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"Ce n'est pas à Bahreïn mais à Eilat qu'éclatera la guerre Israël/Iran" ( Yossi Halevy)

Le navire du CGRI de classe "Soleimani" en phase de construction sur le chantier de Qeshm ( Mashregh News)

Cet historien sioniste Yossi Halevy qui conseille aux "décideurs d'Israël" de laisser tomber une bonne fois pour toutes l'idée d'aller s'aventurer ailleurs, comme l'a fait il n'y a pas si longtemps Lapid, en se rendant à Bahreïn ouvrir non seulement l'ambassade sioniste à Manama mais encore promettre à ce dernier de "le protéger contre les drones iraniens" et au besoin, en coopération avec la "Ve flotte US", a parfaitement raison de mettre l'accent sur le fait que l'ultime guerre contre l'entité commencera à "Eilat" avant de gagner Gush Dan, et engloutir les ports, les aéroports et les infrastructures offshore les uns après les autres. Et pourquoi? Pour la simple et bonne raison que la mer de quoi dépend la survie d'Israël c'est là où se croisent à la fois les failles de la machine de guerre israélienne et celle de son parrain américain, et c'est là que se fixe le début de la fin. 

Le 7 octobre, alors même que la presse israélienne publiait de long en large les photos de la visite "réussie" de  Lapid à Bahreïn où ce dernier s'est même payé le luxe de se poser aux côtés d'un officier de l’US Navy, devant le navire de guerre américain USS Pearl Harbor, en affirmant qu'il "voulait trouver, pendant sa visite, des voies destinées à assurer la sécurité des navires bahreïnis dans le golfe Persique", le CGRI a rendu public une vidéo. Celle-ci mettait en scène une course poursuite impliquant d'une part des patrouilleurs US qui se seraient visiblement permis de chercher à franchir les frontières maritimes iraniennes et de l'autre des vedettes rapides iraniennes qui, par ricochet, s'étaient mises à les pourchasser. Sur les images, ce qui saute évidemment aux yeux c'est la crainte des marines US qui ayant parfaitement présent à l'esprit la capture de leurs collègues il y a quelques années dans le détroit d'Hormuz, s’efforçaient de s'éloigner le plus rapidement possible de la zone. Cette crainte s'opposant de manière parfaitement criante la détermination des Iraniens à aller jusqu'au bout de l'aventure.

Quelle a été la réaction du CentCom à cette vidéo? Le déni total. Dans les heures suivant la publication des images, le Pentagone a tenu à affirmer noir sur blanc que la "vidéo était datée" et que “tout allait pour de bon dans les meilleurs des mondes" et que dans le golfe Persique d'où l'US Navy a déjà retiré le gros de ses unités sur l'ordre de McKenzie et ce, dès le mois de janvier, puisque, dixit, "en cas de guerre le golfe Persique serait un théâtre trop trouble pour que les marines puissent agir rapidement", "il n'y a eu aucun incident récent”. Plus d'un analyste y verrait une leçon US sagement tirée de plus de trois ans de bataille navale USA/CGRI qui s'es étendue bien au-delà du golfe Persique pour toucher la mer Rouge, l'océan Indien et la mer d'Oman où Israël comme chacun le sait s'est fait douloureusement tirer l'oreille. Le 29 juillet, les choses sont même allées un peu plus loin quand un raid aérien israélien contre Qusseir en Syrie a reçu une riposte en plein mer et via une frappe aux drones contre le navire anglo-israélien Mercer Street avec deux morts en aval. 

Le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid, deuxième à gauche, visite l'USS Pearl Harbor à Bahreïn, le 30 septembre 2021.

À quoi renvoie ce déni? À l'incapacité de l'US Navy à remporter n'importe quelle bataille en mer. Non seulement dans le golfe Persique ou en mer Rouge où la Résistance a le dessus mais encore en Méditerranée où l'US Navy a sa IVe flotte et où Israël se targue d'avoir ses "Dauphin" et ses Sa'ar à Atlit ou encore à Haïfa. Tout ceci ramène l'observateur à cet article de Halevy où l'intéressé, ayant sans doute visionné déjà la vidéo précitée, conclut à raison que quelques-unes de ces vedettes rapides introduites en Méditerranée suffiront à en changer totalement la donne. Il se pourrait même que ces vedettes rapides dont le CGRI continue à en fabriquer différents prototypes entrent en action directement en mer Rouge, à Eilat, si on se rappelle qu'Ansarallah passe maître en art de bataille navale.

Très curieusement et alors mêmes que Lapid rêve de coopérer avec la Ve flotte contre l'Iran depuis Bahreïn, le CGRI a presque simultanément à la vidéo précitée médiatisé la mise en service d'un nouveau type de navire baptisé " Soleimani", une appellation bien significative : En récente visite au port stratégique de Bouchehr, le président Raïssi s'est même rendu sur le chantier et un simple cliché de ce bateau a refait surface : il s'agit d'un bâtiment de 65 mètres de long qui pourrait atteindre une vitesse de 45 noeuds marins soit 83 km/h, bien plus rapide que d'autres classe de navire iranien, Nazeri ou Ghadr.

C'est un porte-hélicoptères bien sûr et doté, comme on pourrait s'en douter, de missiles de croisière. Un lanceur à double missiles, embarqué des deux côtés du bâtiment sont perceptibles et le navire est aussi équipé de DCA avec le missile intercepteur Azarakhsh. Un premier constat s'impose : les nouveaux navires de fabrication iranienne s'orientent dans le sens d'un élargissement des capacités navales, des capacités d'atterrissage et de décollage d'hélicoptères et une conception moderne à la fois de la coque et du fuselage de façon à réduire les réflexions radar et survivre davantage sur le champ de bataille... Bref, l'Iran se prépare à des batailles navale asymétriques de longue haleine... Eilat pourrait y passer mais Haïfa aussi..., si on considère que le corridor maritime anti-sanctions US reliant l'Iran à la Syrie puis au Liban ne se confinera pas éternellement à l'aspect économique et qu'il prendre tôt ou tard un aspect militaire. Alors la Ve flotte, Lapid ferait mieux de l'oublier...

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SOURCE: FRENCH PRESS TV