliser tous les outils nécessaires pour faire baisser les prix » d'une part et  « un président Biden qui a blâmé la restriction pétrolière russe et saoudienne pour une flambée des prix [de l'essence] aux États-Unis, qui ont augmenté de 60 % au cours des 12 derniers mois ». et ce même président qui juge le pétrole iranien "aisément remplaçable", il n'y a qu'une seule explication : c'est l'esprit de l'AUKUS, l'Amerique écrase sous poids l'Europe pour ses propres intérêts. 

La crise actuelle couvre également le gaz naturel super réfrigéré connu sous le nom de GNL. La Russie, le plus grand fournisseur mondial de ce produit, vient d'annoncer qu'elle réduirait ses approvisionnements en Europe au cours de l'hiver prochain, augmentant encore le prix du pétrole. Pékin s'est isolé de la crise par son contrat d'achat de pétrole iranien à taux fixe. Pourquoi pas l'Europe? puisque les USA le souhaitent.  Biden ne peut pas s'attendre à beaucoup de sympathie de la part du dirigeant saoudien, qu'il a toujours fait preuve d'indifférence depuis son entrée en fonction, ou des Russes, que le secrétaire d'État Antony Blinken a accusé mercredi de menacer l'Ukraine par un renforcement militaire à leur frontière. Les experts mondiaux du pétrole sont sceptiques quant à ce que Biden peut faire pour contrôler la flambée rapide des prix du pétrole s'il continue à maintenir obstinément les sanctions contre l'Iran.

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Signe des temps, et alors même que l'Iran refuse catégoriquement tout contacte avec les USA à moins d'une levée "vérifiable" des sanctions, Ted Cruz, le sénateur ultra du Texas, Etat pétrolifère, a réagi, dans un tweet, à un article de Bloomberg qui avait couvert les déclarations du vice-ministre iranien des Affaires étrangères pour le département politique, Ali Baqeri Kani.  « Malgré ce que disent les Iraniens, en vertu de la Constitution, le seul moyen d'y parvenir est de le soumettre comme un traité pour la confirmation du Sénat…ce que Biden a peur de faire », selon le tweet.  Ali Baqeri Kani avait déclaré que l'Iran exigeait que les États-Unis garantissent qu'ils ne renonceront plus à l'accord nucléaire de 2015 alors que les deux pays se préparent à reprendre les négociations indirectes sur la levée des sanctions.

« C'est l'un des problèmes qui n'a pas été résolu lors des derniers tours », a déclaré M. Bagheri qui dirigera l'équipe de négociation iranienne dans les discussions qui devraient reprendre à Vienne le 29 novembre après une pause de quatre mois. « Dans les nouveaux pourparlers, c'est l'une des tâches principales », a-t-il déclaré jeudi dans une interview à Londres. La section 2 de l'article II de la Constitution des États-Unis dispose que le président peut conclure des traités « sur l'avis et avec le consentement du Sénat […]. La Constitution donne un rôle de conseil au Sénat en matière de traités, mais laisse l'initiative au président des États-Unis. Reste à savoir si l'Europe revet autant d'importantce aux yeux des Etats Unis pour qu'ils soient prêts à signer un "traité" de paix" avec l'Iran et sauver la tête aux Européens. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV