Depuis la curieuse apparition fin août de la Ve flotte US en mer Rouge lors d’un premier exercice naval conjoint avec la marine israélienne, exercice marqué par « divers étapes » de « défense » et de « sauvetage », et que les analystes avaient mis sur le compte de l’agissement désespéré d’une Amérique royalement doublée par l’axe de la Résistance, ce coup de maître dit « Pétroliers iraniens » qui a réussi tour à tour à élargir les exportations pétrolières de l’Iran, à faire tourner à la vitesse grand V, la raffinerie de Homs en Syrie, puis et surtout à briser le blocus pétro-électrique imposé au Liban pour qu’il ligote le Hezbollah et le livre aux USA, lui et son armement, l’ambassadrice US à Beyrouth, Dorothy Shea n’a pas dormi.
Ce pipeline Arabe, devant transiter le gaz égyptien puis l’électricité jordanienne vers la Syrie avant le Liban, n’a-t-il pas forcé à la reddition des terroristes pro-Israël de Deraa, province stratégique du sud qui se trouve sur son trajet? N’est-ce pas, ce même pipeline à l’origine de la rencontre parfaitement inattendue cette semaine du général Ayoub, ministre jordanien de la Défense et son homologue syrien, le puissant Mamlouk à Amman où les deux parties auraient évoqué le déploiement des forces syriennes à deux pâtés du nord jordanien et du Golan occupé ? Et puis que dire du fait que c’est à la Banque mondiale et partant au Trésor US que reviendra désormais la tache de financer, à hauteurs des milliards de dollars en circuit libre entre le Liban et La Syrie, le fameux, et ce, évidemment sur le dos, de la loi César.
Mais ce n’est pas tout : en mêlant l’Égypte et son gaz à son plan B "anti-Résistance", Shea aura commis la plus grosse bourde de sa carrière, car le Hezbollah, étant l’unique partie libanaise à avoir des effectifs militaires en Syrie, c’est à la porte de lui qu’il faut frapper pour assurer la sécurisation du transit du gaz égyptien. Or cela veut dire en termes clairs que le corridor maritime Iran-Syrie-Liban n’aura jamais à se soucier de sa traversée via le canal de Suez ou ce qui revient au même, les États-Unis auraient remué le ciel et la terre pour, comble de paradoxe, servir les intérêts « énergétique », « géostratégique » et puis pourquoi pas « militaire » de la Résistance.
Car qui dit que ce corridor maritime golfe Persique-Méditerranée orientale restera infiniment confiné à l’aspect énergétique et qu’il ne deviendra pas un de ces quatre, une voie de transit largement plus sûre d’armes et de technologie militaire Iran-Hezbollah que celle, terrestre reliant la Syrie au Liban.
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Après tout l’Iran est passé maître en art de rétro-ingénierie et c’est facile pour lui de convertir un tanker en un navire logistique, et à s’en servir pour diversifier l’arsenal naval du Hezbollah.
Il y a à titre d’exemple ce projet Jask-2 iranien qui permet des tirs de « missiles de croisière « Nasr » ou des torpille en immersion ». C’est une combinaison de missile antinavire, de torpille, de système de communication et de contre de tir. Un missile de croisière Nasr reconverti au projet Jask-2 sortira à l’image des missiles palestiniens du mois de mai, non pas du sous-sol mais du tréfonds de la Méditerranée, prendra diablement de court les corvettes sionistes Sa'ar et les Dauphin, voire même Léviathan et les dégâts en sont largement incomparables avec ce qu’a enduré la marine israélienne en 2006.
Au fait, le monumentale roulement dans la farine dont a fait l’objet Shea l’aurait poussé à imaginer que Halliburton, implanté au Bloc 9, cela empêchera le ciblage aux coups de missiles de Haïfa ou de Léviathan. Mais puisqu’elle n’en était pas du tout sûr après tout ce qu’elle a vécu ces dernières semaines, elle a fait appel à la Ve Flotte, désormais complètement castrée dans le golfe Persique, pour qu’elle vienne s’installer à la base navale de Beyrouth un peu comme ce fatidique mois d’août 2020, juste après la frappe « semi nucléaire » US-Israël contre le port. Citant le chef adjoint de la cinquième flotte américaine dans la région, Brad Cooper le site de l’US Navy écrit ce jeudi :
Une base navale US utilisant l’armée libanaise à titre de bouclier, pour « sécuriser la navigation » ou pour barricader par armée libanaise interposée Léviathan, Haïfa, Halliburton…? Shea se goure encore… Ce jeudi le cinquième convoi terrestre bourré du fioul iranien est arrivé dans le sud de Beyrouth sous escorte de l’armée libanaise et du Hezbollah tandis que Tanker Traker confirme le passage de Forest, un nouveau pétrolier iranien via le canal de Suez…Et ce ne sera pas ce navire militaire américain, l'USNS Choctaw County, arrivé mercredi à Beyrouth dans le cadre 'une mission de renforcement des capacités de l'armée libanaise, qui pourra inverser la donne. A vrai dire, l'ambassadrice Shea le sait mieux que quiconque, mais dans l'état où elle se trouve, ce qui lui importe c'est de ne pas perdre la face...