Deux déclarations"américaines" bien significatives qui tombent à peu près à quelques heures d'intervalle et qui sont loin d'être anodine : il y a cette annonce particulièrement culotté de Matthew Tueller, ambassadeur US en Irak qui lors d'une rencontre largement médiatisée avec le conseiller pro US pour la sécurité irakienne, a affirmé ce mardi que "les forces US ne veulent pas être un fardeau " et qu'elle sont là puisque les Etats Unis veulent un Irak stable, puissant et sûr" et surtout que "ces forces-là ne sont pas du tout des occupants" car "elles aident les Irakiens ... tout en respectant leur souveraineté". Evidemment ces propos sont à relier avec cette autre information comme quoi les troupes US seraient sur le point de procéder à une réduction numérique dans deux des plus grandes bases que possèdent les Yankee à Erbil et Aïn al-Asad, une info qui reste à vérifier dans la mesure où les sources locales continuent à rapporter les agissements fébriles des Américains sur les frontières syro-irakienne où ils cherchent tant bien que mal à transiter par voie héliportée les terroristes daechistes depuis les prisons des FDS dans le nord est syrien vers Al-Anbar.
Evidemment ce coup de bluff éhonté de Tueller a reçu aussitôt une belle réponse de la Résistance irakienne qui a pris dans la nuit de 21 à 22 septembre, et après un répit de plusieurs jours, le ciblage des convois logistiques US pour rappeler aux Yankee que le sol irakien est définitivement verrouillé à leur trafic d'arme et de terroristes. Le groupe proche de la Résistance, "Disciples de la Cave" a revendiqué l'attaque pour que les choses ne traînent pas et que Tueller et sa coalition ne se creusent pas trop la tête pour comprendre qu'en Irak, l'Amérique est "partie non grata" et que l'état dans lequel se trouve l'US Army en Irak, ne permet plus ce genre de verbiage au diplomate-espion. La 139 ème attaque anti-convoi de la Résistance depuis le début de l'année a ainsi visé deux convois bourrés d'armes et de munitions, un à Bagdad, autre à Babel, au sud comme pour rappeler Tueller que la vie des militaires ne tienne qu'à une file et qu'au quart de tour un blindé bourré de soldats US pourrait céder la place à un blindé bourré de cercueils de soldats US.
Mais les propos de Tueller n'ont pas été l'unique annonce significative faite par les Américains ce mardi : Il y a eu le communiqué du Département d'Etat qui a concerné cette fois la Syrie-Est qui pour les stratèges US fait partie d'un seul et même bloc avec l'ouest irakien, tant est unie et synchrone l'action de la Résistance de part et d'autre de la frontière syro- irakienne. Que dit le communiqué?
La source a souligné que le secrétaire d'État adjoint américain au Proche-Orient Joey Hood s'était entretenu virtuellement le 29 août avec des responsables kurdes syriens pour réitérer l’engagement US dans la lutte contre Daech et répondre aux préoccupations croissantes concernant les activités de Daech dans le nord de la Syrie : « Les Kurdes syriens sont incapables de poursuivre le processus de confrontation avec Daech ou de protection de milliers de prisonniers de Daech et de leurs familles, et les forces américaines sont présentes en Syrie pour aider à vaincre définitivement Daech », a ajouté la source avant de poursuivre que « Daech continue d'être une menace dangereuse en Syrie, exploitant l'instabilité du pays pour mener des attaques et encourager des attaques terroristes dans le monde entier ».
De Tueller au communiqué du Département d'Etat, le constat ne fait pas de doute : les USA chercheront tant que peut se faire, à continuer à détourner le pétrole syrien, et à le trafiquer depuis l'Est vers le Kurdistan où Erdogan l'embarque à destination d'Ashkelon en Israël. Cadre à merveille avec ce dessin désormais si difficile à réaliser puisque la Syrie tout comme son allié de la Résistance en a décidé le contraire, ce rapport du New York Times qui fait état du "déploiement de 2 000 soldats en Irak pour une période de neuf mois" et ce, pour une mission d'accompagnement":
"Les troupes de la quatrième division d'infanterie de l'armée américaine remplaceront le 26e escadron d'infanterie de la Garde nationale de Louisiane pour une période de neuf mois. La mission de ces troupes consiste à assurer la sécurité et la protection, à fournir une assistance et des conseils aux forces de sécurité irakiennes, à assurer la défense aérienne contre les attaques et à entraîner les forces irakiennes dans le pays. Un porte-parole du Pentagone a déclaré que le déploiement faisait partie d'une relocalisation de routine des troupes pour soutenir la poursuite de l’Opération conjointe des forces spéciales, qui a été mise en place pour coordonner les opérations anti-Daech., dit le journal. Mais n'est-ce pas quelque peu contradictoire tout cela? annoncer une réduction de troupes en Irak, puis envoyer des signaux d'ouverture à la Syrie, tout en rejouant le scénario de Daech pour rester?
Pas tant que cela si on suit ce qui se passe en Méditerranée: Au Liban un deuxième convoi de pétrole iranien raffiné à Homs en Syrie a franchi les frontières de la Bekaa et à l'heure qu'il est le contenu du premier convoi , du fioul, a remis en marche des hôpitaux et des centres publiques de Zahiya. Or ce corridor maritime anti sanction Iran-Syrie-Liban qui a poussé les Etats Unis à pousser l'Egypte et la Jordanie dans les bras de Damas, à se dire prêt à briser la loi Cesar, a l'air de bien marcher et de bien marcher indéfiniment. Certes, une explosion à la bombe à "Deir Ali" , quelques petites tentatives dans les stations de service au Liban, mais c'est tout. Lamentable échec pour un axe US/Israël avec des arsenaux bourrés de tout et qui n'a osé ni s'en prendre aux pétroliers iraniens, ni aux camions-citernes syriens les ayant déchargé!
Que faire? Parier tout pour que l'autoroute stratégique terrestre Iran-Irak-Syrie-Beyrouth ne se réalise pas au moins, elle, entièrement. « l’Autoroute de la Résistance est une idée qui pourrait faciliter le transport et le transit entre les pays de l’axe de la Résistance. Cette autoroute qui transite par Aou Kamal/Qaem démarre de Téhéran et se connecte à la Méditerranée via Beyrouth et Lattaquié en passant par Bagdad en Irak et Damas en Syrie et en dépit des dizaines d'attaques US/Israël, elle est bien opérationnelle. Un retour à la normale des frontières Syrie-Irak, c'est à dire un départ des troupes d'occupation US, cela signifie un axe ultra rentable pour les quatre pays de la Résistance et qui pourrait en outre s'interconnecter à l'Asie de l'Est via l'Iran, soit à un Inde et un Pakistan avec un marché potentiel de 1.7 milliards d'habitants.
A ceci s'ajoutent l'Irak (avec une population de 40 millions), la Syrie (avec une population de 17 millions, y compris les réfugiés de guerre) et le Liban (avec une population de 7 millions) qui fourniront à l'Iran un marché de 64 millions. Depuis quelques jours cette perspective devient encore plus terrifiante puisque l'Iran est désormais le membre de l'Organisation de Coopération de Shanghai, ce qui pourrait grossir les chiffres ci dessus et les étendre au marché centre asiatique. C'est tuant pour l'Amérique d'imagier que la route de la soie, la Résistance a fini par la ramener jusqu'au Levant, dit l'analyste Mohammad Ahmadi-Nani, chercheur au Bureau des études de diplomatie économique de l'Université Imam Sadeq qui ajoute : " L'un des objectifs de la guerre déclenchée contre la Syrie a été le fait d’empêcher l'établissement de cet axe. Or cet axe s'est établi et tend à se compléter par ce corridor maritime Iran-Syrie-Beyrouth ouvert à initiative du Hezbollah.
Mais les USA peuvent-ils réellement couper cette autoroute? l'assistant et haut conseiller du commandant en chef des forces armées de la RII, le général de brigade Yahya Safavi, répond : « J'ai dit il y a quelques années que les Américains ne pouvaient pas rester en Afghanistan, et nous savons déjà qu'ils ne peuvent pas rester en Syrie et doivent fuir ; ils sont également contraints de fuir le golfe Persique et l’Asie de l’Ouest et ne peuvent pas y rester ; que les Américains sachent que la grande chasse anti US a commencé. »
Et il n'a pas tort : le quatrième pétrolier iranien est en route pour Beyrouth sur fond des convois d'armes et de vivres qui traversent régulièrement le point de passage Abou Kamal/Qaem/