Le Kremlin cherche à renforcer la coopération stratégique, militaire et économique avec l’Iran afin de contourner les sanctions et d’affronter l’Occident, fait savoir le New York Times, affirmant que les sanctions anti-russes à l’origine du rapprochement entre Téhéran et Moscou.
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc se rendront à Téhéran la semaine prochaine, alors que les perspectives du marché pétrolier sont très compliquées, rapporte le journal New York Times dans son numéro du mardi 12 juillet. Soulignant que la visite de Poutine à Téhéran sera son deuxième voyage à l’étranger depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine en février, le NYT se dit persuadé que la guerre et les sanctions contre la Russie ont changé les relations entre l’Iran et la Russie.
Afin d’obtenir le soutien militaire et économique de pays non occidentaux pour faire face aux sanctions occidentales, le président Poutine utilise la diplomatie et multiplie des visites à l’étranger en dépit de l’accélération de propagation de la Covid, a fait noter le journal américain, se référant aux commentaires du conseiller à la sécurité nationale de l’administration Biden sur les efforts de la Russie pour recevoir des drones, en particulier des drones lanceurs de missiles de l’Iran.
Selon le NYT, Moscou envisage de faire l’acquisition des drones iraniens non seulement pour tenter de combler le manque d’armes alors que son opération militaire en Ukraine joue la prolongation, mais qu’il considère l’Iran comme un nouveau partenaire économique pour contourner les sanctions et l’embargo sur l’exportation du pétrole russe.
Évoquant les restrictions imposées à l’industrie de défense russe, le New York Times indique que l’Iran, en tant qu’allié traditionnel de Moscou, occupe une place importante dans la politique étrangère du Kremlin depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. L’augmentation des consultations entre les responsables des deux pays en est la preuve.
D’ailleurs, le président Poutine, lors de sa rencontre avec son homologue iranien Ebrahim Raïssi à Achgabat, a qualifié les relations entre les deux pays de profondes et stratégiques et s’est félicité de l’augmentation de 81 % des échanges entre Téhéran et Moscou l’année dernière, a rappelé le NYT. Le journal a également évoqué l’adhésion de l’Iran à l’Organisation de coopération de Shanghai qui, selon le chef de la diplomatie russe, est une étape importante pour renforcer le multilatéralisme et réduire l’influence mondiale de l’Amérique.
Plus loin dans son analyse, le NYT indique qu’avant la guerre en Ukraine, la Russie tenait à maintenir des relations avec Israël et les pays arabes de la région, mais la situation a changé et les sanctions rapprochent de plus en plus Moscou de Téhéran. Ce dernier qui a des décennies d’expérience dans le contournement des sanctions occidentales veut maintenant en faire profiter à la Russie.
Dans le même ordre d’idée, le conseiller américain à la sécurité nationale Sullivan a déclaré mercredi 22 juillet que les efforts du président russe Vladimir Poutine pour approfondir les relations avec l’Iran au milieu de la guerre en Ukraine constituaient une « menace profonde ». À l’instar de Sullivan, les responsables américains sont nombreux à exprimer leurs inquiétudes par rapport à la demande de la Russie à l’Iran de livrer des centaines de drones capables de transporter des armes pour les utiliser dans son opération militaire en Ukraine.
Réagissant aux déclarations de responsables américains concernant la vente de drones iraniens à la Russie, Nasser Kanani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la République islamique, a déclaré hier que la coopération entre Téhéran et Moscou dans le domaine de la technologie remonte à avant la guerre en Ukraine, et que récemment il n’a y a pas eu d’évolution dans ce domaine. En écho avec le diplomate iranien, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé hier, mercredi 13 juillet, que Vladimir Poutine ne discuterait pas de l’achat de drones avec des responsables iraniens lors de sa visite à Téhéran.