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Pegasus ou le piège israélien tendu au Maroc

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le roi du Maroc, Mohammed VI. (Photo d'archives)

De quoi aurait l'air le roi du Maroc accueillant bientôt et au mépris d'une majorité de Marocains, un ministre des Affaires étrangères d'une entité sioniste, à l'origine de l'un des pires coups anti-Maroc qui soit ? Car aux dernières nouvelles, ce programme Pegasus qui a déjà valu à Rabat une brouille sans précédent avec la France aurait aussi visé la personne du roi. Surtout que ces révélations sur Pegasus, interviennent alors même que le 16 juillet, les agences d'information ont fait état de la signature d’un accord de « cyberdéfense » entre Israël et le Maroc que certains analystes ont décrit comme une tentative israélienne visant à espionner les Marocains hostiles à la normalisation ou tout bonnement hostiles aux politiques marocaines en vigueur.

Le projet Pegasus, conduit par Forbidden Stories, avec la cellule investigation de Radio France, a découvert que le numéro de téléphone du roi du Maroc figurait sur le listing marocain du système Pegasus.

Parmi les numéros de portable que le consortium du Projet Pegasus a pu identifier dans la liste des personnes susceptibles d’être attaquées par le logiciel espion Pegasus au Maroc, se trouvent ceux d’un grand nombre de membres de la famille royale marocaine. 

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Y figure tout d’abord celui de Salma Bennani, l’épouse du roi, mère des deux héritiers du trône. Autre membre de la famille royale ciblé : le prince Moulay Hicham, un des cousins du roi qui figure en quatrième position dans l’ordre de ses successeurs. Son numéro a été rentré dans le système, mais aussi celui de son épouse, de leurs deux filles, et de son jeune frère : le prince Moulay Ismaël. Et les utilisateurs du logiciel espion ont même placé sur cette liste le numéro de l’exploitant d’une ferme qui appartient au prince. Le Maroc n’a pas encore réagi à cette enquête.

Les smartphones de 12 dirigeants en fonction figurent parmi les plus de 50 000 numéros de téléphone sélectionnés comme cibles du logiciel espion Pegasus, consultés par Forbidden Stories et Amnesty International, et partagés avec 17 médias dont le Washington Post, Le Monde, et la cellule investigation de Radio France.

Dans la foulée, le Washington Post rapporte que le numéro de téléphone du président irakien, Barham Saleh, figure également sur la liste des personnalités ciblées par le logiciel espion. 
Le journal n’a pas précisé si le smartphone de Barham Saleh avait été piraté ou non. 

Une fois installé sur un smartphone, ce mouchard est capable de récolter une grande quantité d’informations, comme les SMS, e-mails, mais aussi d’activer le micro et la caméra de l’appareil à l’insu de ses victimes.  

Une dizaine d’États ont jusqu’ici utilisé Pegasus pour espionner les journalistes et les membres de l’opposition. 

Par ailleurs, le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid a annoncé, il y a deux jours, sa visite officielle au Maroc en août dans le cadre du renouvellement des relations diplomatiques complètes entre les deux parties. 

Il envisage de se rendre au Maroc début août pour inaugurer la nouvelle mission diplomatique israélienne à Rabat.

« C'est un événement historique », a déclaré Lapid. « Je tiens à remercier le Roi du Maroc, Sa Majesté Mohammed VI, pour le leadership dont il a fait preuve dans la promotion de la visite et le renouveau des relations ».

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Lapid a ajouté que la visite marquera le point de départ d'accords touristiques et commerciaux, et d'une coopération économique et politique globale entre les deux parties. 

« Après ma visite au Maroc, Burita viendra visiter Israël pour ouvrir un bureau de représentation ici », a déclaré Lapid.

Lapid rencontrera son homologue, le ministre des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Burita, à la suite du lancement de vols directs entre Israël et le Maroc, qui devraient commencer dans les prochaines semaines.

À la fin de l'année dernière, Israël et le Maroc ont repris leurs relations diplomatiques dans le cadre d'un accord de normalisation négocié par les États-Unis avec d'autres pays arabes, notamment les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV