Ce n'est pas uniquement le spectre des pétroliers iraniens accostant à Beyrouth, alimentant les stations de service et faisant disparaître des queues interminables de Libanais ou remettant à flot en un quart de tour usines, centrales électriques, boulangeries..., qui fait peur à l'ambassadrice US à Beyrouth Dorothy Shea. Depuis qu'elle manigance contre le Hezbollah et qu'elle voit ses plans déjoués les uns après les autres, l'Américaine sait que Nasrallah est l'homme de parole et quand il dit qu'il n'attendrait pas éternellement pour relier le Liban au corridor maritime anti-sanction reliant l'Iran au Venezuela en passant par la Syrie, il le fera.
Surtout que depuis le tout dernier "incident maritime" qu'a connu Israël en océan Indien cette semaine, incident où le navire de l'homme d'affaire israélien Ofer a explosé puis est parti en fumée alors qu'il faisait la route de Djeddah aux Émirats, la situation est plus que jamais propice : Israël est maritimement mis KO par à peine 11 jours de bataille balistique qui ont prouvé à quel point les réserves offshores sont à la portée des missiles de la Résistance et comment un tout petit missile antinavire Nasr de 100 km de portée suffit pour mettre sens dessus dessous la moitié est de la Méditerranée. Tout ceci Shea le sait et s'en inquiète à mort. D'où d'ailleurs son intervention paniquée d'il y a quelques jours sur al-Hadath où elle n'est pas allée par quatre chemin criant : " Libanais, ne touchez pas à l'essence iranienne ; il vous ensorcelle et vous rend dépendant """des Mollah""". Crevez de la faim et attendez tout de même que Sam décide de vous jeter un morceau! "
Mais sa peur ne s'arrête pas là sinon elle n'aurait jamais, elle et Washington Post, proféré une grossièreté comme celle ci : La pénurie du carburant s'aggrave au Liban car l'essence libanais est trafiqué en Syrie.
« Les contrebandiers syriens sont responsables de la crise du carburant libanais et l'armée a du mal à les arrêter ».
Rapportant que l’armée surveillait la contrebande d’essence à travers la frontière libano-syrienne, le Washington Post poursuit : « Deux véhicules Land Rover appartenant à l'armée sont garés dans le coin surplombant une vallée pittoresque, et le 1er lieutenant Nicolas al-Turk en a sauté. Son équipe d'une dizaine de soldats armés recherchait des traces de contrebandiers, y compris sur les ponts métalliques temporaires qu'ils érigent souvent sur la rivière al-Assi pour éviter les points de contrôle militaires. Les troupes ont trouvé certains de ces passages au cours des dernières semaines et les ont fermés. Mais ce n'était pas suffisant. Le commerce illicite de l'essence était toujours en augmentation. »
Pourtant, les contrebandiers ont découvert qu'il y avait beaucoup d'argent à gagner en achetant de l'essence au Liban à un prix fortement subventionné, puis en la revendant sur le marché noir en Syrie, qui a sa propre crise de carburant débilitante, selon Washington Post.
Ceci étant le scénario a quelque chose bâclé comme dicté par une urgence. Peu de lecteurs avertis prendraient WP à la lettre car qui croiraient à une si vaste puissance des contrebandiers à moins qu'ils soient un peu comme des FDS syriennes liés et intégrés aux réseaux de trafic du pétrole US/Israël/Turquie/Arabie tels qu'ils existent en Syrie orientale. Et l'urgence dans tout cela? Ce mardi la Résistance irakienne a frappé pour la seconde fois consécutive en 5 jours al-Omar, le site de trafic pétrolier illégal US à Deir ez-Zor. À ce rythme les USA sauraient difficilement maintenir leur présence. Ajoutons à ceci le pétrole iranien qui arrive au Liban...; le corridor énergétique de la Résistance version navale et terrestre? Trop dur à supporter pour Shea...