Le 13 mars, soit trois jours après que le porte-conteneur iranien, Shahr-e Kord a été pris pour cible d’un missile de croisière Nimrod israélien à la hauteur de Haïfa, non loin de Baniyas et de Tartous, les forces françaises ont mené, à très court préavis, l’exercice Rhéa au large de la Crète, en y « mettant le paquet », comme le confirme Opex360, site militaire spécialisé, car elles appareillaient aux côtés d’Israël, Chypre et la Grèce. Pour le lecteur non averti, le site militaire affirme y voir un "message hostile" à l’adresse de la Turquie. Mais qui croirait une telle sornette ? Cela fait dix ans que la Turquie d'Erdogan ne lève le petit doigt que pour profiter aux intérêts de l’axe US-Israël-OTAN et cela, nonobstant des champs de bataille, qui pourraient se situer en Syrie, en Irak, en Libye, en Méditerranée, au Caucase Sud…
À en juger cette visite précipitée du duo Rivelin-Kochavi, chef de l’entité sioniste-chef d’état-major sioniste, cet exercice comme cet autre qui vient d’avoir lieu ce 19 mars, ne peut qu’être destiné à secourir un Israël qui, littéralement "ligoté" dans le ciel syrien et depuis peu, le Sud libanais, est terrorisé à avoir à faire face aux foudres navals de l'axe de Résistance et qui regrette des milliers de fois d’avoir été flouée par l’Amérique et forcée à quitter le commandement de l’OTAN en Europe pour réintégrer le CentCom, avec tous les déboires que connaît cette boîte commandée par le général McKenzie.
Aussi, ce vendredi 19 mars, alors même que la marine française s’exerçait pour la seconde fois en moins d'une semaine en Méditerranée, non loin de la Syrie et du Liban, le président de l’Elysée – à défaut d’être le président des Français – a appelé, lors d'un point de presse conjoint avec le président israélien Rivelin, l’Iran à « être responsable » et à cesser « ses violations de l’accord de Vienne » et a même hasardé un « la France va débloquer la situation et réintégrer les missiles iraniens à la table des négociations à venir ». Plus d'un observateur y ont vu un bellicisme caché, un début de "oui" à Israël dans le cadre d'une bataille fatidique qui ne tardera pas à commencer en Méditerranée et dont la frappe contre le navire "Shar-e Kord" n'a été qu'un prémisse.
Le 13 mars en Méditerranée avaient été sollicités de façon très significative, "des Rafale, des ravitailleurs C-135FR, un E3F Awacs, un KC-130J, des hélicoptères Caracal, un C-130H-30, un avion de patrouille maritime Atlantique 2, la frégate Languedoc, le porte-hélicoptère amphibie [PHA] Mistral, le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM] Loire, le 1er Régiment du Train parachutiste [RTP] et des commandos marine avec leur embarcation ECUME. Et la sollicitation renvoyait aux propos de la ministre française des Armées, Florence Parly qui a déclaré au Sénat que, avec cette manœuvre, « nous portons un message », à savoir que « la Méditerranée ne sera jamais un espace de non-droit » et que la « France a la volonté de participer à la préservation de la sécurité et de la stabilité du bassin méditerranéen, aux côtés de ses alliés. »
Et pourtant, c'est dans cette même méditerranée qu'un porte-conteneur iranien a été visé le 11 mars, stoppé dans son trajet comme ses 12 autres navires iraniens depuis 2020, à en croire le Wall Street Journal. Et n'en déplaise à Mme Parly, cette "insécurité de navigation internationale", c'est l'allié israélien de la France qui l'a quasi clairement revendiquée. Dans le golfe Persique la France anime une coalition navale anti Iran dont le siège se trouve aux Emirats et qui est composée de sept pays, les mêmes qui semblent vouloir l'accompagner désormais en Méditerranée. Dans le golfe Persique, vu la défaite totale de l'US Navy face au CGRI, la coalition Agénor ne relève que du spectacle et sa mission consiste à justifier des contrats d’armements à signer à vrac avec les "vaches à traire golfiens".
D’ailleurs, à Paris, lors de ce fameux point de presse "très codé" du vendredi 19 mars où Macron a presque menacé l’Iran, le président de l’entité sioniste ne s’est pas gardé de jaser de son côté et de promettre le "feu" au Hezbollah, sous les regard complice du chef de l’Élysée qui il y a deux jours, plaidait en faveur d'une solution politique en Syrie mais, paradoxe suprême, en soutenait "le peuple syrien" à savoir les mercenaires de l'US-OTAN. Or en Syrie, la donne militaire, énergétique et politique, est sur le point de littéralement changer, au contraire du « venin » sans cesse distillé par les médias mainsteam qui cherchent à faire croire à "une impasse": l'État syrien dont la DCA vient de réaliser l’un des plus grands exploits militaires qu’ait jamais connus ces dernières années le camp anti US-anti Israël en faisant coup sur coup des trois frappes aériennes israéliennes, de "mémorable fiascos". Dans cette Syrie An+10 de la guerre, la Résistance domine totalement la profondeur stratégique de l'entité à coup de missiles et la Russie a fini par sortir son bazooka "balistique" contre la contrebande pétrolier US-Turquie-Israël.
Impasse au sol et dans le ciel, Israël n'a donc d'autres choix que d'embraser la mer, de chercher à couper le corridor maritime de la Résistance et au regard de ce que l'Élysée dit et fait, Paris serait partant. Mais est-ce dans l'intérêt de la France? La tournée du duo Rivelin-Kochavi en Europe, plutôt qu’être destinée à sauver les criminels de guerre sioniste des griffes de la CPI, a l’air d’un « appel de détresse » puisque dans la bataille navale Israël/Résistance, l’entité sait qu'elle est perdante d’avance au point même que son appareil sécuritaire déconseille d’engager un cercle de riposte-contre riposte avec l’Iran, si un autre pétrolier sioniste comme "Hélios Ray" venait à être frappé. Reste que comme partout il lui faut un "bouclier" et à défaut d'une Amérique finissante qui part guerroyer la Chine et la Russie et des régimes arabes qui commencent à réaliser la profondeur de l'arnaque qu'est la normalisation, c'est vers la France que Tel-Aviv se tourne.
Au sein de l’axe de la Résistance, on souhaite que ce second exercice naval français, organisé ce 19 mars, et toujours sous prétexte d’avoir à apprivoiser Erdogan, ne soit pas une "énième erreur de calcul géostratégique" commise sous l'auspice du Rotchilidien Macron pour cause de tropisme anglosaxone pro-sioniste. Surtout que l’exercice a impliqué, selon Opex360, la Marine nationale française et l’armée de l’Air & de l’Espace et que « la FREMM Auvergne et le PHA Mistral ont participé à « une série de manœuvres conjointes » avec deux Rafale B actuellement affectés à la base aérienne projetée en Jordanie, au titre de l’opération Chammal », « l’objectif étant d’entraîner les équipages de Rafale aux assaut air/mer [donc, à la lutte anti-navire] et les deux bâtiments de la Marine nationale à la lutte anti-aérienne ».
Car tout compte fait, Israël et ses lobbies certes puissants en France ne valent même pas le moindre face-à-face France/Résistance : le corridor maritime anti sanction US qui s'étend jusqu'au Venezuela et qui relie le golfe Persique aux Caraïbes ne va pas s'arrêter avec des Rafale ou des Mistral. Et ce que le bluffeur Kochavi a pu raconter au général Lecointre concernant la supposée supériorité maritime ou aérienne sioniste en Méditerranée, n'est que du bluff. Ce serait dommage si Paris se mette à jouer à ce jeu car ce corridor anti sanctions s'élargit à la vitesse grand V rien qu'au regard de cette alliance de pays qui s'est formée à l'ONU autour de l'Iran avec la participation de la Chine et de la Russie pour préserver le droit international.
En ce début mars, les coups assassins successifs d'Ansarallah contre Aramco, conjugués à la fois à l'achat accéléré du pétrole sanctionné de l'Iran et du Venezuela par La Chine et aux travaux de prospections offshore russes à Tartous, commencent réellement à pousser les analystes à se demander ceci : la balance de transite énergétique au Moyen-Orient est-il sur le point de changer de camps?... Ce serait dommage si la France reste encore sur le quai, pire si elle finit par se jeter à l'aventure quand on voit la salve d’Iskandar et de Tochka russe s’abattre sur les sites de trafic pétrolier turcs à Jazrablus et à al-Bab, ou encore la campagne de guerre dans la guerre sioniste se traduire dans les faits ces centaines de missiles antinavire désormais braqués sur Haïfa, Ashkelon, Ashkol, Eilat... et sa flotte navale avec qui la marine française aime à multiplier les exercices...