Depuis le début des sanctions américaines sur le pétrole iranien en 2012 et du régime d’exemptions sur l’achat du pétrole pour éloigner progressivement les acheteurs de l’Iran jusqu’en 2018, Téhéran a toujours trouvé les moyens de vendre son pétrole. À cet égard, l’accord d’échange signé par les deux pays a été concrétisé par la livraison de la première cargaison iranienne de 2,1 millions de barils de condensat de gaz à la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA.
Un important accord d’échange de pétrole a été signé entre l’Iran et le Venezuela, malgré les lourdes sanctions américaines contre le secteur pétrolier des deux pays.
« Dans le cadre de l’accord d’échange déjà conclu entre l’Iran et le Venezuela, la première cargaison de 2,1 millions de barils de condensat de gaz fourni par la National Iranian Oil Company (NIOC) à la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA a été déchargée, lundi 27 septembre, dans les eaux vénézuéliennes », a rapporté Reuters.
Sous les sanctions américaines, un échange complet du pétrole lourd vénézuélien contre du condensat de gaz iranien a été convenu l’année dernière, suggérant des expéditions à moyen terme.
« Chargé d’une cargaison de condensat de gaz iranien, le géant pétrolier Dino I appartenant la NIOC battant pavillon iranien est arrivé cette semaine au Venezuela », a rapporté Reuters citant Tanker Trackers.
Selon les données de site Web Tanker Trackers, alors que le pétrolier « Dino I » battant pavillon iranien déchargeait lundi sa cargaison au principal port pétrolier de PDVSA, le terminal pétrolier de José, son transpondeur le montrait sur la côte iranienne, une tactique souvent utilisée par les producteurs de pétrole sanctionnés pour dissimuler l’emplacement de leurs flottes.
« Une deuxième cargaison de condensats de 2,1 millions de barils, contractée dans le cadre du même accord de swap, devrait arriver dans les eaux vénézuéliennes dans les semaines à venir », ont indiqué des sources informées.
« Le pétrolier Dorena battant pavillon iranien, dont le transpondeur le montre également dans les eaux iraniennes, est actuellement en route vers le Venezuela », a déclaré Tanker Trackers.
Le département du Trésor américain a déclaré à Reuters la semaine dernière qu’il était préoccupé par les informations faisant état de transactions iraniennes avec le Venezuela impliquant du pétrole et des produits pétroliers.
« Nous continuerons d’appliquer les lois sur les sanctions liées à l’Iran et au Venezuela », a déclaré vendredi un porte-parole du département du Trésor américain.
« L’accord d’échange irano-vénézuélien a été officiellement concrétisé la semaine dernière lorsqu’une cargaison de 1,9 million de barils de brut lourd vénézuélien a quitté les eaux vénézuéliennes à bord du pétrolier iranien Felicity », ont fait savoir des sources au courant de l’accord.
Le Venezuela a conclu un contrat clé pour échanger son pétrole lourd contre du condensat iranien qu’il pourra utiliser pour améliorer la qualité de son brut de type goudron.
« Dans sa première phase, l’accord d’échange irano-vénézuélien est censé durer six mois, mais il pourrait être prolongé », ont déclaré des sources informées.
La République islamique d’Iran a auparavant envoyé des flottilles de pétroliers et de cargo transportant de la nourriture, des médicaments, de l’essence et des matières premières du carburant au Venezuela, ainsi que des équipements et des pièces de rechange pour la réparation des raffineries de PDVSA. Caracas a payé les exportations iraniennes sous forme de carburéacteur, de pétrole brut lourd et d’autres matériaux.
D’après les données de Refinitiv Eikon, un cargo battant pavillon iranien, le Golsan, qui avait livré l’année dernière de la nourriture au Venezuela est revenu avec 14 000 tonnes d’alumine, et a déchargé fin août sa cargaison au port vénézuélien de La Guaira. Il est maintenant en route vers l’Iran en transportant une cargaison non divulguée.